L'herbe n'est pas forcément plus verte ailleurs
À 21 ans, Julian Green vient donc de déposer son CV sur la table du Mister pour faire des extras, au cas où Lewy (voire Müller, voire d'autres) serait absent. L'Américain espère ainsi décrocher son premier vrai job et lancer sa carrière, lui qui, pour le moment, a plutôt été « stagiaire » – option café/photocopies. Arrivé au centre de formation du Bayern Munich en 2009, le natif de Tampa Bay, en Floride (mais qui s'est retrouvé en Bavière dès son plus jeune âge) a surtout fréquenté l'équipe réserve pour l'instant. Des stats honnêtes en Regionalliga (15 buts et 8 passes décisives en 23 rencontres lors de la saison 13/14) qui lui ont permis un temps de s'entraîner avec l'équipe première. Seulement, si sa lettre de motivation indiquait sûrement qu'il avait l'esprit d'équipe, Julian Green n'a jamais eu sa chance : deux apparitions en Ligue des champions, pour un total de 68 minutes. En cherchant à s'imposer au sein de l' « Étoile du Sud » , l'Américain a perdu le nord. Lors de la saison 2014/15, Green s'est donc résolu à partir en prêt, à Hambourg, histoire de voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Raté. Après seulement cinq apparitions, il se retrouve de nouveau sur la touche. Le swag de Julian n'a pas séduit l'entraîneur Joe Zinnbauer, qui lui a mis un swing, direction l'équipe réserve. Un traitement que n'a pas apprécié Green, qui n'apparaîtra plus sur les feuilles de match du HSV.L'embrasement?
Retour donc à la case départ pour celui dont le principal fait d'armes pour le moment est un but en Coupe du monde. En réduisant la marque face à la Belgique en huitièmes de finale du Mondial brésilien (2-1 a.p.), Julian Green est devenu à 19 ans et quelques semaines le plus jeune buteur de l'histoire des ÉÉtats-Unis dans ce tournoi. Lui qui a porté le maillot de la USMNT à six reprises, soit quasiment autant d'apparitions qu'avec un club pro (7). C'est peu, et c'est triste. Et c'est pourquoi après avoir passé toute la saison dernière avec le Bayern II (pour 10 réalisations et 4 assists en 28 matchs), Julian Green a faim, très faim, et veut tout casser, comme le prouve son triplé. Et visiblement, Carlo Ancelotti semble avoir développé un sentiment de confiance pour l'Américain. « Il travaille bien, il fait une bonne préparation. Je pense qu'il sera encore important pour nous cette saison » . Dans l'absolu, ce serait dommage qu'un talent fâché finisse en talent gâché.Par Ali Farhat
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