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La Fabrica, paradoxe madrilène

Par Robin Delorme, à Madrid
La Fabrica, paradoxe madrilène

Elle fait moins parler que celle du Barça, et pourtant elle sort plus de joueurs professionnels. Mais comme à Madrid rien n’est simple, la Cantera a décidé de piquer sa crise. En cause, un système qui a pourtant fait ses preuves.

Ils étaient six. Six Merengues, estampillés de la Cantera du Real Madrid, alignés ce mercredi face à l’Alcoyano. Un simple premier tour de Coupe du Roi peut-être, mais un grand soir pour Jesé Rodríguez, Alvaro Morata, Adán, Callejón, Alex et Nacho. Mais quelques heures avant ce coup d’envoi, Mourinho s’est payé le patron du centre de formation, Alberto Toril. En cause, les divergences sur l’intégration des jeunes au sein de l’équipe première. Pour le Special One, Toril doit « décider s’il est plus important de terminer cinquième, quatrième, neuvième ou dixième avec la réserve, ou s’il est plus important d’aider la progression d’un joueur dans une position que l’entraîneur de l’équipe première considère fondamentale » . Car depuis l’arrivée du Portugais, rares ont été les jeunes de la Fabrica – la fabrique en français – a incorporé l’équipe première. Un constat d’échec ? Pas vraiment…

Dans l’ADN du Real

La controverse Mourinho-Toril ne remet pas vraiment en cause la qualité de la formation. Lors de la dernière décennie, la Fabrica est, devant même la Masia de Barcelone, le pôle le plus compétitif d’Europe. Actuellement, plus d’une centaine de joueurs professionnels en activité en sortent. Comme l’expliquait il y a de ça deux ans l’ancien directeur Ramon Martinez : « Ici, nous formons des joueurs capables de jouer dans n’importe quel système et pas condamnés à évoluer pour une seule et même équipe. » La force, et par là même la faiblesse, c’est selon, revient à la très (trop ?) grande polyvalence des minots. Alors que l’ennemi catalan façonne selon le sempiternel 4-3-3, le Real fait avec les techniciens qui se succèdent. Ainsi, depuis tout temps, l’équipe fanion n’incorpore que peu de ses pépites dans son onze de départ. Pour preuve, sur les neuf finales de C1 remportées, seuls dix joueurs étaient du cru – Marsal, Santisteban, Ruiz, Vidal, De Felipe, Velazquez, Grosso, Sanchis, Raúl et Casillas.

Joan Laporta peut toujours se la raconter avec son « nous, on préfère fabriquer des Ballons d’Or, plutôt que de les acheter » , l’ancien patron du Barça a raison dans le fond. Car l’ADN du Real est ainsi fait : il faut gagner. Et tout de suite. Lorsque ce même ancien directeur de la Cantera balance « qu’au Barça, ça leur a pris vingt piges pour arriver à deux années de succès » , il sous-entend que la Casa Blanca ne peut se permettre une telle attente. Les recrutements des trois ères galactiques (Di Stefano-Puskás, Zidane-Figo, Ronaldo-Kaká) appuient en tout cas la théorie. Plus qu’un simple club, le Real est une institution. D’où il est difficile de sortir du lot. Daniel Opare, actuel licencié du Standard de Liège et pensionnaire du Real Madrid Castilla de 2007 à 2010, nous éclaire : « Quand je suis arrivé en provenance du Ghana, les dirigeants m’ont dit que j’aurais ma chance en équipe première. Ils le disent à tous les joueurs. Et ils la donnent. Mais le niveau pour atteindre l’équipe première est si difficile… » N’est pas Casillas ou Raúl qui veut.

L’adaptation difficile du Mou

Comme l’international ghanéen, ils sont nombreux à avoir fait leurs armes à la Fabrica. Des plus anonymes aux plus illustres. Mata, Soldado, Negredo ou même Eto’o Fils s’y sont aguerris sans succès. Pas assez matures à l’heure de vérité madrilène, ils ont été pressés d’aller voir ailleurs. Des ratés dont Mourinho aimerait bien se passer, mais qui ne gêne que peu sa direction. D’où l’incompréhension avec son homologue de la Castilla. À l’instar de ses aventures londonienne et milanaise, José souhaite lancer de jeunes pousses. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Le cas de Jesé, pépite des équipes de jeunes de la Roja et de la Castilla, illustre ce désaccord. « La position de Jesé n’existe pas en équipe première. (…) Il y a peu de contact avec la manière de jouer des deux équipes » , se désole Mourinho. Une nouvelle fois confronté à l’institution merengue, le Special One souhaiterait que la Fabrica et la Castilla suivent ses prérogatives. Une opiniâtreté qui trouve le même écho chez Alberto Toril. Diego Torres, journaliste au Pais, détaille le sac de nœuds : « Toril assure que si la Cantera du Real ne donne pas tant de joueurs que cela à l’équipe première, c’est parce que le club met les résultats au-dessus de la formation. Et que si Toril a survécu, c’est parce qu’il a des résultats. Tout comme Mourinho. » Un serpent qui se mord la queue.

Après la trêve internationale, place au festin !

Par Robin Delorme, à Madrid

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