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L’envie de Bailly

Par Florian Cadu
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L’envie de Bailly

Arrivé cet été à Manchester United contre 40 millions d'euros, Éric Bailly est devenu en l'espace de quelques semaines un monstre qui marche déjà sur la Premier League. Loin, très loin de son passé de gérant de cabine téléphonique, des routes défoncées d'Abidjan et de la galère. Voilà ce qui se cache derrière celui que l'on surnomme déjà le Black Maldini.

« Comment pourrais-je lui dire non ? » Le soleil tape fort sur la côte Est de l’Espagne en cette après-midi de début juin. L’histoire raconte que tout a démarré comme ça. La Liga a baissé son rideau depuis seulement quelques semaines, l’Europe du foot a la tête au championnat d’Europe, et Villarreal fête, de son côté, une belle quatrième place sous les ordres de Marcelino. Personne ne sait encore que le technicien espagnol va quitter le sous-marin près de deux mois plus tard, mais, pourtant, à quelque 2000 kilomètres de là, une autre révolution est en train d’éclater. La scène se passe à Manchester : Louis van Gaal a été dégagé d’Old Trafford après deux saisons indigestes et José Mourinho vient de toucher son rêve en enfilant le costume d’entraîneur de Manchester United. Dès sa première prise de parole, le Portugais a compris les codes de l’institution. Il parle d’un « club plus important que lui » , de l’écurie « la plus belle du Royaume-Uni » et évoque son envie de relancer « la jeunesse » d’une équipe qui a construit ses succès avec son ADN formatrice. L’entrée est soignée, le verbe aussi. C’est pour la vitrine. En coulisses, Mourinho a déjà commencé à décrocher son téléphone, à dépêcher ses réseaux et à construire les premiers contours de son mandat. Sa première pierre a donc été ivoirienne et a été arrachée aux enchères face à Manchester City, avec qui les contacts étaient déjà bien avancés, le Borussia Dortmund ou encore le FC Barcelone. Un diamant de vingt-deux ans, solide, brillant, clinquant, que le Special One a convaincu entre les ondes. Éric Bailly est alors encore à Villarreal avec son meilleur ami Joan Jordán, un ancien coéquipier de l’Espanyol Barcelone. La suite ? « José Mourinho m’a appelé. José Mourinho. Comment peut-on lui dire non ? » Voilà comment le 8 juin dernier, l’international ivoirien (16 sélections) est devenu un joueur de Manchester United pour 40 millions d’euros.

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Voilà aussi comment la mèche s’est consumée pour qu’en l’espace d’un mois de compétition officielle, Éric Bailly passe d’espoir prometteur à joueur du mois d’août selon les supporters du club mancunien. C’est simple : depuis son arrivée en Angleterre, le gosse a déjà été élu trois fois Man of the match en impressionnant aux côtés de Daley Blind dans le onze de Mourinho. Par la simplicité, du tranchant dans les duels, de la solidité aérienne malgré quelques soucis de relance au départ. Le tout au cœur d’une défense qui n’a concédé qu’un but en trois matchs de Premier League et qui s’apprête à défier Manchester City dans un climat brûlant. Comme si tout était définitivement trop simple pour Bailly, recruté par l’Espanyol Barcelone en décembre 2011 à l’âge de dix-sept ans après seulement un match d’essai. Il n’était alors personne. Il n’était surtout qu’une âme de plus dans les ruelles de Koumassi-Sicogi, un quartier du sud d’Abidjan. Old Trafford n’était alors qu’un poster, un monde imaginaire et un foutu songe. Car il y a neuf ans, Erico – son surnom de l’époque – devait survivre entre la galère et la cabine téléphonique qu’il gérait pour gratter quelques centaines de francs CFA pour manger, mais aussi aider sa famille après avoir arrêté l’école à quatorze ans. « Lorsqu’un tournoi de foot était organisé, il n’hésitait pas à rejoindre une équipe pour y participer. Il utilisait l’argent de la cabine pour payer son droit de participation et son transport. Et quand son équipe l’emportait, il remboursait l’argent du patron. C’est devenu aujourd’hui son homme de confiance à Abidjan » , expliquait une vieille connaissance au Monde en juin.

La CAN, le Madrigal et les bras de Zlatan

Puis, il y a eu un tournoi au Burkina Faso où Bailly a été repéré par un agent qui l’a emmené se tester en Espagne. Pour exploser avant de devenir définitivement un monstre à affiner après la CAN 2015, remportée par la Côte d’Ivoire au cœur de laquelle Hervé Renard avait décidé d’aligner le gamin aux côtés de Kolo Touré. L’histoire est belle, rapide et impressionne. Car 40 matchs professionnels après ses débuts en Espagne, Éric Bailly est devenu dans la bouche de Mourinho « le meilleur défenseur central du monde » . Bien sûr, c’est prématuré et à nuancer, mais ce qui est certain, c’est que le natif de Bingerville n’est qu’à l’aube de sa carrière. Alors il danse avec Paul Pogba, joue des coudes avec les gros morceaux de la Premier League et se fait adouber par les références, moins d’un an après avoir éteint Cristiano Ronaldo lors d’une victoire de Villarreal au Madrigal contre le Real (1-0). Ce soir-là, Marcelino avait aligné Bailly arrière droit pour mettre de l’impact et « partir au combat » . Mais aussi pour voir s’il avait les épaules pour plonger dans le haut niveau tout en commençant à combler ses lacunes tactiques qu’il commence à rectifier. L’histoire raconte qu’il y a quelques années, le défenseur central n’osait pas parler dans un vestiaire. Aujourd’hui, il tombe dans les bras de Zlatan. On parle bien d’une météorite.

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