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La Coupe des confédérations, qu’est-ce que c’est ?

Par Fabien Gauvin et Benjamin Jeanjean.
6 minutes
La Coupe des confédérations, qu’est-ce que c’est ?

Il faut bien le dire, la Coupe des confédérations est loin de faire rêver les foules. Coincée dans une année post-Euro et pré-Coupe du monde, difficile de déchaîner les passions autour d'un trophée dont à peu près tout le monde se fout de le voir inscrit sur son palmarès. Mais pourquoi diable sont-ils allés nous pondre la Coupe des confédérations ?

Un joyeux bordel historique

Pour les amateurs d’histoire avec un grand H, la Coupe des confédérations est un sujet à s’arracher les cheveux. Officiellement, la compétition existe depuis 1992. Sauf que ses prémices remontent à 1985, et la Coupe intercontinentale des nations. Un trophée en bois qui se joue sur un seul match, entre le champion d’Europe et celui d’Amérique du Sud. La France, forte de son titre européen de 1984, remporte fin août la première édition au Parc des Princes face à l’Uruguay (2-0). La deuxième édition aura lieu… en 1993. L’Argentine de Maradona s’impose aux tirs au but face au Danemark de Peter Schmeichel. Ça, c’est les prémices.

Sauf qu’il faut revenir un an en arrière pour trouver trace de la première édition recensée de la Coupe des confédérations. Organisée par l’Arabie Saoudite, champion d’Asie en titre, elle s’intitule alors « Coupe du Roi Fahd » , ou championnat intercontinental. Un nom à côté de la plaque, puisque la compétition compte quatre équipes (Arabie Saoudite, Argentine, Côte-d’Ivoire et États-Unis), qui s’affrontent directement en demi-finales et finale. L’Argentine s’impose sans trop forcer grâce à une équipe de petits jeunes qui a quand même de la gueule : Redondo, Baptistuta, Simeone… La deuxième édition a lieu trois ans plus tard, toujours en Arabie Saoudite, et réunit cette fois six équipes : le champion d’Europe (Danemark) et le pays hôte sont ajoutés à la liste, le Japon ayant subtilisé le titre de champion d’Asie à l’Arabie Saoudite. Deux poules de trois : le premier est qualifié pour la finale, le deuxième pour la petite finale et le troisième n’a plus qu’à rentrer pleurer chez lui. Le Danemark de Michael Laudrup s’impose 2-0 face au tenant du titre argentin.

C’est à ce moment que la FIFA décide de mettre son petit grain de sel. Sous la houlette du Brésilien João Havelange, l’instance internationale prend la compétition sous son aile et la rebaptise officiellement « Coupe des confédérations » . Ça a au moins le mérite de poser des bases plus claires : la compétition se joue tous les deux ans, et compte huit participants : les champions de chaque confédération (soit six pays) plus le pays hôte et un invité. Ça fonctionne plus ou moins jusqu’en 2005. Depuis, le modèle que l’on connaît aujourd’hui est appliqué. La compétition se déroule tous les quatre ans dans une sorte de répétition générale de la Coupe du monde dans le pays organisateur. Pas forcément suffisant pour devenir très attrayante, mais sûrement la moins pire des solutions !

Ultime répétition générale

Car finalement, c’est peut-être ça qu’est devenue la Coupe des confédérations : un test grandeur nature avant le grand soir. L’épisode pilote. Le before avant la grosse teuf. Par l’ampleur des retards administratifs, techniques et organisationnels du comité d’organisation du Mondial 2014, l’édition 2013 du tournoi n’a fait que renforcer ce constat. « Ce n’est pas le même défi que d’organiser une Coupe du monde, mais ce sera important pour voir si nous sommes opérationnels au niveau de la sécurité, de la télécommunication, des stades et des transports » , juge Luis Fernandes, vice-ministre des Sports brésilien. « C’est la coupe des champions, mais c’est aussi une bonne répétition pour nous » , ajoute l’éternel Sepp Blatter.

