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La fiche du Stade Rennais

Par Christophe Gleizes
La fiche du Stade Rennais

Cette année, c'est la bonne ! Rennes va enfin gagner son premier trophée depuis plus de 44 ans ! Ah non ? C'est pas encore pour cette fois ? Bon, dans ce cas, on se contentera d'un nouveau titre de champion de Bretagne. C'est déjà ça de pris.

La carte postale de l’été

« Chère ligue 1,

Crotte de bique, c’est déjà la rentrée. Les vacances étaient super mais tout va recommencer, je le sais. A l’école, personne ne m’aime. Je vais encore passer l’année tout seul, à dessiner sur mes cahiers. Hier, j’ai pas arrêté de pleurer en priant la bonne vierge pour que le temps s’arrête. Rien n’y fait. Pour me remonter le moral, Tatie Salma m’a amené chez le coiffeur pour me faire une nouvelle raie sur le côté. « Tu seras le plus beau de tout tes petits camarades » qu’elle m’a dit. Dans la foulée, Salma m’a ensuite offert un tout nouveau costume Giovani Sio, avec la carte bleue de Tonton François qui gagne beaucoup d’argent à ce qui paraît, même s’il m’en donne assez peu. Les autres vont se moquer, c’est sûr. Ils ne font rien que m’embêter. La semaine dernière, en allant acheter un pain aux raisins à la boulangerie, j’ai croisé Marcelo, le premier de la classe. C’est un petit Argentin rabougri qui est arrivé l’année dernière et qui a tout de suite reçu les félicitations de M. Thiriez. Au début, j’ai essayé de lui parler en espagnol, parce que il ne disait jamais rien et que les autres le regardaient de travers. Mais maintenant, dès qu’il me voit, il se met à rigoler super fort, on peut plus l’arrêter, c’est vraiment gênant. Mais je m’en fous de ne pas avoir d’amis, je veux seulement qu’on me foute la paix. Ce serait vraiment le pied. Faudrait le dire d’ailleurs à Jocelyn et Sylvain, les deux brutes qui me martyrisent chaque année. Si je les dénonce pas, ils vont encore me coincer dans la cour de recré et me tordre le bras jusqu’à ce que ça brûle. Tout un programme. Quant aux filles, je n’en parle même pas. Cela fait au moins quarante-quatre ans que je les drague mais ça ne marche pas. Je rigole hein, je suis pas si vieux, c’est juste une hyperbole. Bon, je te laisse, faut que je retourne réviser. On sait jamais, si ça se trouve, je vais trouver une formule magique qui va tout arranger. Comme par miracle. En attendant, je relativise : la saison ne dure que huit mois et ça peut pas être pire que l’année dernière. Du moins, je l’espère.

Au plaisir,

Philippe »

