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L’Angleterre est Stones

Par Romain Duchâteau
L’Angleterre est Stones

En à peine deux saisons passées en Premier League, John Stones est devenu titulaire à Everton et s'est vu ouvrir les portes de la sélection nationale. Le défenseur de vingt et un ans, retenu avec l'Angleterre pour l'Euro espoirs, mais absent pour cause de blessure face à la Suède ce dimanche, éveille déjà les plus belles espérances dans un pays toujours en quête d'une relève de haut standing en défense centrale. Alors, simple hype ou vraie raison d'y croire pour les Three Lions ?

Trop fière, trop orgueilleuse, elle ne l’admettra pas. Ne l’avouera pas malgré cette évidence, indéniable, qui s’impose à tous. L’Angleterre souffre, et cela depuis maintenant trop longtemps. Là-bas, c’est une lapalissade d’affirmer que les plus belles promesses ont souvent été escortées des fantasmes les plus démesurés. On a beaucoup promis au Royaume, on lui a trop souvent fait miroiter de douces chimères pour finalement le laisser fantasmer. Car, depuis les retraites internationales de John Terry (2012) et Rio Ferdinand (2013), deux des plus grands défenseurs de leur temps, aucun arrière central anglais n’a véritablement émergé. Il y a eu une myriade de prétendants, sans toutefois parvenir à faire oublier leurs émérites prédécesseurs. John Stones, seulement vingt et une piges au compteur, n’est pas encore perçu comme une énième promesse envolée. Outre-Manche, le gamin jouit d’une flatteuse réputation et aiguise déjà l’appétit des grosses écuries. Une nouvelle hype comme parmi tant d’autres ? A priori, oui. Sauf qu’à y regarder de plus près, Stones présente le profil idéal du futur taulier des Three Lions.

Martinez : « Il deviendra l’un des meilleurs à son poste en Europe »

Mais avant que le pays de Sa Majesté ne rive ses yeux sur lui, John Stones a fait ses gammes dans l’ombre. Sans faire de bruit. C’est au club de Barnsley, sa ville natale, qu’il commence à taper ses premiers ballons. Dans les catégories de jeunes, le bonhomme doit d’abord composer avec un physique frêle et, donc, redoubler d’efforts. « J’étais vraiment petit gamin, confiait récemment au Telegraph celui qui a ensuite poussé rapidement pour aujourd’hui culminer à 1 mètre 88. Puis tout le monde m’a vu comme un défenseur central quand j’ai eu seize ans. Le championnat était une rude compétition et je ne pouvais encore faire face au poste d’arrière central, voilà pourquoi je jouais latéral droit à l’époque. Cela m’a vraiment endurci. » Lancé avec parcimonie dans le grand bain de la Championship lors de l’exercice 2011/2012, l’Anglais prend définitivement ses marques la saison suivante (22 matchs).
Toujours alerté quand il s’agit de suivre les talents de demain, Everton ne traîne pas et enrôle le défenseur pour quatre millions d’euros à l’été 2013. Chez les Toffees, Stones débute l’apprentissage de la Premier League sur le banc, héritant logiquement du statut de doublure derrière la paire Jagielka-Distin. Mais l’absence, début mars, du capitaine pour blessure lui offre l’opportunité de se mettre en évidence. Une chance qu’il saisit, enchaînant onze matchs en tant que titulaire jusqu’à la fin de la saison. Rapidement conquis par ses prestations, le manager Roberto Martínez le reconduit au début de la cuvée 2014/2015. Hormis une blessure à la cheville qui le tient éloigné des terrains entre mi-novembre et début janvier, le Britannique devient incontournable aux yeux de son coach espagnol, au point d’envoyer en réserve son homologue Sylvain Distin. « Il est arrivé à un point maintenant où il a engrangé plus d’expérience et doit être mis au défi sur le terrain. Il a besoin de connaître les grands rendez-vous, d’atteindre cent matchs de championnat pour grandir et progresser constamment, analysait Martinez, en février dernier. Mais voir John, à un si jeune âge, jouer avec autant de calme et de savoir-faire ne fait aucun doute sur le fait qu’il deviendra à l’avenir l’un des meilleurs à son poste en Europe. »

