- Calcio
- 33ème journée
L’Inter au tapis
Milan gagne (3-0). L'Inter perd (0-2). L'équation n'a jamais été aussi simple : si Naples, dernier rival, ne s'impose pas dimanche soir face à l'Udinese, les Milanais auront fait un énorme pas vers le Scudetto.
Sanction : l’Inter ne sera pas Championne d’Italie. Trois jours après avoir dit adieu à la Ligue des Champions, les Interistes vont devoir se résigner à faire la même chose avec le Scudetto. En bout de course, en fin de cycle, l’Inter a laissé filer ses derniers espoirs de titre sur la pelouse de Parme. Une défaite logique et qui, cumulée à la victoire du Milan AC face à la Sampdoria (3-0), envoie l’armada nerazzurra dans les choux, à huit points du leader. Oui, c’est une année sans. Il en fallait bien une, après quatre années de domination totale. La mauvaise ironie, c’est que cette domination prend fin sous l‘égide de Leonardo, entraîneur interiste au cœur rossonero. Paye ta taupe.
Face à une équipe de Parme contemplée par le spectre de la rélagation, l’Inter a confirmé que la fabuleuse remontée de janvier-février n’était qu’une illusion. Bizarrement, tout le monde savait, au fond, que les nerazzurri allaient perdre en Emilie-Romagne. Mais ni Moratti, ni Leonardo, ne voulaient s’y résoudre. Et pourtant. Jamais dans le match, fatigués, les champions d’Italie ont cédé sur chaque fin de mi-temps. Une première fois sur une frappe de Giovinco, une seconde sur un coup de ruse d’Amauri, qui avait touché la barre peu avant. Deux anciens de la Juve qui signent la fin du règne de l’Inter : drôle de revanche. Pour la vainqueur de la C1 2009-2010, il ne reste plus que la Coupe d’Italie pour pleurer. « On ne peut pas toujours tout gagner » , avait déclaré Mourinho à propos de ses anciens protégés mercredi soir. Voilà une phrase qui résume bien la situation, mais qui ne consolera personne.
A quelques kilomètres de Parme, dans l’antre de San Siro, Milan n’a pas fait de détail face à une Sampdoria au bord du précipice. Sans Ibrahimovic, suspendu, la formation d’Allegri n’a jamais tremblé. La Sampdoria est d’une faiblesse consternante et, suite à ce revers, peut se retrouver relégable demain, en cas de victoire de Cesena. Il n’a donc pas été bien compliqué, pour une équipe lancée vers le Scudetto, d’en venir à bout. Seedorf, de plus en plus décisif ces dernières semaines, ouvre rapidement le score sur un coup-franc malicieux. Merci le gardien mal placé. Milan domine, Milan joue à la baballe, Milan fait presque tourner en sachant que jamais la Sampdoria ne pourrait venir l’inquiéter. Ed de fait, quand tout va mal, tout va mal : l’arbitre accorde un pénalty très sévère aux Milanais pour une main semble-t-il involontaire. Cassano, l’ancien de la maison génoise, transforme et dédie son but à son rejeton, né jeudi. Dans la foulée, Fantantonio (rentré à la place de Pato, blessé, ndlr) délivre un centre pour Robinho. Petite tête. Et de trois. La messe est dite. Les tifosi utilisent alors leurs iPhones et autres radios pour connaître le score du cousin interiste. Et là, c’est l’apothéose dans le stade. Oui, l’Inter s’est inclinée à Parme. Oui, le dernier rempart vers le Scudetto se nomme désormais Napoli.
Vucinic trahit la Roma
Un peu pus tôt dans la journée, la Roma s’est fait mal toute seule. La semaine dernière, Francesco Totti avait inscrit un but importantissime sur la pelouse de l’Udinese, à la 94ème minute. Un but capital, qui permettait à la Roma de se relancer dans la course à la Ligue des Champions. Cette semaine, la Roma a fait la même chose. Un pion à la 92ème minute, cette fois-ci signé Vucinic. Hourra ? Pas vraiment. Car ce coup-ci, le but est inutile. La Roma l’a inscrit trop tard, alors que Palerme menait déjà 3-1. Leur nouveau président, depuis Boston, va faire la tronche. Lui qui, lors de sa première conférence de presse, avait affirmé qu’une qualification en Ligue des Champions était « indispensable » . Ce soir, les Giallorossi ont peut-être laissé passer le dernier train pour la C1. Car si demain, les cousins honnis de la Lazio s’imposent face à Catane, la Roma aura sept points de retard sur la quatrième place. Autant dire, à cinq journées de la fin, un gouffre. Ironie du sort, c’est Delio Rossi, l’ancien entraîneur de la Lazio, qui fait chuter la Louve, avec son nouveau club de Palerme. Il n’était pas censé être un « bon à rien« , monsieur Zamparini ?
Et pourtant, tout avait bien commencé pour la Roma : fête dans les tribunes pour le nouveau président américain et enthousiasme à son paroxysme pour la course-poursuite à distance avec la Lazio. Peu après le quart d’heure de jeu, les Romains ouvrent la marque. Comment ? Bah, sur pénalty bien sûr. Capitano Totti transforme. 204 buts en Serie A. 12 cette saison, dont 7 sur pénalty. Propre. Baggio n’est plus qu’à une longueur. Mais dans la foulée, les locaux se relâchent et Palerme, pas vraiment la plus en forme des équipes, prend en main les choses et égalise sur un pénalty litigieux provoqué par Burdisso. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Mais les regrets romains se concentrent surtout en début de seconde période : Menez rate d’abord un duel face à Sirigu, avant d’offrir un caviar à Vucinic. Le Monténégrin, à quatre mètres du but vide, réussit de l’exploit de la foutre au-dessus. Harakiri à la romaine. Comme trop souvent cette saison, la Roma plie en fin de rencontre. Abel Hernandez lui assène un double coup de grâce. 84ème et 90ème. Deux éclairs. Deux coups de massue. Le but de Vucinic dans les arrêts de jeu n’y changera rien. Ce n’est pas à ce moment là qu’il fallait marquer. Et la Lazio se frotte les mains. Pour une fois.
Par Eric Maggiori
Milan AC-Sampdoria-3-0
Parme-Inter Milan-1-0AS Roma-Palerme-2-3
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