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L’OM se chauffe
N'Koulou, Amalfitano, Morel, Philippe Perez... Tous les nouveaux étaient de sortie pour la rentrée de l'OM. Le nouveau chef de classe Didier Deschamps a même eu une pensée pour un ancien, un certain Jean-Claude D.
Les supporters de l’OM ont de quoi bomber le torse. Cela fait des semaines qu’ils souffrent en silence, voyant chaque matin un nouveau nom ronflant associé au PSG. Aujourd’hui, pour la reprise de l’entraînement, leur club leur a offert une alternative nette : pas de foin, du concret avec trois recrues. Morgan Amalfitano, Jérémy Morel et donc Nicolas N’Koulou, qui a signé la nuit dernière pour un transfert de l’ordre de 3 millions d’euros. Comme chaque jeune joueur de talent de Ligue 1, pas une description de lui sans que l’on parle de « son étonnante maturité » . Lors de sa présentation, Deschamps en a rajouté une couche : « C’est un joueur à fort potentiel, mais ce qui est important, c’est surtout son état d’esprit et sa mentalité. Je me suis renseigné, je connais quelques personnes du club d’où il vient … » . Signe de sa maturité, son discours est proche de celui de son nouvel entraîneur quand il ne veut rien laisser filtrer : « Si je suis à l’OM, c’est que mon choix s’est porté sur l’OM » . Imparable. Le jeune camerounais, ravi de retrouver un « frère » en la personne d’M’bia, est venu pour progresser. Pas pour jouer tous les matchs. « S’il est là, c’est qu’il a la qualité pour s’imposer durablement avec ce maillot élude DD. Après, les garanties, je ne suis pas une banque, il n’y en a pas » .
Lors de cette « rentrée » , les deux autres recrues ont été moins sollicitées par les médias. Amalfitano a eu l’occasion de dire qu’il était venu pour la Ligue des Champions. Comme toute bonne recrue qui se respecte, l’OM, c’est le choix du cœur, et il est prêt à jouer tous les postes. De quoi faire sourire Christian Gourcuff. Morel, quant à lui, n’est pas effrayé à l’idée de remplacer Taïwo. Il vient avec ses armes, et puis de toute façon, « il faudra accepter les critiques, pas tout prendre au pied de la lettre » . Ni plus ni moins que le discours de Bonnart à son arrivée au club. Petit plus, celui qui avait failli signer à Lille il y a deux ans peut aussi jouer en défense centrale. Mais Deschamps n’est pas trop chaud : « Ca va, en défense centrale, actuellement, il y en a même en trop à ce poste » . Comme il faut bien faire les choses, tout ce petit monde se dirige ensuite vers la pelouse, pour une séance photo avec les nouveaux maillots. Alors que les flashs crépitent, José Anigo est interrogé sur le mercato. Diarra, ça va se faire, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Lucho, il n’a pas annoncé son départ, donc pas de panique. Forcément, le concernant, il y aura une date butoir, parce qu’il ne faut pas se retrouver à la fin du mercato pour lui trouver un remplaçant. C’est alors que Vincent Labrune, Philippe Perez et Margarita Louis-Dreyfus font leur apparition sur la pelouse. Le nouveau patron joue alors à celui qui se retrouve obligé de parler aux journalistes. Margarita se tient à côté sans piper mot. Sans doute pour rendre hommage à son défunt mari qui se rendait en bermuda au stade, elle est venue au centre d’entraînement avec une jupe tellement moche qu’on dirait dit du Ed Hardy, tout en étant chaussé de babouches à talon. Labrune prend un ton solennel. Si on en est là, c’est grâce à Margarita qui a remis la main à la poche. Evidemment, elle a fait ça pour la ville, pour les supporters.
Et aussi un peu pour garder Didier Deschamps. Revenu s’exprimer en fin d’après-midi, l’entraîneur marseillais s’est très vite montré satisfait du nouveau mode de fonctionnement : « Ca va plus vite, il y a un décideur » . Reste plus qu’à convaincre Lucho de rester. Pas une mince affaire. L’Argentin ne s’est pas présenté à la reprise. Toujours au Pays, il a des problèmes personnels selon la version officielle. Deschamps assure qu’il veut le garder (ils ont d’ailleurs longuement conversé par téléphone) mais reconnaît rapidement que sa situation va influer autant l’économique que le sportif. Concrètement, lorsqu’on lui fait remarquer que son plan de route désormais, c’est vendre Lucho pour prendre le fameux « grantatakan » , il ne nie pas, se contentant de dire qu’il a plusieurs options et une vision claire. Cela concerne aussi les départs. Sur le sujet, Deschamps y est allé crescendo. Il a commencé par être gentil : « Je souhaite que certains s’en aillent mais c’est dans leur intérêt. Ailleurs, ils vont avoir la possibilité de jouer. Et quand ils voient des joueurs arriver, ils sont lucides, ils savent que ça va être encore plus dur pour eux » . Il a ensuite juré qu’il ne ferait pas de loft « à partir du moment où tout le monde se comporte en pro » , et que cela ne concernait pas Gignac. Il a ensuite expliqué qu’il fallait faire comprendre à certains que sans départ, le club n’avait pas de marge de manœuvre. Et pour finir, il a enfin admis que certains allaient être durs à décrocher: « Je peux comprendre, on est bien à Marseille… surtout ses deux dernières années » . Le grand absent de la rentrée, Jean-Claude Dassier, n’a donc pas été oublié.
Romain Canuti, à la Commanderie
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