- Serie A
- 31e journée -Fiorentina/Milan (2-2)
La Fiorentina miraculée face au Milan AC
Dans un match que le Milan AC a dominé de la tête et des épaules pendant plus d'une heure, la Fiorentina, menée 2-0, est parvenue à arracher le nul grâce à deux pénaltys. L'arbitre, M. Tagliavento, a été le grand protagoniste du match, avec des décisions plus que discutables.
Fiorentina – Milan 2-2Buts : Ljajić 66′, Pizarro 73′ / Montolivo 14′, Flamini 62′
Le jeu du Milan AC. Le cœur de la Fiorentina. Et un arbitre de merde. Voilà ce que l’on peut retenir de ce choc entre la Fiorentina et le Milan AC, terminé sur le score de 2-2. Un score flatteur pour la formation viola, qui a réussi l’exploit de marquer plus de buts qu’elle n’a fait de tirs cadrés. Les Florentins, inoffensifs dans le jeu, ont en effet marqué sur deux pénaltys concédés par l’arbitre, M. Tagliavento. L’homme en jaune fluo a d’ailleurs été l’un des grands protagonistes du match, en distribuant des cartons jaunes à tout va, un carton rouge très discutable, en accordant deux pénaltys et en « oubliant » un péno au Milan AC en toute fin de rencontre. L’équipe d’Allegri peut toutefois s’en vouloir. Patronne dans le jeu, en supériorité numérique pendant près d’une heure, elle laisse filer bêtement deux points alors qu’elle menait 2-0. Milan reste ainsi derrière Naples, avec le risque de voir les Napolitains s’envoler à +4, à une semaine de la confrontation directe. Mauvaise opération, donc, même si, en soi, un match nul sur la pelouse de la Fiorentina, l’une des meilleures équipes à domicile, n’a rien d’une contre-performance. Reste la déception d’avoir laisser échapper un match que les Rossoneri avaient totalement en mains et que, sans deux erreurs de naïveté en défense, ils auraient empoché sans le moindre souci. Pas forcément le meilleur moyen de préparer les deux matchs de l’année face au Napoli et à la Juventus.
La revanche de Montolivo
Un invité d’honneur pour ce Fiorentina-Milan. Le vent. Un comble, lorsque l’on sait que l’arbitre de la rencontre s’appelle Tagliavento, « coupe-vent » en français. Le début de la rencontre est entièrement à l’avantage des Milanais, qui posent le pied sur le ballon avec, il faut le dire, le vent qui souffle dans le bon sens pour eux. La Fiorentina se fait des passes, encore des passes, et pas grand-chose de plus. Tout l’inverse du Milan AC, explosif et rapide dans ses attaques. Le public florentin, venu en masse, n’est pas tendre avec l’ancien de la maison, Riccardo Montolivo, couvert de sifflets à chaque fois qu’il touche le ballon. Le milieu de terrain encaisse et lâche la meilleure réponse possible. Pizarro, à quelques mètres de ses buts, fait n’importe quoi, Montolivo lui chipe le ballon et se présente face à Viviano, qu’il trompe d’une frappe placée au ras du poteau. 1-0, et Montolivo qui, très justement, célèbre son but-pied de nez. La Fiorentina accuse le coup et n’arrive pas à réagir. Milan est bien en place et les Florentins inoffensifs, aussi bien dans le jeu que dans les intentions. Les Rossoneri sont même à deux doigts de doubler la mise sur un coup de tête d’El Shaarawy, que Viviano repousse magistralement.