Symboliquement, une horloge conçue par l’immense et regretté Oscar Niemeyer a été dévoilée mercredi dernier sur la plage de Copacabana, afin de lancer le compte à rebours à un an de la deuxième Coupe du monde organisée sur le sol brésilien après le traumatisme national de 1950. Quelques jolis noms présents ce jour-là : l’inusable Pelé, le ministre des Sports Aldo Rebelo et le secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke, pas le plus aimé des Français au Brésil. Le brave Jérôme et ses copains profiteront d’ailleurs de la deuxième quinzaine de juin pour faire un état des lieux de tous les obstacles à écarter. La colère des habitants face aux expropriations et à la hausse du prix des transports publics dans le pays a ainsi franchi un cap supplémentaire ces dernières jours avec l’interpellation de dizaines de mécontents à São Paulo et Rio.

Mais le grand sujet de discussion de cette Coupe des confédérations 2013 concernera évidemment les stades. « Les stades et les infrastructures nous inquiètent un peu. Le gouvernement brésilien voit maintenant qu’il est intervenu trop tard et qu’il y a des difficultés financières » , a déclaré cette semaine un membre du comité d’organisation. Alors que le match amical Brésil-Angleterre du 2 juin au Maracanã avait failli être annulé pour des questions de sécurité, deux seulement des six stades ont été livrés dans les temps, et celui de Salvador n’est pas franchement rassurant avec une partie de son toit qui s’est écroulée en mai dernier. Les six enceintes seront donc scrutées de près par les officiels de la FIFA. En juin, les lycéens ne seront pas les seuls à passer un examen…

L’Italie veut confirmer, le Brésil se rassurer

Côté sportif, même combat. Plus qu’un vrai trophée, le tournoi sera surtout l’occasion pour les participants de se tester avant le Mondial. Exception qui confirme la règle, l’Espagne sera la seule équipe à partir avec de grosses certitudes. Alors que Del Bosque a sûrement déjà en tête les trois quarts de son groupe pour l’an prochain, la Roja voudra entretenir son cercle vertueux (Euro 2008, Coupe du monde 2010, Euro 2012). De son côté, l’Italie cherchera à confirmer son renouveau dans la foulée de son excellent Euro 2012. Au grand complet, la Nazionale visera le titre et rien d’autre. « Les gens la voient comme un tournoi de moindre importance, mais nous, nous la considérons comme un tournoi de grand prestige et de haut niveau » , annonce Giorgio Chiellini.

Embourbé dans les éliminatoires de la zone AmSud, l’Uruguay a la gueule de bois et ressent aujourd’hui le contre-coup de la grosse fiesta de 2010. La Celeste ne devrait pas faire mieux qu’une demi-finale, sauf si la doublette Suárez – Cavani a décidé de tout casser sur son passage. Alors que le Nigeria et le Mexique essaieront de se farcir un « gros » et que le gardien de Tahiti s’apprête à passer plus de temps dans sa cage que devant, le gros chantier de la compèt concernera le Brésil. Privée de matchs éliminatoires en tant que pays organisateur, la Seleção se contente d’enfiler les matchs amicaux comme des perles depuis des mois. Et si la victoire tranquille contre une très faible équipe de France a un peu rassuré, la bande à Neymar peine à convaincre les Brésiliens de son statut de favorite en 2014. « Le Brésil a une très bonne équipe pour la Coupe des confédérations, mais elle n’est pas prête pour la Coupe du monde » , juge le grand Cafu, champion du monde en 1994 et 2002. Un pessimisme qui fait écho à celui de Pelé, qui veut malgré tout croire au miracle. « Même si nous avons de bons joueurs comme Lucas ou Neymar, nous sommes dans un creux générationnel. Mais j’espère que nous pourrons récupérer la Coupe du monde l’an prochain. » Très peu expérimenté (seuls Fred, Júlio César, Thiago Silva et Dani Alves savent ce qu’est une Coupe du monde), le groupe de Luiz Felipe Scolari aura donc à cœur de prouver au peuple brésilien qu’il peut gagner en 2014. En revanche, on les prévient : aucun vainqueur de la Coupe des confédérations n’a jamais gagné la Coupe du monde suivante…

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Par Fabien Gauvin et Benjamin Jeanjean.

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