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La fin du n’importe quoi ?

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La fin du n’importe quoi ?

Depuis quelques années, le Hambourg SV se construit une équipe en mesure d'atteindre la Ligue des Champions. Mais à chaque fois, le club donne l'impression de se torpiller tout seul, et finit donc par foirer sa saison. Après la piteuse septième place de cette saison, le club hanséatique a décidé de faire appel à Frank Arnesen, ancien directeur sportif de Chelsea. Une brave tâche l'attend : la reconstruction du club, ni plus, ni moins.

Samedi 30 avril 2011, 32ème journée de Bundesliga, Hambourg-Fribourg. L’une des déceptions de l’année reçoit l’une des surprises de l’année ; sans surprise (ou presque), ce sont les visiteurs qui s’imposent, grâce à un doublé de l’inévitable tirailleur sénégalais Papiss Demba Cissé. Dans les travées de l’Imtech Arena, les 53 000 fans chambrent sec, avec une ironie bien sentie : « Qui va être champion ? Seul le HSV ! », « On en a ras le bol ! » , et autres chants de ce genre. Pire encore, les différentes pancartes préparées pour l’occasion. Ce jour-là, HSV ne signifie plus « Hamburger Sport Verein » , mais plutôt « Hamburger Saisonziel Verpasser » (que l’on pourrait traduire approximativement par : « es foireurs d’objectifs de la saison de Hambourg » ). Même le coach Dieter Oenning, qui vient tout juste de s’engager avec le club jusqu’en 2013, semble presque regretter sa décision: « Je suis très déçu. Ça ne peut pas continuer comme ça. Nous devons casser ce groupe. […] Avec cette mentalité, nous n’allons strictement nulle part » .

Un bordel sans nom

Comment en est-on arrivé là ? La réponse se trouve peut-être dans l’organigramme. A la base de l’intrigue, deux hommes : Dietmar Beiersdorfer et Bernd Hoffmann. Arrivés respectivement en août 2002 et en janvier 2003, tous deux étaient dans le board du club. Étaient, car les deux ont fini par prendre la porte. Beiersdorfer s’est fait virer le premier, en 2009 ; il est alors devenu un homme avec des ailes, occupant le poste de directeur de la branche sportive au sein de Red Bull, avant de prendre les commandes du Red Bull Leipzig. Quant à Hoffmann, il a dû plier bagage le 16 mars dernier.

Mais avant de partir, les deux hommes ont laissé des traces au club, et pas de celles qui s’enlèvent facilement. Par leurs désaccords, ils ont contribué à fissurer l’institution HSV. Et ça commence par le choix du coach : c’est simple, depuis le départ précipité de Martin Jol pour l’Ajax Amsterdam en août 2009, la valse des entraîneurs est le tube le plus écouté dans le plus grand port d’Allemagne, avec comme protagonistes Bruno Labbadia, Ricardo Moniz, et enfin Armin Veh. Le cas Veh est peut-être le plus caractéristique de la crise du club : arrivé en début de saison, le coach champion en 2007 avec le VfB Stuttgart n’a jamais convaincu les joueurs, notamment les plus anciens. Après une série de mauvais résultats, il était entendu qu’Armin Veh quitterait le club en fin de saison. Mais après une défaite 6-0 sur la pelouse du Bayern, les dirigeants de Hambourg ont fait exactement ce qu’a fait le Bayern avec Louis van Gaal, c’est-à dire licencier Veh malgré la promesse qui lui avait été faite.

Un groupe qui n’en est pas un

Veh parti, c’est son adjoint Michael Oenning qui reprend l’équipe ; dès la journée suivante, 27ème du nom, Hambourg explose Cologne 6-2. L’illusion sera pourtant de courte durée : il s’agit là du dernier match que gagnera le club de la Hanse cette saison. La recette d’une saison de merde : des joueurs, généralement âgés, qui en ont ras le bol de se traîner dans le vide (Rost, Van Nistelrooy, Jarolim, Zé Roberto, Benjamin), et la malchance qui accompagne un effectif en peine, avec des blessures en pagaille (Guerrero, Mathijsen, Jansen, Aogo…). Et encore, on ne parle pas du cas particulier qu’est Romeo Castelen : arrivé en 2007, l’ailier néerlandais n’a disputé qu’une quinzaine de matchs en Bundesliga (26 toutes compétitions confondues), la faute à des blessures plus que récurrentes.

En parlant d’ailier originaire des Pays-Bas, on pourrait citer le cas Eljero Elia : alors qu’il n’a quasiment rien accompli en club, le vice-champion du monde dit à qui veut l’entendre qu’il se voit déjà jouer dans un grand club européen. Des propos qui n’ont plu ni aux dirigeants, ni au public, qui l’a pris en grippe… Face à une telle ambiance, pas étonnant qu’un joueur comme Van Nistelrooy veuille partir : alors qu’il pensait tranquillement finir sa carrière à Hambourg, “Van the Man” a souhaité tout au long de la saison se barrer. Il obtiendra gain de cause : RVN retourne en Espagne, à Malaga cette fois-ci.

Arnesen, l’homme providentiel ?

Van Nistelrooy n’est pas le seul à se faire la belle : tous les vieux doivent se casser. Le HSV fait peau neuve. Pour cela, les dirigeants ont frappé fort, en engageant Frank Arnesen, l’ancien directeur sportif de Chelsea. Mais outre son travail chez les Blues, le Danois est surtout connu en tant que dénicheur de talents : de 1994 à 2004, alors manager au PSV Eindhoven, c’est lui qui a déniché les Ronaldo, Robben, Van Nistelrooy, Gudjohnsen et autres Park. A Chelsea, Arnesen avait une marge de manœuvre quelque peu réduite, son boss, le milliardaire Roman Abramovitch ne s’intéressant (ne connaissant ?) qu’aux grands noms du football. De toute façon, quand on s’appelle Chelsea, les fonds, c’est pas ce qui manque…

A Hambourg, c’est du Danois que doit venir la révolution. Celle-ci a d’ailleurs commencé : Arnesen, en homme de contacts, ne s’est pas gêné pour amener à l’Imtech Arena de jeunes joueurs qui n’avaient pas ou peu d’avenir du côté londonien. Ainsi Michael Mancienne, Jacopo Sala et Gökhan Töre ont déjà rejoint le HSV. Trois joueurs doivent encore suivre, douze sont en partance, l’objectif étant d’avoir un effectif de 25 joueurs. Une chose est claire, en tous cas : si cette année, la seule satisfaction du HSV, c’est que Sankt-Pauli soit redescendu en 2.Bundesliga. Mais l’an prochain, il faudra contenter les fans autrement; et il faudra que ça se passe sur le terrain.

Ali Farhat

Après la trêve internationale, place au festin !

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