Récupérer les pièces
Le message est clair : la Lazio n’amène pas avec elle toutes ses armes. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est faite une raison. Dans la situation actuelle des choses, qui risque encore d’empirer dans les prochains jours avec le chaos provoqué par la démission de Reja, la défaite concédée au match aller (1-3) est trop lourde pour être rattrapée. L’exploit est impossible, et Reja l’a admis. « Si seulement j’avais eu tous mes joueurs à disposition, avait-il soupiré juste après le match aller, sans penser que le retour serait son dernier match à la tête du club. J’espère récupérer des pièces essentielles d’ici à la semaine prochaine » . Oui, mais le destin en a voulu autrement. Encore et toujours privée de nombreux joueurs dimanche soir (Ledesma, le meneur de jeu, a dû jouer en défense centrale), son équipe a perdu lamentablement à Palerme (5-1). Grâce au faux pas de l’Udinese, la Lazio a pu toutefois conserver sa troisième place au classement. Pour Reja, il s’agissait là d’un petit signe : sa formation doit désormais tout miser sur le championnat, pour accrocher cette troisième place qualificative pour la Ligue des Champions. Seul problème : lui ne participera plus à cette course vers la troisième place. Tant pis pour son président, devenu son pire cauchemar.
L’échec du mercato hivernal
Pourtant, des renversements de situation, on en a vu. Surtout en Coupe d’Europe. Mais celui-là, plus personne n’y croit. Et surtout, plus personne n’en a vraiment envie. Extrêmement pénalisée par les blessures de ses joueurs les plus importants, la Lazio a besoin d’aborder le sprint final de la saison avec une équipe compétitive, quel que soit l’entraîneur qui sera sur son banc (Simone Inzaghi ? Gigi De Canio ? Mauro Tassotti ?). En championnat, la lutte pour la troisième place va se jouer avec l’Udinese, la Roma et le Napoli, trois équipes en pleine possession de leurs moyens, surtout les deux dernières (on a pu le constater mardi soir). Or, l’Europa League, disputée le jeudi, ne fait qu’enlever des forces à cette équipe laziale qui n’a pas le banc nécessaire pour jouer sur les deux tableaux. La faute à un mercato hivernal foiré et à une préparation physique douteuse tant les blessures se multiplient. Dommage, donc, car la Lazio avait fait de l’Europa League l’un de ses principaux objectifs de la saison. Mais il faut dire que l’Atletico Madrid aussi. Et les Madrilènes, s’il n’y avait pas eu cette large victoire au match aller, seraient dans la merde aussi. La preuve : entre blessés et suspendus, Simeone ne peut même pas convoquer 18 joueurs dans son équipe première. Comme Reja, il a donc dû aller piocher dans sa Cantera.
A l’abri d’un cataclysme
Au match aller, le duo Diego-Falcao a fait beaucoup de mal à la formation romaine. Il s’en sera rien ce soir, puisque Diego, touché ce week-end lors du déplacement à Gijon, sera absent pendant un mois. Ajoutez à cela les blessures d’Arda Turan et d’Antonio Lopez, ainsi que la suspension de Mario Suarez, et voilà un Cholo Simeone contraint de convoquer Sergio Marcos, Saul Niguez, Cidoncha et Pedro Martìn, quatre joueurs de l’Atletico Madrid B (actuel neuvième de troisième division). Une situation qui n’inquiète pas plus que ça l’entraîneur argentin, qui est bien conscient qu’il faudrait un cataclysme pour que son équipe perde par trois buts d’écart à domicile, sachant qu’elle n’a encaissé que deux pions toutes compétitions confondues lors des huit derniers matches. Et ce n’est pas Libor Kozak, jeune attaquant de 21 ans aligné seul en pointe ce soir côté Lazio, qui va lui faire peur. La qualification est à portée de main, et Simeone n’a aucune intention de la laisser filer. Même pas pour son ancien amour.
Eric Maggiori
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