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La fiche du supporter russe

Par Ronan Evain
La fiche du supporter russe

Parce qu'une Coupe du monde, c'est surtout avant le coup d'envoi et après le coup de sifflet final que ça se vit. Parce que les supporters à la Coupe du monde, c'est comme les Pit Girls en F1, dans les teasers de match, ils sont mis en avant une image sur quatre. Et parce qu'un Mondial, c'est surtout une immense soirée déguisée qui dure un mois, on s'est dit qu'à l'instar des équipes, les fans aussi méritaient leur fiche. Place à la Russie.

Trois questions à…

Ilya, ultra du CSKA et soutien intermittent de la sélection russe

Que retiens-tu de ces éliminatoires ?

J’ai eu le nez creux… J’ai vu deux matchs complètement pourris : la défaite en Irlande du Nord et le nul à Bakou. Pour le premier match, ça avait été une galère incroyable pour avoir un visa britannique, je ne suis pas prêt d’y retourner. Sinon, je voulais voir l’Azerbaïdjan, donc j’avais choisi le match à Bakou et j’ai fait le voyage avec ma femme. Heureusement qu’on n’avait pas fait le voyage que pour le match, parce que 1-1 contre l’Azerbaïdjan… Sinon on a eu deux matchs sympas à domicile, la victoire contre le Portugal au Luzhniki, et un amical contre nos frères serbes en novembre, avec quelques potes qui avaient fait le voyage depuis Belgrade. Et plusieurs matchs hors de Moscou que j’ai préféré zapper, à Kazan ou à Saint-Pétersbourg. L’équipe est pas mal, les joueurs semblent avoir envie de se bouger et on marque plus que d’habitude. Je suis supporter, pas commentateur sportif, donc j’évite en général de jouer les spécialistes. Mais j’ai quand même l’impression que le foot russe progresse, on est sorti du grand bordel des années 2000.

C’est quoi la différence entre le CSKA et l’équipe russe ?

Le CSKA, ça fait partie de moi. Mes parents, ma femme, mes amis, tout le monde autour de moi est lié au CSKA. Je supporte le club depuis avant ma naissance et, aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours présenté comme un supporter du CSKA avant de dire d’où je venais ou ce dont je rêvais. Alors quand je vais voir des matchs de la sélection, je reste un supporter du CSKA et je fais le voyage avec mes potes de tribune. Quand le CSKA gagne, c’est un peu comme si je gagnais aussi. Avec l’équipe russe, c’est différent. C’est la fierté russe, le patriotisme qui te fait vibrer. C’est bien, mais rien de comparable avec un but d’un joueur que tu vois jouer 25 fois par an depuis 5 ans. Si Kerzhakov est un connard quand il joue avec le Zénith, ça reste un connard sous le maillot russe… J’ai toujours trouvé que les gens qui supportaient uniquement la sélection étaient un peu étranges, même s’ils viennent de coins perdus sans vrai club. Comme s’il leur manquait quelque chose ou qu’ils n’avaient pas tout compris au football. Tu supportes d’abord un club 365 jours par an. La sélection, c’est un bonus sympa tous les deux ans.

Tu serais prêt à faire quoi pour gagner le Mondial ?

Entre les voyages dans des trains pourris, les matchs hors de prix en Coupe d’Europe, les bagarres et toute l’énergie dépensée pour que les matchs se passent au mieux en tribune, je ne vois pas trop ce que je pourrais faire de plus pour le CSKA ou la Russie. Franchement, c’est leur boulot. Qu’ils le fassent bien et on fera le nôtre en tribune. Si le simple fait de jouer pour la Russie ne leur suffit pas, ils n’ont pas grand-chose à faire dans cette équipe. Et puis je ne suis pas un fanatique aveuglé par le sourire de Capello. Je sais qu’on n’ira pas bien loin dans ce Mondial. Si les joueurs ne sont pas ridicules et qu’on atteint les quarts de finale, tout le monde sera content. Moi, je rentre à Moscou début juillet, quoi qu’il arrive…