Vidéo

Rio Ferdinand, le modèle

Si Roberto « Bob » Martinez a succombé aux talents de son joueur, c’est parce que ce dernier détonne parmi ses semblables. Là où les principaux défenseurs anglais se distinguent par leur engagement physique et leurs tacles virils, Stones s’illustre dans un autre registre : relance propre, anticipation et volonté de toujours défendre debout. « Vous devez être intelligent quand vous défendez. Mon père m’a toujours dit de rester sur mes pieds. Bien sûr, il y a des moments où vous devez aller à terre, mais il faut le faire à bon escient et proprement » , expliquait-il encore au Telegraph. Une façon de concevoir son poste qui le rapproche inévitablement de Rio Ferdinand, lequel reste toujours considéré comme l’un des défenseurs anglais les plus classieux de l’histoire. Le Toffee n’a d’ailleurs jamais nié que le désormais retraité représentait pour lui une source d’inspiration : « J’avais l’habitude de regarder Rio Ferdinand et j’aimais la façon qu’il avait de ressortir le ballon. Je serais ravi d’avoir la même image que Rio a aujourd’hui, car j’ai pour ambition d’être connu comme un défenseur qui enchaîne les clean sheets. »
En attendant de peut-être bénéficier, un jour, d’un crédit similaire, Stones ne se laisse pas griser par l’enthousiasme ambiant. Serein et la tête sur les épaules, il continue sa progression et écoute avec bienveillance les conseils des anciens (les ex-Toffees David Unsworth et Duncan Ferguson le suivent notamment avec assiduité). Step by step. Après avoir squatté les jeunes catégories des Three Lions (U19, U20 et U21), il honore sa première sélection avec les A, en mai 2014, à l’occasion d’un match amical contre le Pérou (3-0). Une récompense logique en forme de rêve éveillé. « C’était fou. Je veux dire, quand j’ai reçu l’appel de Roy Hodgson…, racontait l’homme aux quatre capes, en juin dernier, au magazine Four Four Two. J’avais dix-neuf ans et je crois que j’ai fait mes débuts deux jours après mon anniversaire. Donc c’était… fou. Une année folle. Aller au Portugal et à Miami avec l’équipe première, où il y a des joueurs que vous avez regardés pendant des années… C’était si étrange de leur passer la balle. Ce fut une grande expérience. » Si tout le monde s’accorde à dire que son profil devrait lui permettre de devenir un futur titulaire au regard d’une concurrence pas aussi relevée que ça (Smalling, Cahill, Jones, Jagielka ou Chambers), le bougre attend patiemment. Et prend l’Euro Espoirs comme un moyen de s’aguerrir un peu plus.

Joueur de Premier League le plus impliqué dans le social

Au fond, cette maturité sur les terrains n’est que le reflet du caractère placide du jeune homme. Conscient du privilège d’être un joueur de football, l’Anglais essaye à sa manière de rendre la pareille. Il s’implique ainsi dans le social et les œuvres de charité, n’hésitant pas à se déplacer sans compter dans les hôpitaux et écoles, puis à participer aux programmes de bienfaisance. Le PFA, syndicat des joueurs outre-Manche, l’a d’ailleurs salué il y a peu comme étant le joueur le plus actif dans ce domaine. « Les visites à l’hôpital sont difficiles, cela vous touche vraiment intérieurement, s’épanchait-il, début juin. Mais faire quelque chose pour aider les gens les plus malchanceux qui ont eu une éducation difficile vous permet de garder les pieds sur terre et de voir combien vous êtes privilégié. » En plus d’être considéré comme un futur grand, John Stones serait donc un gendre idéal à la fibre philanthropique. Bref, le genre de portrait jusqu’ici sans fausse note. Trop beau pour être vrai ?

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Par Romain Duchâteau

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