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L’histoire du « Asi, asi, gana el Madrid »

Par Robin Delorme, à Madrid
L&rsquo;histoire du «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Asi, asi, gana el Madrid<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Chant le plus popularisé dans les stades espagnoles, le Asi, asi, gana el Madrid a traversé les âges à l'instar des titres du Real. Une renommée étrennée au stade El Molinon du Sporting de Gijón il y a de ça 36 ans. Et qui ne s'est jamais estompée.

Sitôt officialisé, le calendrier de cet opus de Liga fait jaser. Que ce soit de la bouche de Diego Simeone – « Cette Liga est faite pour le Real Madrid » – ou de celles de badauds, le refrain ne varie pas d’un iota. Fort d’un planning qui le dorlote, ce Real Madrid estampillé Rafa Benítez doit marcher sur le début de saison. Et pour cause, ses premiers pas officiels se font au stade El Molinon, l’enceinte du Sporting de Gijón. Quasi interdite de recrutement et composée de joueurs à l’expérience en Primera plus que limitée, l’équipe coachée par l’ancien Blaugrana Abelardo devient alors une victime expiatoire aux yeux des observateurs madridistas. Quatre-vingt-dix minutes héroïques plus tard, l’exploit est au rendez-vous. Bien incapables de prendre la mesure des Asturiens, les Merengues retrouvent la capitale espagnole avec le seul point du match nul dans leur besace. Une contre-performance qui doit beaucoup à l’atmosphère qui règne dans l’enceinte des Sportinguistas : trente-six ans plus tôt, le célèbre chant Asi, asi, gana el Madrid ( « C’est ainsi, c’est ainsi, que gagne le Real Madrid » ) y a été popularisé. Retour sur la création du refrain le plus repris de Liga.

De la rancœur jusqu’au sang

À l’aube de la saison 1979-80, le Sporting de Gijón promet au Real Madrid des retrouvailles musclées. Les Asturiens, revanchards, gardent en mémoire le duel de l’édition précédente de Liga. Alors premiers au classement, les Madrilènes ramènent, à sept journées du terme, les trois points du Molinon. Un résultat qui ne passe pas chez les locaux : amputés de deux de leurs meilleurs joueurs, les suspendus Dória et Ferrero, ils s’inclinent sur la plus petite des marges. Un résultat qui offre le championnat espagnol aux Castillans, talonnés au classement par ce même Sporting. Le rendez-vous du 25 novembre 1979 est attendu par toute l’aficion asturienne, comme l’évoque Joaquín, meneur de Gijón, au journal Publico : « Il y avait des antécédents arbitraux de la saison d’avant, et notre public était très suspicieux. Nous avions perdu la Liga 1978-79 à cause de notre défaite, certes méritée, face au Real de Santillana. Mais nous avions joué sans Ferrero, l’un de nos meilleurs joueurs, qui avait été injustement expulsé la journée d’avant à Salamanque. » Autant dire que la rancœur ajoute du piment à la rencontre.

Lorsque le Real Madrid atterrit à Gijón, la grande interrogation qui subsiste est la retransmission télévisée, ou non, du match. Fin négociateur, le président local, Vega Arango, dégote six millions de pesetas en droits télé et un million en publicité autour du rectangle vert. Une heureuse nouvelle pour le club asturien comme pour les aficionados madrilènes, sagement restés en Castille. Ceux du Sporting, eux, se parent de leurs blousons les plus épais et de mitaines offrant un peu de chaleur. Et pour cause, puisqu’au coup d’envoi, le thermomètre ne dépasse pas la barre du zéro degré. Cette fraîcheur est rapidement oubliée par les quelque 30 000 spectateurs lorsque l’Argentin Ferrerro déborde son vis-à-vis d’un grand pont à la sixième minute. La suite est contée par l’intéressé : « San José m’a donné un coup de coude dans la lèvre. Je me suis retourné, mais je ne l’ai pas touché. On m’a agressé, mais j’ai reçu le rouge. Il a fait son théâtre, alors que moi, j’avais la lèvre en sang. » Une version que conteste le Madridista : « Le coup qu’il m’a donné m’a fragilisé un cartilage. Depuis, j’ai toujours boité. J’ai même dû arrêter ma carrière après 14 mois à l’infirmerie. »

« Le terrain a commencé à se remplir de coussins »

L’homme en noir indique alors un coup franc pour le Sporting Gijón de la star Quini, mais dégaine un carton rouge pour Ferrero. Le public, déjà chauffé à blanc, perd la tête lorsqu’il aperçoit la silhouette de l’Argentin dégoulinant de sang. Un épisode dont se souvient encore Ausocua Sanz, arbitre de ladite rencontre : « Lorsque j’ai sorti le carton, le terrain a commencé à se remplir de coussins. Ensuite, j’ai commencé à entendre le Asi, asi, gana el Madrid.Tout le public le reprenait en cœur, comme s’il avait appris le chant avant d’entrer dans le stade. »

Durant six minutes, le chaos gangrène El Molinon, et les coussins squattent le pré. La rencontre reprend finalement dans la cohue. Chaque décision arbitrale est accompagnée du même refrain, chaque intervention de San José par des sifflets. Le résultat final, de 1-1, devient presque anecdotique, tant le protagoniste de cette rencontre prend la forme d’un refrain. Un refrain qui, encore aujourd’hui, est repris en cœur lors de chaque déplacement du Real Madrid. Les supporters merengues, eux, se sont également appropriés, pour chambrer, le Asi, asi, gana el Madrid. Résolument de bonne guerre.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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