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L’Hapoël Beer-Pong

Par Maxime Brigand
L’Hapoël Beer-Pong

Champion d'Israël quarante ans après son dernier titre en mai dernier, l'Hapoël Beer-Sheva reçoit mardi soir le Celtic, une semaine après la gifle reçue à Celtic Park. L'histoire d'un club revenu de la poussière et porté par une propriétaire charismatique et révolutionnaire.

On se met à genoux et on l’observe. La scène est iconique. Autour d’elle, on retrouve les bâtisseurs d’un rêve : Barak Bakhar, John Ogu, Elyaniv Barda, Maor Buzaglo ou encore Dudu Goresh, au bord des larmes. Alona Barkat ne contrôle plus rien, vient de laisser de côté son costume de propriétaire de club et danse au milieu de ses joueurs, une écharpe rouge et blanc autour du cou. La femme crie, chante et bouscule l’histoire avec un maillot barré d’une mention claire : « Champions » . On parle là d’un sommet, d’une bascule après quarante longues années d’attente. Le soir du 21 mai 2016, l’Hapoël Beer-Sheva vient de battre le Bnei Sakhnin FC (3-1) dans sa cocotte minute du Turner Stadium. L’hystérie vient alors de s’emparer de Beer-Sheva, le centre administratif du sud d’Israël, situé dans le désert de Néguev : la place explose en rouge, Alona Barkat fond en larmes sur son siège et l’entraîneur Barak Bakhar fait du cheval sur le dos de son adjoint. Quarante ans plus tard, les Crazy Reds viennent de monter de nouveau sur le toit du pays avec un titre de champion d’Israël inattendu, après trois ans de sacre du Maccabi Tel Aviv. Comme dans un rêve.

La maison, la star et l’histoire

Il faut remonter le temps pour comprendre le poids de l’exploit. Il faut surtout s’arrêter sur ce nouveau monstre imprenable : le Turner Stadium, ses 16 000 places et son architecture inspirée du Gelredome d’Arnhem. Une enceinte où l’Hapoël Beer-Sheva n’a jamais perdu une rencontre de championnat depuis son inauguration en septembre 2015. Hier encore, le club disputait ses rencontres au Vasermil, un stade rempli d’histoires mais dénué de charme avec sa piste d’athlé, ses difficultés d’accès et dont on parle à travers le pays comme de l’un des pires terrains d’Israël. Reste que le Vasermil retient surtout le passé et la galère. Dans le dernier numéro du Blizzard, Shaul Adar, un supporter historique du club, parle du changement de stade comme du passage « du pire au meilleur, d’un stade vide à un stade qui agrippe les supporters, une sorte de maison où l’on ne s’est jamais senti aussi bien » . Il faut comprendre ce qu’est l’Hapoël Beer-Sheva pour sa ville : c’est une raison de vivre, un rendez-vous obligatoire du week-end, où le maire, Rubik Danilovitch, en poste depuis 2008, est un ancien joueur, son chauffeur aussi et dont l’ancien maire, Yaacov Terner, a également un fils qui joue au club.

Plus encore, c’est le destin sur lequel il faut s’attarder. Depuis plusieurs saisons, l’Hapoël Beer-Sheva se battait surtout pour ne pas sombrer en deuxième division après être remonté en Ligat Toto en mai 2009. Le club venait alors d’être repris deux ans plus tôt par Alona Barkat, première femme à posséder et diriger un club israëlien. Il y a eu le temps de l’apprentissage, des conneries, des dettes, de la déception des supporters et celui du retour à la raison pour faire grandir un club historique, double champion d’Israël à la fin des années 70 (1975, 1976) et de la Coupe en 1997. Puis, il y a eu ce tournant, ce détonateur avec le retour de la star Barda à la maison en 2013, qui a ouvert les portes et redonné une vision à Beer-Sheva. Comme si la lumière avait été enfin tournée de nouveau vers la ville, son club et ses espoirs de retour au premier plan. Jusqu’à écrire l’histoire la saison dernière avec ce titre de champion dans un pays qui n’a connu que trois vainqueurs différents depuis le début des années 2000 (Betar Jérusalem, Maccabi Haïfa et Maccabi Tel-Aviv) à l’exception de la surprise Ironi Kiryat Shmona en 2012.

Le mélodrame de Celtic Park

Et voilà : il y a une semaine, l’Hapoël Beer-Sheva avait rendez-vous à Celtic Park pour disputer un barrage aller de Ligue des champions après avoir sorti l’Olympiakos au tour précédent lors d’un retour bouillant au Turner Stadium (1-0). Il y a eu le score, déjà, avec une victoire facile des Hoops (5-2), mais surtout le mauvais souvenir d’une rencontre qui est devenue, en tribunes, un espace de protestation. Sur une initiative des Celtic fans for Palestine, l’ensemble d’un kop a soulevé une centaine de drapeaux palestiniens pour « exercer ses droits démocratiques » . L’UEFA a depuis ouvert une enquête alors que le retour est programmé mercredi soir en Israël, car les messages politiques sont interdits dans un stade de football. L’affaire doit maintenant être étudiée le 22 septembre prochain. L’Hapoël Beer-Sheva ne sera certainement plus en Ligue des champions et probablement en Ligue Europa après deux ans à échouer en tours de qualifications dans la compétition. C’est son heure, celle de montrer le Turner Stadium à l’Europe, mais également de faire danser une nouvelle fois la belle Alona Barkat.

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