Car au départ, Amalfitano, c’est la dernière boulette du président Dassier. Du moins, c’est comme ça qu’il est présenté. L’OM l’a fait signer libre, et pour écarter les concurrents espagnols, le club a consenti à verser un salaire mensuel de plus de 200 000 €. Dans le jeu, le natif de Nice est censé remplacer Lucho Gonzalez. Mais il comprend très vite que : 1) Vu ce que demande l’Argentin aux clubs qui veulent l’accueillir, il va falloir se le fader encore pendant un an. 2) Vu l’amour que lui porte Deschamps, il va falloir se trouver de la place ailleurs. Alors Morgan commence sur le banc. Après coup, il confirme ce qu’on l’on pouvait lire sur son visage à ce moment-là. « Pour moi qui ait l’habitude de jouer beaucoup, c’était nouveau. Et s’adapter à Marseille, ce n’est pas si facile. Déjà quand j’étais à Lorient, ça avait pris du temps » . Quand il joue, il est loin d’être le plus dégueulasse. Mais il constate qu’autour de lui, ça joue sacrément chacun pour sa gueule. Après le match contre Brest, il est à deux doigts de se lâcher et de dire ce qu’il pense de ses camarades du milieu de terrain. Mais il se ravise. Après tout, Deschamps tâtonne tellement qu'il y a bien un moment où il va trouver la bonne formule, alors autant ne pas se mettre hors-jeu, en jetant par exemple des bouteilles d'eau contre les murs du vestiaire. Bien vu, il revient dans le onze just in time : victoire contre Paris, qualification à Dortmund. « Peut-être un des moments les plus forts de ma carrière » juge Morgan, peut-être encore plus à l’aise dans ce couloir droit que chez lui.
Et à force d’enchaîner les sans-faute, la question équipe de France se pose. Le joueur y pense. Après tout, Loïc Rémy est tellement bon devant que Laurent Blanc va peut-être être tenté de l’associer à Benzema en pointe. Ca ferait bien les affaires de Morgan, parce qu'au poste de milieu droit, il n’y a pas 500 candidats : Ribéry ne sert pas à grand-chose depuis qu’il s’interdit les crochets sous le maillot bleu, Malouda cire le banc, Nasri est occupé à semer les supporters de Liverpool. Reste Jérémy Menez … Alors Amalfitano peut y croire, même si Blanc va sûrement partir dans un schéma à une pointe et qu’il ne peut pas amener Azpilicueta avec lui. De toute façon, ce n’est pas le seul objectif dans l’ancien Merlu, lui qui ne veut pas qu’on résume son séjour près de la Canebière à son salaire dassiesque : « De toute façon, si je fais en sorte dans quelques années que Marseille puisse gagner un peu d’argent avec mon départ cela voudra dire que j’aurais fait ma place ici » .
Par Mario Durante
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