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L’œuvre de Saint-Simon

Par Julien Duez
L’œuvre de Saint-Simon

En marquant le but de la victoire à la dernière seconde dans le derby contre Mönchengladbach, Simon Terodde a justifié son choix de quitter Stuttgart pour Cologne à l’intersaison. À vingt-neuf ans, il réalise enfin son rêve de découvrir la Bundesliga. Et pour le vivre à fond, mieux vaut partir à la rescousse de la lanterne rouge plutôt que de cirer le banc dans le ventre mou. Portrait d’un homme baigné d’incertitudes et qui savoure la vie en conséquence.

Le lendemain, dans la presse allemande, la question est lâchée : et si un miracle se produisait ? Évidemment, avec huit points de retard sur le premier non-relégable, la mission des hommes de Stefan Ruthenbeck, baron de Cologne, sera ardue. Mais le remplaçant de Peter Stöger peut néanmoins se réjouir du retour de blessures de plusieurs de ses cadres, à commencer par Jonas Hector sur le flanc gauche, mais aussi de ceux de Simon Zoller et de Sehrou Guirassy dans le secteur offensif. Pourtant, aucun d’entre eux n’était parvenu à compenser le départ d’Anthony Modeste vers la Chine l’été dernier. Une absence que d’aucuns considèrent comme la principale raison d’une première moitié de saison famélique. Et quoi de mieux qu’un mort de faim pour y remédier ?

Une histoire d’abnégation

Dans le football allemand, le nom de Simon Terodde parlera surtout aux suiveurs de la 2. Bundesliga. Et cela tombe bien, puisque c’est justement un retour dans l’antichambre qu’il a pour mission d’éviter. Né à Bocholt, à la frontière néerlandaise, il y a vingt-neuf ans, ce grand gaillard aux yeux perçants affiche 1,92 mètre sous la toise. De quoi lui garantir un jeu de tête redoutable, son pion salvateur contre Mönchengladbach (2-1), dimanche, en étant la dernière preuve en date. Pourtant, avant de représenter l’espoir de toute une ville, la carrière de Terodde aurait bien pu ne jamais démarrer.

Son parcours est jalonné d’entraîneurs plus ou moins connus et qui ont peu ou prou guidé son destin. Alors qu’il est formé au MSV Duisburg, il entre en contact avec Frank Schaefer, qui le persuade de signer pour l’équipe B de Cologne à tout juste vingt ans. Et c’est Peter Neururer lui-même qui l’encourage à partir : « Avec le recul, c’était un très bon conseil ! Au MSV, nous étions quarante joueurs dans le noyau de quarante joueurs et j’étais le plus jeune avec Mirko Boland. Il y avait une vraie séparation et je n’étais pas spécialement prêt à aller jouer en D5 avec la réserve. »

Mais ce qui devait être le début de sa mise en lumière vire au cauchemar. Peu utilisé, Frank Schaefer lui avoue qu’il n’a même pas le niveau pour être titulaire D4. S’ensuit une période de doute où il pense même raccrocher les crampons et se tourner vers son diplôme d’ingénieur mécanicien, obtenu après le bac, au cas où. « À force d’être assis sur le banc, j’ai fini par appeler mon père et lui dire : « Papa, j’arrête, ça ne sert plus à rien. » Il était choqué et m’a dit de me calmer. Puis, avec son meilleur ami, ils m’ont prié d’y réfléchir et m’ont convaincu de persévérer. » Grand bien lui en a pris, puisqu’il finit par convaincre le même Schaefer, entre temps passé aux commandes de l’équipe première, de lui faire confiance pour cinq parties de Bundesliga. Première revanche.

Le canonnier au nez cassé

Interrogé sur ses débuts chaotiques, faits de prêts et de cirage de banc dans les divisions inférieures, Simon Terodde se distingue par sa capacité à se remettre en question et à garder une vision réaliste de son véritable niveau. « Quand j’entends certains jeunes joueurs, je me demande où ils vont chercher toute cette confiance, simplement parce qu’ils ont été titularisés trois-quatre fois d’affilée. » Pour le voir véritablement exploser, il faut attendre 2011 et un transfert à l’Union Berlin où il passera trois saisons complètes à enfiler les buts comme des perles. De quoi se faire un petit nom et pousser Peter Neururer à le recruter au VfL Bochum. Deuxième revanche.

Dans la Ruhr, il obtient sa première consécration avec le Torjägerkanone, le titre décerné au meilleur buteur du championnat. Troisième revanche. Il est alors recruté par Stuttgart, tout juste relégué et qui ambitionne une remontée directe en Bundesliga. Son rêve, quitte à refuser des offres en Angleterre, comme il le déclarait en mai dernier : « Je suis fier d’avoir joué plus de 200 matchs de D2.[…]Ce n’est pas n’importe quel championnat, mais honnêtement, ça suffit.[…]J’ai fini par connaître tous les stades par cœur.[…]Et je me fais confiance pour jouer dans une Allianz Arena sold-out. » Au terme d’une saison folle, où il marquera notamment un but décisif avec le nez cassé contre Kaiserslautern, il remporte son deuxième Torjägerkanone et le titre de champion en prime. Quatrième revanche.

Entre-temps, celui qui a obtenu un diplôme supplémentaire en management du sport – toujours au cas où – n’a pas forcément vécu son rêve de la meilleure des manières : deux buts en quinze matchs et une place de titulaire qui se réduit à peau de chagrin avant d’être définitivement barrée par le retour aux sources de l’enfant prodige Mario Gómez. Mais à Cologne, personne n’a oublié Simon Terodde, ni ses efforts constants pour réaliser ses objectifs. Le prochain sera sans doute le plus difficile : maintenir le Effzeh en Bundesliga. Pour une cinquième revanche ?

Dans cet article :
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Par Julien Duez



Propos de Simon Terodde recueillis par Spox et 11Freunde.

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