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L’avocat du diable : Cinq raisons d’être pour la Superligue
Par Lilian Fermin
4 minutes
L’officialisation de la création de la Superligue a fait l’effet d’une bombe, et le monde entier semble se liguer contre les douze clubs à son origine. Mais faisons-nous l'avocat du diable et tentons de voir le bon côté des choses : et s’il s’agissait là d’une opportunité idéale pour réinventer la façon de jouer au football et faire en sorte que le divertissement sur le rectangle vert reprenne une place centrale ? Voici cinq bonnes raisons d'être pour sa création.
Le suspense sera de retour
Si la Superligue entraîne effectivement l’exclusion des clubs fondateurs de leur championnat, on acte le retour du suspense. Fini les championnats où le vainqueur est connu à l’avance. Les amateurs de football espagnol sont déjà capables de citer le podium de cette année et de l’année prochaine, dans le désordre : Barcelone, le Real Madrid et l’Atlético de Madrid. Depuis la saison 2011-2012, les trois mastodontes ibériques trustent les trois premières places. Pire encore, pour voir une autre équipe championne, il faut remonter en 2004 et le succès de Valence. De l’autre côté des Alpes, la Juventus va céder son trône à l’Inter après… neuf années de règne absolu. D’ailleurs, cette année, on va fêter les 20 ans du Scudetto de la Roma, dernière équipe italienne hors du trio Milan-Juve-Inter à avoir été sacrée championne.
Des grands rendez-vous chaque semaine
On entend souvent l’argument comme quoi « la rareté des grands évènements fait leur spécificité ». Pas forcément : plus on a de beaux matchs, mieux c’est. Donnez-nous des grosses confrontations comme celles entre le PSG et le Bayern tous les week-ends, et le monde se portera mieux. À quoi bon s’infliger des mauvais matchs chaque semaine pour gagner le droit d’avoir une partie spectaculaire une fois de temps en temps ? Si les matchs de Superligue sont de bonne facture à chaque fois, il n’y a pas de raisons de s’en priver. Bon, en revanche, il faudra prévenir les six clubs anglais concernés. Parce qu’en général, leurs chocs en Premier League se soldent par des 0-0 tout dégueulasses.
L’obsession du résultat ne guidera plus les équipes
L’obligation d’avoir des résultats pousse certaines équipes à adopter des tactiques peu appréciables pour le spectateur, comme celle de se retrancher devant sa surface pour garder ses cages inviolées. Dans une Superligue fermée où une contre-performance ne serait pas dommageable, puisque la participation est assurée chaque année, les entraîneurs pourraient avoir plus de temps pour mettre en place des idées de jeu ambitieuses. Plus le spectacle sera présent, plus l’intérêt pour la compétition sera grandissant. Plus d’intérêt = plus de revenus, soit le but premier des dirigeants de ces clubs cupides. Les équipes devront donc « s’allier » pour faire en sorte de proposer le jeu le plus attrayant possible, avec du rythme et la volonté de marquer plus que l’adversaire, afin de plaire au plus grand nombre, et surtout à ces fameux « jeunes » tant ciblés par Andrea Agnelli.
Un renouveau pour la Ligue des champions
Exit les nouveaux riches qui monopolisent les places en phases éliminatoires de C1 depuis deux décennies, place aux nouvelles équipes et anciennes gloires. Le Dynamo Kiev, les Glasgow Rangers, le Benfica… Tant d’équipes qui ont fait la gloire de la compétition, mais qui ont dû laisser passer leur tour depuis, coupables de ne pas faire partie d’un championnat de renom. Les clubs du passé pourraient effectuer leur retour aux côtés de nouvelles formations qui ont une histoire à se construire hors de leurs pays. L’Atalanta ou West Ham par exemple ne demandent qu’à connaître les soirées européennes que les grands de leur championnat vivent à outrance. Un gros coup de Karcher sur la C1, ça ne peut faire que du bien. Bon, même si, finalement, c’est Paris ou le Bayern qui la gagnera chaque année…
Plus de foot, donc plus de choix
Qui a dit que la Superligue n’était pas compatible avec les compétitions actuelles ? Rien ne nous empêche de toutes les apprécier. Et puis, si malheureusement les matchs se jouent aux mêmes horaires, on aura le choix du roi. Ceux qui voudront regarder un match au sommet entre l’Inter et Chelsea seront servis, et ceux qui pencheront plutôt pour une affiche inédite telle qu’un Real Sociedad-Lazio auront à manger aussi. Mieux vaut trop que pas assez. Avec la quantité astronomique de matchs qui s’annonce, impossible de ne pas y trouver son bonheur chaque soir.
Big Bizot !
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Par Lilian Fermin