Pékerman : « Une victoire méritée »
« Cette équipe nous a donné une leçon d’agressivité. Ils ne lâchent rien. » En deux phrases, Didier Deschamps, premier de cordée pour le traditionnel exercice de la conférence de presse, pose les bases du succès colombien. Car ce collectif, qualifié au bout du suspense dans un groupe d'éliminatoires de la zone Amsud plus relevé que jamais, possède une qualité essentielle : il sait suffisamment bien apprendre de ses erreurs pour ne pas les répéter. Le 6 octobre dernier à Barranquilla, la Colombie s’inclinait sur le fil à domicile contre le Paraguay (1-2), mettant sérieusement en danger une qualification pourtant acquise à une minute de la fin du temps réglementaire. C'était compter sans les deux buts d’Óscar Cardozo et d’Antonio Sanabria (89e, 90e+2).
Deux buts qui mettaient la Colombie dans un sacré pétrin avant de se rendre au Pérou, concurrent direct, pour valider son billet au Mondial. Mais au terme d’un match nul aussi tendu que positif pour les deux équipes (1-1), la Fiebre amarilla (Fièvre jaune, en VF) pouvait souffler et célébrer sa qualification directe en Russie. Et ce soir au stade de France, José Pékerman fait le constat du chemin parcouru. « Nous avons montré un vrai visage d’équipe qualifiée pour la Coupe du monde, assure l’Argentin. C’est une victoire méritée. » Si le sélectionneur national ne souhaite pas parler des individualités, le quart-de-finaliste avec l’Argentine en 2006 n’oublie pas de dire que « les changements ont permis d’améliorer le collectif » .
L’épouvantail sud-américain
Quintero, mais aussi José Izquierdo, crocheté par Samuel Umtiti pour obtenir le penalty décisif, peuvent se féliciter des paroles de leur patron. En réalité, la Colombie, quart-de-finaliste en 2014 sous le premier mandat de Pékerman, pourrait bien se muer en nouvelle nation capable d’éliminer n’importe quelle écurie européenne l’été prochain. Comme le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay ou le Pérou, des nations en quête de digne reconnaissance. La force des Cafeteros ? Leur capacité à ne jamais s’avouer vaincus peu importe le contexte, comme le prouve le but éclair de Luis Muriel après le golazo de Thomas Lemar (2-1), ou la passe de James Rodríguez pour l'égalisation de Radamel Falcao (2-2). Oui, sous ses airs de vieux monsieur, grand-père Pékerman sait faire du bon café.
Par Antoine Donnarieix, au Stade de France
Vous avez relevé une coquille ou une inexactitude dans ce papier ? Proposez une correction à nos secrétaires de rédaction.