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L’autre Monaco

Tanguy Le Séviller
6 minutes
L’autre Monaco

Si près et en même temps si loin. Dans ce petit État qu'est Monaco cohabitent plusieurs équipes : l'ASM, qui affronte ce soir Arsenal en huitièmes de finale retour de Ligue des champions, mais aussi la sélection nationale princière. Mais pas que. Présentation.

Samedi 10 mai 2014. L’AS Monaco se déplace sur la pelouse de Valenciennes et s’impose en toute fin de match grâce à un but de Nabil Dirar (2-1). Ce jour-là, quasiment à la même heure, mais à 1500 kilomètres à vol d’oiseau, une autre équipe monégasque sort du terrain en levant les bras : la sélection nationale. Elle s’est imposée 2-0 au stade Pie XII de Rome face au Vatican. Un succès dont le New York Times se fait même l’écho à l’époque. Alors qu’en France, c’est silence radio. En 2015, les médias sont toujours aussi peu nombreux à s’intéresser à cette sélection, qui n’est pas affiliée à la FIFA. Ceci explique sans doute cela. Thierry Petit, le fils de Jean, emblématique adjoint à l’AS Monaco où il s’occupe encore aujourd’hui des lofteurs (Martin Sourzac, Dominique Pandor, Aadil Assana), en est le sélectionneur. « Il est français, mais c’est un enfant du pays, détaille Éric Fissore, l’actuel président de la MFA, la Monaco Football Association, sorte de 3F locale. C’est un pure-souche, si on veut. Il a le passeport tricolore, mais son cœur est monégasque. » Les matchs, non officiels évidemment, ont lieu tous les trois mois environ.

Le prochain en date, ce sera face aux Uruguayens de Piacenza le week-end du 18 avril. « C’est un peu comme l’année dernière lorsqu’on avait affronté les Uruguayens de Madrid, sourit Fissore. Dans l’équipe, on a un conjoint qui vient de là-bas, c’est lui qui a organisé tout ça. Ma femme est corse, donc du coup, ça m’est déjà arrivé aussi d’organiser un match contre l’équipe nationale corse. Ce sont de bons fêtards ! On joue au football, mais on aime bien faire la fête, hein. » Pas forcément des pros donc. « Nos joueurs, ce sont tous des travailleurs, précise le Noël Le Graët local qui cumule les mandats dans la Principauté (joueur et capitaine, président de Fédération, propriétaire d’une concession de motos, de restos et patron d’une conciergerie de luxe). Il va y avoir des fonctionnaires, des employés de la SBM, la société des bains de mer, qui est le premier employeur de Monaco et une grosse entité de la Côte d’Azur, car ça regroupe 5000-6000 personnes. C’est le casino de Monte-Carlo, tous lesresorts, du jardinier au serveur, on parle de tous les corps de métiers jusqu’au balayeur qui est sur les marches des hôtels. Après, y en a dans le privé, mais très, très peu. »

21-1 contre la Laponie

Certains joueurs ayant côtoyé le monde professionnel sont tout de même déjà venus donner un coup de main, notamment Guy Platto (ex-Beauvais, Orléans), Marco Ettori, le frère de Jean-Luc, ainsi que Renaud Connen (ex-Montpellier, Ajaccio). Quant à la rumeur Ludovic Giuly qui aurait déjà porté le maillot de la sélection, eh bien, ce n’est qu’une rumeur. « Il n’a pas le passeport monégasque, stoppe de suite Éric Fissore, dont la fille, Salomé, joue également au football (elle est suivie par Arsenal et Lyon). Ludo, c’est un copain. J’aurais bien aimé, mais non. » En revanche, après ses 84 capes chez les Bleus, William Gallas pourrait, lui, prétendre à devenir international monégasque. « On en a parlé il n’y a pas longtemps au bureau, mais on ne lui a pas proposé. Et je crois qu’il ne vit pas à Monaco de toute façon, mais son amie, sa femme tout court, est monégasque. Après, William Gallas, il fait comme tout le monde, s’il est intéressé, il téléphone, il passe au Moneghetti ou à Cap d’Ail quand on s’entraîne. » Ce dernier stade est d’ailleurs celui qui accueille la plupart des rencontres de la sélection. L’Occitanie, la Provence, la Tchétchénie, le Kosovo y sont déjà venus.

Gibraltar aussi, notamment en 2002. « Ils pensaient arriver chez nous en nous explosant, fulmine encore notre témoin privilégié. On a fait 2-2. Notre match référence du début des années 2000, c’était celui-là. » Autre fait de gloire, lorsqu’en 2006, la sélection de Monaco monte sur la deuxième marche du podium de la VIVA World Cup, sorte de Coupe du monde des nations non affiliées à la FIFA. On passera rapidement sur l’humiliation lors de cette finale avec une défaite 21-1 contre la Laponie. « On avait des blessés, on jouait tous les deux jours, les organismes étaient fatigués et puis l’équipe d’en face était bien supérieure » , se remémore Éric Fissore, forfait sur blessure à l’époque. Depuis cette rencontre, les hommes du Rocher n’ont pas obtenu de résultats significatifs planétaires. Et cela, malgré le soutien sans faille de Monseigneur, le prince Albert II. « Il suit la sélection, il a même un maillot dans son bureau, se félicite Fissore. J’ai son 06 ! C’est notre président d’honneur. Je l’incite souvent à essayer de venir jouer, mais il n’a jamais le temps. J’aimerais bien pourtant. »

Monaco Entreprises, la petite sœur

Julien Delepine, lui, ne peut pas en dire autant. L’actuel sélectionneur de Monaco Entreprises n’est pas aussi intime avec le tout récent papa de Gabrielle et Jacques. Néanmoins, il aura sans doute l’occasion de le croiser le 25 mai prochain lors d’un match amical qui s’annonce savoureux face au Comté de Nice, champion du monde face à l’île de Man en juin dernier. Christian Estrosi et le Prince Albert sont ainsi annoncés en tribunes pour cette rencontre qui se disputera a priori au stade des Arboras, l’antre habituel des rugbymen niçois. « Ce sera un match super intéressant, il va y avoir une belle opposition, pronostique Julien Delepine. Ça va être sympa, y aura un bon niveau en face. » Contrairement à sa grande sœur plus ou moins officielle qui s’appuie sur un réservoir de Monégasques d’environ 8000 personnes, la sélection de Monaco Entreprises est, elle, composée de joueurs évoluant au sein du Challenge Rainier III, la compète corpo du coin.

Et peu importe la couleur de la carte d’identité. « Parfois, c’est quand même compliqué d’avoir une équipe compétitive, explique Delepine, formé à l’AS Monaco aux côtés de Jaroslav Plašil, Souleymane Camara, Grégory Lacombe ou encore Jimmy Juan. Les joueurs ne sont pas forcément détachés par leurs employeurs, alors ce n’est pas simple. » Il faudra espérer qu’en juin prochain, à Angers, ce sera le cas. Monaco Entreprises, champion d’Europe l’été dernier à Majorque dans sa catégorie, essaiera de faire bonne impression lors des championnats de France de football entreprise où seront présents les équipes de France militaires, cheminots ou encore pompiers. « Notre sélection de Monaco Entreprises vit un peu dans l’ombre de sa grande sœur, la sélection nationale. On a du mal à se faire notre place. » Néanmoins, à Louis-II ce soir, Julien Delepine et Éric Fissore, tous les deux fans de l’ASM, ne s’assiéront pas très loin l’un de l’autre. L’occasion sans doute d’admirer Nabil Dirar une nouvelle fois…

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Au fait, il y a les Bleues qui jouent
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Tanguy Le Séviller

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