La visite médicale

– Ah, M. Lestade, mon patient préféré ! – Bonjour docteur, il faut que vous m’aidiez, j’ai besoin de vous encore une fois.- Que puis-je faire pour vous ? Je vous écoute.
– J’ai le moral en berne. – Oh non, pas encore !
– Je ne sais pas ce qui m’arrive. J’ai des idées morbides, je suis tout le temps triste. Docteur, c’est terrible, je crois que je vois la vie en rouge et noir. – Je croyais que ça allait mieux la dernière fois qu’on s’est vus ?
– Je pensais aussi, mais en réalité rien ne change.- Qu’est-ce qui vous fait dire de telles choses ?
– Je collectionne les matchs pourris et les défaites en finale, j’ai l’impression d’échouer dans tout ce que je fais.- Mais non voyons, vous vous faites des idées…
– Cet été, j’ai perdu contre le Havre et le Celtic Glasgow (soupirs). J’ai aussi fait match nul contre Laval. Ce ne sont que des matchs amicaux, je sais, mais c’est la honte. – Et le Torino, c’est du poulet ?
– Non, mais quand même.- Vous savez, ça peut arriver. Tout le monde connaît des passages à vide. Personne n’est parfait.
– Oui, mais c’est jamais moi qui gagne à la fin. Je n’ai jamais été en haut de l’affiche. – Arrêtez donc de vous dévaloriser, beaucoup de gens croient en vous. Et moi le premier.
– Je sais que c’est dans ma tête, mais je n’arrive pas à m’en sortir. Le matin, j’ai l’impression que si je mets un pied dehors, un Guingampais va venir me charrier. – Pourquoi se moquerait-t-on de vous ?
– Parce que je suis nul. Parce que je suis moche. – Arrêtez de dire ça, je ne veux plus l’entendre.
– J’y peux rien docteur. Je sais que j’ai tort mais je suis tellement habitué à le penser, ça ne me touche même plus de le dire. – Et le psychologue que je vous ai conseillé la dernière fois, M. Montanier, il ne vous aide pas ?
– Si, si, il est gentil, mais bon, c’est pas ça qui va me faire gagner un titre. – Il vous dit quoi ?
– Il me dit de faire du jeu mais c’est comme me demander d’être heureux, je sais pas comment on fait. – Je vois. Bon écoutez, en attendant de trouver une solution, je vais vous prescrire la même dose d’antidépresseurs pour cette année, ça devrait faire l’affaire.
– Merci docteur, c’est très apprécié. – Les médicaments vont vous aider, mais la guérison viendra de vous.
– Je sais docteur. Je sais. – Ne perdez pas espoir, vous allez vous en sortir. Tant de gens comptent sur vous, vous êtes le champion de Bretagne, que diable !
– Vous avez raison, il ne faut pas désespérer. Je vais faire de mon mieux. – Croyez en mon expérience personnelle, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.
– Certainement pas une victoire en coupe de la ligue. – Bon sang, arrêtez je vous dis !
– Haha, c’était une blague. – A la bonne heure. J’ai bien marché.
– J’ai vu ça. – C’est bon signe, l’humour, vous savez. C’est un premier pas vers la guérison, j’en suis persuadé.
– Si vous le dites…- Tenez, écoutez celle là, elle est bien bonne : « Quelle est la boisson favorite des brésiliens ? » – Je ne sais pas. La Caipirinha ?- Non, le Seven Up… (rires contagieux)
– Bon c’est pas tout, combien je vous dois ?- 89 euros.
– Vous rigolez, c’est le prix de Philipp Hosiner… – En espèces, s’il vous plaît.
– Haha, docteur, quel déconneur ! Vous n’arrêtez jamais.

Pourquoi Rennes… va enfin faire rêver la foule !

On le sait depuis de longues années. Les spectateurs l’ont vu, les médias l’ont dit et répété : en termes de plaisir, suivre le stade Rennais équivaut peu ou prou à manger un plateau repas lyophilisé devant Patrick Sébastien le soir du Nouvel an, la lumière allumée. Mais bordel, tout ça, c’est terminé. Cette année, Rennes a décidé de faire les choses bien. Ce qui revient, en somme, à tout changer ou presque, y compris le nom de l’enceinte. Exit le stade de la route de Lorient, place au Roazhon Park, qui fait tout de suite plus peur, du moins sur le papier. Niveau transferts, fini l’improvisation, place à la continuité : dans un sens comme dans l’autre, les mouvements ont été très limités, ce qui devrait permettre à Philippe Montanier de surfer sur la vague des automatismes et de mettre enfin en place son jeu collectif tant espéré en 3-4-3. D’autant que sur le terrain, ça présente plutôt pas mal niveau individualités. Dans les buts, Costil est une valeur sûre. En attaque, Paul-Georges N’Tep va confirmer son talent à un an de l’Euro et distribuer les caviars pour Ola Toivonen, qui va prouver s’il reste qu’il mérite bien son titre de second meilleur attaquant suédois de France. Au milieu, Pedro Henrique et Abdoulaye Doucouré devraient continuer à régaler à leur façon, tandis que Sylvain Armand, Pedro Mendes et Mexer formeront une charnière centrale difficile à bouger. En attendant peut-être Waris, qui avait dynamité Valenciennes il y a deux ans, et qui pourrait bien arriver pour sublimer le tout, tel un pruneau sur le far breton. Du coup, à défaut de titre, il est probable de voir du spectacle et du jeu cette année au Roazhon. Ce qui, en soit, vaut toutes les victoires.

Le joueur à ne pas suivre : Cheik Mbengué

Ici, on joue au foot. Si vous voulez vraiment voir de la lutte gréco-romaine, attendez les Jeux Olympiques.