La suite de la mi-temps, c’est une histoire de décisions arbitrales, comme bien trop souvent en Serie A. Suite à cette occasion milanaise, la Fiorentina place un contre, à trois contre un. Montolivo poursuit Ljajić et le retient par le maillot, détruisant l’action de but. M. Tagliavento opte pour le carton jaune, sous les nouveaux sifflets du stade Artemio Franchi. Quelques instants plus tard, après une bonne occasion pour Jovetić (frappe repoussée en deux temps par Abbiati), El Shaarawy file au but. Tomović passe devant lui et lui met son coude dans la gueule. Tagliavento déboule et sort le carton rouge, ce qui rend dingues les joueurs florentins, proches de mettre une beigne dans la tête de l’arbitre. Il y a faute, certes, mais s’il y a jaune sur la faute de Montolivo, il y a jaune aussi sur celle-là. Ces décisions enveniment la situation, et on est proche d’une autre rixe lorsque Cuadrado fait tomber Balotelli et lui met un coup de pied dans le ventre. Pas de carton. La mi-temps s’achève ainsi. On en aurait presque oublié le score : 1-0 pour un Milan AC complètement souverain dans le jeu. Et une Fiorentina qui, pour ne rien arranger, a perdu Savić et Jovetić sur blessure.
Une histoire de pénaltys
En début de seconde période, changement de physionomie. Du moins, en apparence. La Fiorentina semble prendre le match par le bout, cette fois-ci aidé par le vent qui souffle désormais dans le bon sens. Dans l’intensité, l’équipe de Montella montre de nouvelles dispositions, mais c’est toujours aussi stérile devant. C’est même les Milanais qui se créent la première grosse occasion de la période, avec une frappe de Flamini bien repoussée par Viviano. Mais le Français n’a pas dit son dernier mot. À l’heure de jeu, le deuxième duel face au portier florentin tourne à son avantage. Les Milanais jouent vite un coup franc, Montolivo centre très fort devant le but, et l’ancien Gunner la dévie juste ce qu’il faut du plat du pied pour la mettre au fond. 2-0, et grosse satisfaction pour Flamini, qui n’avait plus marqué le moindre but depuis la dernière journée de la saison 2011/12. On se dit que ce deuxième but va mettre un coup de massue décisif sur la tête des Florentins. Pas du tout. Car Adem Ljajić décide de sonner la révolte. Le jeune Serbe, face à l’incapacité de son équipe à construire une action, y va tout seul. Un joueur éliminé, deux, trois, quatre, un léger contact avec Nocerino, pénalty. Pas flagrant, mais pénalty quand même. Ljajić se fait justice lui-même et transforme. Le match est relancé.
La Fiorentina se met, justement, à y croire, même si le jeu est toujours aussi brouillon. Tagliavento, lui, continue de distribuer les biscottes. Un jaune pour Aquilani, puis un jaune très important pour Balotelli. Le buteur sera suspendu pour le choc de la semaine prochaine contre le Napoli. Une idiotie. Et l’arbitre est à nouveau protagoniste à la 72e minute, lorsqu’il indique à nouveau le point de pénalty pour une faute de De Sciglio sur Cuadrado. Cette fois-ci, rien à dire, la faute est indiscutable. Changement de tireur, mais même résultat : Pizarro, fautif sur le premier but milanais, se rattrape et égalise. 2-2. Un vrai miracle pour les Florentins. Allegri, un peu vexé, prend tous les risques en faisant entrer Niang et Pazzini à la place de Flamini et Boateng. Montella fait l’inverse, en enlevant son seul attaquant, Ljajić, pour faire entrer un milieu, Migliaccio. Mais les Milanais sont sonnés et n’arrivent plus à construire d’actions dangereuses. Il y aura pourtant encore à discuter. D’abord, Abate est balancé dans la surface par Pasqual. M. Coupe-vent opte pour un « épaule contre épaule » . L’arbitre gracie ensuite Balo, auteur d’une faute qui aurait mérité le deuxième jaune. Et dans les arrêts de jeu, Tagliavento ferme les yeux sur une main florentine dans la surface, suite à un coup de tête de Pazzini. Ignorer la mimine plutôt que de déchaîner l’enfer dans Artemio Franchi. 2-2. Miraculeux pour la Fiorentina.
Eric Maggiori