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« La deuxième division la plus forte d’Europe »

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Après avoir un peu pédalé dans le yaourt grec du côté de Kavala, le défenseur français Marc Pfertzel est retourné en Allemagne. Après une aventure de trois ans et demi au VfL Bochum, le voilà qui met le cap à l'est et qui signe pour deux ans à l'Union Berlin, là où les supporters aiment le travail manuel...

On t’avait laissé au VfL Bochum, la dernière fois…

Après la descente de la saison 09/10, je ne voulais pas rester. Mais comme les temps sont durs dans le foot, les dirigeants ont voulu récupérer un peu d’argent sur mon transfert. Mais il n’y a rien eu. J’ai donc fait toute la préparation avec Bochum, ça s’est super bien passé, mais juste après le premier match de Coupe d’Allemagne où on se fait sortir 3-0, le coach Friedhelm Funkel me dit qu’il ne compte plus sur moi. La fenêtre de transferts s’était refermée. J’ai demandé à nouveau à partir, au mercato d’hiver. Le 25 décembre, l’AO Kavala se manifeste avant tout le monde pour m’avoir. Le club m’a fait une proposition sérieuse, et avait pour ambition de jouer la Coupe d’Europe, ils étaient troisièmes à l’époque.

Direction le championnat grec, donc…

Ouais, c’était cool, ça m’a permis de me relancer, de garder le rythme.

En plus, ça parlait français dans le vestiaire ; toi qui es arrivé en même temps que des Jean-Claude Darcheville et des Djamel Abdoun, t’étais un peu un « Français de la deuxième génération » …

C’est clair, c’était beaucoup plus simple pour s’intégrer. Mais après, je vais te dire, ce championnat, c’était pas trop pour moi.

Pourquoi ?

C’était un championnat bizarre. Dans les matchs, il y a pas de rythme, comme en Allemagne, où ça va toujours d’un but à l’autre. Là, il y avait des bons joueurs, mais ça jouait arrêté, un peu comme quand tu regardes le championnat du Brésil ou d’Argentine. Mais à part ça, c’était un peu dur pour moi sur le plan personnel, parce que j’étais loin de ma famille, de mon fils.

Tu es donc retourné en Allemagne…

A la fin de la saison, j’ai demandé à résilier mon contrat, le président Makis Psomakis n’y a vu aucun problème, il m’avait à la bonne. Je me suis donc retrouvé au chômage pendant quelques jours ; vers le 10-15 mai, l’Union Berlin s’est manifesté. Le coach, Uwe Neuhaus, me connaissait un peu, il m’a dit qu’il voulait me voir de près. J’ai donc sauté dans un avion pour Berlin, nous nous sommes rencontrés, il y a eu un bon feeling, et j’ai signé pour l’Union Berlin, en 2.Bundesliga.

Parle-nous de ce club culte outre-Rhin…

C’est un super club, je suis vraiment content d’être ici ; le stade (An der alten Försterei, 18 432 places, ndlr) est toujours plein, les supporters sont vraiment derrière leur équipe. La preuve: ce sont eux qui ont permis la rénovation du stade, ce sont eux qui ont joué les maçons (13 mois de travail, 140 000 heures de boulot effectuées par 2000 bénévoles, ndlr). Crois-moi, il n’y en a pas des masses qui feraient ça pour leur club. Ils sont vraiment géniaux: lors de notre premier match à domicile, on en a pris quatre face au Greuther Fürth, mais ils nous ont quand même applaudis. Dans un autre pays, t’aurais pris des canettes, déjà.

Et la ville, c’est comment ?

Je vais pas te mentir, je ne suis pas quelqu’un qui sort beaucoup; j’ai visité un peu, quand même. De ce que j’ai vu, c’est une ville gigantesque, avec 3,5 millions d’habitants. C’est une belle ville, où tu trouves de tout, une ville très « multi-kulti » (multiculturel, en allemand, ndlr).

Une trop grande ville pour que les gens te reconnaissent dans la rue ?

Bah, notre club est situé à l’est de la ville, et là où ça bouge, c’est à l’ouest. Nan, mais sinon, ça va, je suis tranquille avec ça, personne ne vient me voir, ou quoi. Bon, il faut toujours faire attention: les journalistes du tabloïd Bild sont partout. Tout le temps, ils cherchent la merde, tout le temps. La dernière fois, c’était il y a six mois, notre gardien avait eu quelques soucis à la sortie d’une boîte, et bim ! C’est sorti le lendemain dans Bild. Ils ne s’arrêtent jamais. Faut toujours être sur ses gardes, avec eux.

Sankt-Pauli, VfL Bochum, Energie Cottbus, Hansa Rostock, Greuther Fürth… Est-ce qu’on peut dire que la 2.Bundesliga, c’est la deuxième division la plus forte d’Europe ?

Mais carrément ! En plus, il y aussi le Dynamo Dresde, et il y a le MSV Duisburg, finaliste de la Coupe l’an dernier. Bien sûr que c’est la plus forte à tous les niveaux. Au niveau du jeu, bien sûr, mais au niveau des supporters aussi: au dernier match, on a joué à Dresde face au Dynamo devant 30 000 supporters. Nous-mêmes, on est toujours blindés. Et puis au niveau des médias… On est télévisés à chaque journée ; je crois qu’en France, c’est même pas le cas, pour les clubs de Ligue 2.

Propos recueillis par Ali Farhat

Dans cet article :
Brest et Lille : leçons d’Europe
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