La fiche technique

* Le portrait-robot39% HLM –Mixité sociale et supportérisme, les HLM russes sentent bon la galère post-soviétique. À Moscou, les ultras des différents clubs sont habitués à cohabiter dans les mêmes immeubles, dont les cours devraient s’animer les soirs de match.28% moscovite –Saint-Pétersbourg ne s’intéressant qu’aux aventures du Zénith, les groupes des gros clubs de Moscou ont les mains libres pour se distribuer les rôles au sein de l’Union des supporters russes. 18% Kamoulox ethno-nationaliste –Une tribune de supporters russes à l’étranger, c’est aussi un grand merdier identitaire slavo-caucaso-asiatique.12% Arshavin –Andrey Arshavin jouit toujours d’une popularité démesurée et les maillots floqués à son nom pour la campagne polonaise de 2012 devraient être une nouvelle fois du voyage. Has-been de la sélection, surcoté dans la presse people, l’ancienne figure de proue du football russe continuera de vendre des déodorants quand ses camarades flamberont sous les sunlights de Rio. 3% néo-Capello –La presse le répète à l’envi depuis des semaines : Fabio a tiré les leçons du fiasco anglais en Afrique du Sud. Le Capello nouveau se montre régulièrement à la télé russe et force sa nature en détaillant sa méthode.

* L’hymne non officiel Katyusha, joué par le premier accordéoniste qui passe (ou sur iPhone pour la version électro). Savant mélange de patriotisme soviétique et de folklore russe, massacré à toute heure du jour et de la nuit.

* Le matériel du parfait supporter Combo 24/7 sportsman : Air Max / micro-short Umbro / T-Shirt Adidas / Casquette Spartak Moskva. Parce qu’on ne sait jamais qui l’on va croiser.Combo Patriote Made in China : Treillis / marinière / béret de l’armée rouge acheté dans un magasin de souvenirs / drapeau soviétique. Parce qu’on regarde un peu trop la télé russe.Combo Tcheliabinsk-Sharm-El-Sheikh-all-inclusive-8EUR/jour/personne : Claquettes achetées à la sortie de l’avion / pantacourt d’origine inconnue / maillot de Kerzhakov / casquette Sochi 2014 / drapeau russe distribué gratos par Russie Unie. Parce qu’après tout, on est quand même en vacances.Combo Week-end à Saint-Pétersbourg : Costume 3 pièces de Pierre Le Grand (accompagné de Catherine II si Madame est du voyage ou si Sasha est partant pour s’habiller en femme) / drapeau tsariste. Parce qu’on a beau être en juin, ça reste le pays du carnaval.

* L’apéro type « À Rome, fait comme… » La cachaça va couler à flot. La vodka, c’est pour la maison. Attention à la tradition tenace de réserver ses pires cuites aux longs trajets, les avions brésiliens devraient s’en souvenir.

* L’image qu’ils vont laisser aux BrésiliensComme sur la Côte d’Azur ou à Chypre, ouvriers et cadres sup’ vont flamber sans se préoccuper des dégâts, quitte à vivre à la diète jusqu’à la fin de l’année. Pas de quoi améliorer l’image de marque des touristes russes, mais l’essentiel est ailleurs : tant que l’argent rentre, l’esprit sportif est sain et sauf.

* La galaxie du supporterLes copains serbes restant à la maison, pas de grand raout de la fraternité slave à l’horizon. Pas de match retour Pologne-Russie non plus. Fort heureusement, Allemands, Néerlandais, Croates ou Suisses devraient être enclins à des rencontres opportunes dans les champs de canne à sucre. À l’opposé, les BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) n’apportant pas de perspectives de jumelage à long terme, l’Iran reste la seule option footo-isolationniste.

* La trace de bronzage Écarlate pour les Moscovites et les Sibériens, peu sensibles aux campagnes de prévention du mélanome. RAS pour les supporters originaires du Caucase et d’Asie centrale, pas franchement dépaysés.

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Par Ronan Evain

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