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L’Inter fait plier Chelsea

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L’Inter fait plier Chelsea

Les Nerazzurri ont déjoué les pronostics en s'imposant (2-1) face à des Blues dominateurs mais décevants. Un score qui laisse augurer un match retour passionnant à Stamford Bridge dans trois semaines.

José Mourinho est bel et bien diabolique. On se doutait que le Portugais ne se laisserait pas dominer par ses sentiments au moment de retrouver son ancienne équipe. Et on était à peu près certains que ce diable avait une idée bien précise derrière la tête. On revanche, on n’était franchement pas persuadés que cela suffise. L’Inter Milan paraissait en effet un peu court face à ce Chelsea implacable. Et probablement que cette impression était la bonne. Alors, en fin tacticien, Mourinho avait décidé d’éviter l’empoignade avec un plus costaud que lui et d’opérer par à-coups en espérant que l’un d’eux finisse au fond. En ce sens, son équipe lui aura donné largement satisfaction, calme face à la très nette domination anglaise, et efficace notamment par sa filière argentine Milito-Cambiasso, tous deux épatants au-delà de leurs buts. Une affaire rondement menée donc. Mais pas sûr que cela suffise, tant Chelsea, pourtant à court d’idées parfois, a semblé supérieur dans l’impact et la vitesse. Et ce petit but inscrit à San Siro clarifie le match retour autant qu’il le laisse ouvert : un petit but et les Blues seront en quarts. Mais pour l’heure, l’Inter peut bien savourer ce succès de prestige après tant d’infortune face aux représentants d’Albion ces deux dernières années (aucun succès, aucun but inscrit face à Liverpool puis Manchester), et après la déception subie par son ennemi intime, l’AC Milan, face à MU dans cette même enceinte il y a huit jours. Le genre de petit bonus qui fait du bien.

Milito le poison

Au fond, plus que les considérations tactiques, la vraie bonne idée des Nerazzurri aura été de prendre l’avantage dès l’entame du match. Eto’o décale, sur une feinte, Sneijder qui trouve Milito dans la surface dont le crochet extérieur enrhume facilement, trop facilement, John Terry avant d’ajuster Cech d’une frappe sèche au premier poteau. La vraie classe d’un joueur trop souvent mésestimé dans l’ombre d’un Eto’o, plus charismatique, plus fort en valeur absolue, mais tellement moins performant actuellement (3e, 1-0). Du billard pour cette Inter adepte du contre et donc en situation de laisser venir désormais. Légèrement mis KO par ce départ en fanfare, les Blues ratent des transmissions et doivent s’en remettre à des initiatives individuelles comme ce bon crochet extérieur de Kalou suivi d’une frappe bien captée par Julio Cesar, finalement aligné malgré son accident de voiture récent (10e). Inspiré par son compatriote, Didier Drogba commence à pointer le bout de son museau… avant de frapper un terrible coup-franc sur la barre de Julio Cesar, archi-battu sur ce missile (14e) mais prompt à se relever assez vite sur le nouvel essai du même Drogba. Après une tentative cadrée de Ballack, le même Drogba contrôle en pivot dans la surface mais ne peut trouver le cadre aux six mètres (18e). Mais gare aux réponses italiennes ! Quelques minutes plus tard, Milito, dans la même position que sur son but, opte cette fois pour la feinte de frappe suivie d’un dribble intérieur… avant de plonger grossièrement. Jaune pour simulation (21e). Mais clairement, le rythme très élevé des Londoniens commence à mettre les Lombards sur les talons, entre déboulés toniques, frappes lointaines et centres vers Drogba. Mais cette domination n’était-elle pas trop forte pour ne pas être suspecte ? Juste après la demi-heure, le centre de Sneijder côté gauche, raté d’un cheveu par Eto’o laissé libre par un Terry vraiment à côté de ses pompes depuis quelques semaines et la fameuse “affaire”, rappelle la vulnérabilité du jour de Chelsea en défense. En face, la tactique du hérisson noir et bleu pousse les Blues à une précision extrême dans les offensives forcément confinées dans de petits espaces. Pour couronner le tout, Chelsea n’est pas verni avec l’arbitrage quand sur une longue touche d’Ivanovic, Kalou s’échappe vers le but avant d’être séché par Samuel sans que l’arbitre ne siffle l’indiscutable peno (45e).

Lucio domine Drogba

Au retour des vestiaires, le scénario est le même entre cette Inter arc-boutée et un Chelsea bien décidé à remettre les pendules à l’heure. Et, comme la réponse du berger à la bergère, les Blues ne mettent que quelques minutes à trouver l’ouverture : rush transversal d’Ivanovic, petit ballon glissé vers la frappe enroulée de Kalou aux 20 mètres dans le petit filet de Julio Cesar, pas inoubliable sur ce coup (48e, 1-1). Une manière de justice, pour être tout à fait franc. On croit alors que Chelsea va dérouler et peut-être même prendre l’avantage dans la foulée. Mais au mental et à l’opportunisme, l’Inter se reprend illico, s’arrache par Sneijder dont le centre repoussé est repris en deux temps par l’ultra précieux Cambiasso (52e, 2-1). Quelques minutes plus tard, nouveau coup de massue pour Chelsea avec le claquage de Cech, un des Blues majeurs du moment, remplacé par Hilario (60e). Un vrai sale coup, pour ce match mais aussi pour les semaines à venir côté Chelsea. Peut-être conscient de la fragilité de la situation avec un gardien entré en cours de match, Anelka se sort enfin les doigts, déborde sur le flanc gauche et centre au point de penalty pour Lampard dont la reprise au ras arrive miraculeusement sur Julio Cesar (64e). Mais la dernière demi-heure voit deux équipes rincées, de plus en plus maladroites, ce qui est évidemment moins grave côté milanais, même si Frank Lampard, assez discret par ailleurs, rappelle sur une combinaison à gauche avec Malouda suivi d’un centre bien senti mais bien enlevé par Zanetti devant Ivanovic, que la partie peut basculer d’un moment à l’autre. Mais hormis ce mouvement, Chelsea, à court de jambes et d’idées, s’échine à trop passer dans l’axe. Une tactique au poil pour la charnière centrale Samuel-Lucio, absolument impériale face à Drogba, surtout côté brésilien pour être précis. Oui, quand l’Ivoirien ne marque pas, c’est tout Chelsea qui perd la boule. Et si l’Inter avait mis en lumière la faille des Blues… ?

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