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L’Inter est champion d’Italie pour la dix-neuvième fois de son histoire !

Par Andrea Chazy
4 minutes
L’Inter est champion d’Italie pour la dix-neuvième fois de son histoire !

C'est officiel : avec le nul de l'Atalanta sur la pelouse de Sassuolo dans l'après-midi, l'Inter a officiellement mis fin à 3282 jours de règne de la Juve sur la Serie A en devenant championne d'Italie. Le dix-neuvième sacre de son histoire, onze ans après le dernier, qui entérine définitivement le retour au premier plan des Nerazzurri en Italie.

L’histoire retiendra donc qu’il aura fallu onze ans pour que José Mourinho, Diego Milito et les autres aperçoivent enfin la gueule de leurs successeurs. Onze ans après être devenue reine d’Italie, d’Europe et même du monde entier, la maison nerazzurra peut enfin regoûter aux joies d’un titre, d’un triomphe. Une consécration méritée pour l’équipe d’Antonio Conte, qui n’aura donc eu besoin que de 34 journées pour priver la Juve, son ex qu’il ne peut plus encadrer, d’une dixième couronne de rang à laquelle les Bianconeri n’ont jamais pu réellement prétendre.

À la fin, c’est Conte qui gagne

Un champion costaud, trop en tout cas pour une concurrence qui n’a cessé de piétiner et de s’entretuer là où l’Inter a toujours su repartir ou presque avec des points dans sa valise. À quatre journées du terme, le bilan de l’Inter parle pour elle : vingt-cinq victoires, sept nuls et seulement deux défaites. Une dans le derby, en octobre face à un Milan alors en feu, et une petite sortie sur la pelouse de la Sampdoria début janvier. Et c’est tout. Dans le jeu, après un début de saison où elle s’est parfois un peu cherchée, elle a su se muer en ogre pas toujours beau à voir, mais diablement efficace lors des dix-huit dernières journées pour un bilan qui fait froid dans le dos : quatorze victoires, quatre matchs nuls. Une maîtrise du « contropiede » excellente, proche sur certains matchs d’un catenaccio revisité, qui a permis à l’Inter de trouver une osmose entre un jeu traditionnel et aussi très moderne. Une identité de jeu propre à Conte, en somme.

Dire que tout cela aurait pu ne jamais se produire, lorsqu’il menaçait de quitter le club à l’été 2020, la faute à un manque de soutien de la part de ses dirigeants selon lui : « Le club est faible, les joueurs et moi ne sommes pas protégés. Le zéro absolu. Du point de vue personnel, dès que cela a été possible, on m’a critiqué. Mon travail n’a pas été reconnu, celui des joueurs non plus. Si vous voulez réduire l’écart avec la Juventus, vous devez être fort sur le terrain, mais surtout en dehors. » Mais finalement, Conte est reparti pour un tour. Son triomphe dix mois plus tard lui donne une nouvelle fois raison : comme à la Juve ou à Chelsea, partout où il passe, Conte finit par gagner à la fin. De quoi lui permettre de gonfler sa propre légende que l’on pourrait résumer ainsi : si vous voulez être roi dans votre pays, à défaut de l’être en Europe, il faut appeler Antonio Conte.

Pour l’éternité

L’inventeur aux cheveux retrouvés est parvenu en deux ans à faire de Romelu Lukaku un attaquant total (21 buts et 10 passes décisives en 31 matchs de championnat), a fait de Nicolo Barella l’un des meilleurs milieux de terrain d’Europe et, surtout, s’est appuyé sur un effectif d’une richesse incroyable. Comment ne pas évoquer la saison de Lautaro Martinez et de son suppléant Alexis Sánchez, parfait(s) compléments à la puissance, la vitesse et le sens du jeu de Lukaku ? Comment ne pas non plus en placer une sur le règne Marcelo Brozović au milieu, la renaissance de Christian Eriksen ou l’adaptation réussie d’Achraf Hakimi ? Et sinon, quelle place faut-il réserver à cette défense à trois, solide au possible, au patron Stefan de Vrij, au soldat Milan Škriniar, et enfin au futur de la Nazionale qui répond au nom d’Alessandro Bastoni ? Une énumération de talents qui démontre bien une chose : le succès de cet Inter n’est pas celui d’une individualité, mais bien d’un groupe.

Comment, enfin, ne pas souligner l’abnégation de Samir Handanović, arrivé à l’Inter en 2012 et qui a parcouru chaque kilomètre qui séparait l’Inter de la fin de cette traversée du désert ? Le portier slovène, 36 berges au compteur, va pouvoir passer la main avec le sentiment du devoir accompli. Il est encore trop tôt pour savoir si ce trophée est annonciateur d’un nouveau règne en Italie, trop tôt pour savoir si l’Inter sera capable de refaire le coup l’an prochain. Mais ce qui est sûr, en revanche, c’est que cette dix-neuvième étoile brillera éternellement dans le ciel de Milan pour les tifosi nerazzurri.

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