L’inexpertise d’Adrien Allain, joueur de poker professionnel

« Rennes, c’est un peu comme quand tu reçois un petit AS-8 suité en main. T’es placé, tu peux même faire une couleur si tout tourne bien, comme quand on claque une victoire à Paris. Donc c’est pas mal, sur le papier, il y a du potentiel, mais au final, c’est une main souvent dominée. A la river, tu te retrouves sans As et sans 8 et tu finis comme d’habitude avec une belle hauteur As, qui équivaut peu ou prou à une 13e place en championnat. Tous les ans, c’est pareil, et vu le recrutement, ça prend la même direction. On va faire un début de championnat honorable avant de s’écrouler à Noël, en gagnant trois matchs sur quinze, pour finalement se sauver à cinq journées de la fin. Même si tout tourne bien en apparence, le néant n’est jamais loin. Un vrai supporter rennais ne tombe jamais dans le panneau. Cela fait 20 ans que je les supporte, à chaque début de saison, j’essaie de faire croire à tout le monde que cette année c’est la bonne mais je ne me fais plus d’illusions. »

Le mois après mois

Août : Etincelant pour son grand retour, Paul-Georges N’Tep claque un doublé contre Toulouse. Avant d’annoncer la couleur face aux médias : « cette année, c’est celle de la maturité » . Septembre : Drame à l’entraînement. Benjamin André, Pedro Henrique, Wesley Saïd et Sylvain Armand en viennent aux mains pour savoir qui a le plus beau double-prénom.

Octobre : Après avoir dribblé le gardien d’une roulette, N’Tep s’arrête à quelques mètres de la ligne et marque un but du cul dans le derby contre Lorient. Et relance du même coup les polémiques sur son comportement.

Novembre : Stupeur et tremblement. Sur le podium de Ligue 1, Rennes étonne en terrassant Bordeaux 5-4 à domicile, au terme d’un combat qui restera dans les annales. « De mémoire de supporter, on n’avait jamais vu ça » savoure Dédé, qui suit l’équipe depuis 25 ans.

Décembre : Auteur de huit buts et de huit passes décisives depuis le début de l’année, Abdoulaye Doucouré désamorce dans L’Equipe : « Je ne suis pas le nouveau Zidane, je veux suivre mon propre chemin » .

Janvier : Premier accroc. Trop joueur, Rennes est éliminé 6-2 par Concarneau en Coupe de France. Pour le titre de champion de Bretagne, c’est rapé. Soucieux de ne pas enrayer la belle mécanique, François Pinault sort le chéquier et recrute Yoann Gourcuff, dont Montpellier cherche déjà à se débarrasser. « C’est une arrivée qui va décupler nos forces » savoure Montanier. « Pas trop fort, j’ai mal aux oreilles » lui répond Gourcuff.

Février : Attention Danzé ! Rennes rétrograde au classement suite à trois défaites d’affilée contre Angers, Caen et Toulouse. Parce qu’un malheur n’arrive jamais seul, Toivonen crée un véritable scandale médiatique après avoir relégué Ibrahimovic sur le banc de la sélection.

Mars : Trois matchs nul contre Nantes, Lyon et Marseille, qui font 42 points. Le maintien est déjà dans la poche pour Philippe Montanier, qui signe dans la foulée une prolongation de contrat de cinq ans. « Si on gagne contre Paris, j’enlève le haut » tweete Salma Hayek, euphorique.

Avril : Réduit à sept, le Stade Rennais s’impose au Parc des Princes grâce à un triplé d’Habib Habibou. Dans les tribunes, Dédé meurt d’un infarctus. Pour honorer sa mémoire, les joueurs décident d’arborer un brassard noir et de ne plus gagner un match de championnat jusqu’à la fin de la saison.

Mai : Finale de la Coupe de la ligue contre Nantes. Rennes mène 2-1 à la 88e minute grâce à un retourné de Gourcuff et un exploit personnel de Paul Georges N’Tep, qui a cette fois dansé la macarena devant le but vide avant de marquer sous les sifflets. Le moment choisi par Bammou pour égaliser sur corner contre le cours du jeu. Aux pénaltys, Costil ne peut empêcher Bedoya de donner la victoire aux Canaris. Triste soirée. « On reviendra l’année prochaine pour briser la malédiction » prédit Montanier, en larmes, en recevant des mains de Frédéric Thiriez son trophée de meilleur entraîneur de ligue 1.

Le onze-type

Costil – Danzé – Mendes – Mexer – Armand – Baal – Doucoure – Fernandes – Henrique, Toivonen, Ntep.

La charade

– En cas de score favorable, mon premier est la spécialité des supporters du Stade de France. – Figurant des personnages secondaires comme Lenny, Bayonne ou Siffli, mon second est la plus belle des « story » jamais contée par Disney. – Connu pour beugler assez fort, mon suivant est le petit de la vache.
– Mon dernier est un adjectif qui peut s’appliquer à une étoile, une planète ou à Mimie Mathy.

– Mon tout va tout faire péter cette saison.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Christophe Gleizes

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