Pour se trouver dans une position aussi confortable à 90 minutes de boucler sa campagne éliminatoire, la bande de Capello peut remercier ses « cousins » gallois. Longtemps au coude à coude avec Jovetic & Co, qu'ils s'étaient d'ailleurs montrés incapables de battre à Wembley (0-0), les Three Lions ont profité du faux pas des Monténégrins (1-2) au Millenium Stadium de Cardiff, combiné à leur victoire en Bulgarie, pour faire le trou. Cette défaite inattendue face à des Gallois qui affichaient quatre défaites pour autant de matchs a d'ailleurs eu raison de Zlatko Kranjčar, le sélectionneur, qui a préféré jeté l'éponge que de persévérer. Pour sa grande première à la tête de la sélection, Branko Brnović s'apprête donc à défier le maître, Fabio Capello. « J'admire et je respecte tout ce que Fabio Capello a fait dans sa carrière et c'est un modèle pour tout jeune entraîneur. Mais on sera dans la même position, à diriger 11 joueurs qui tenteront de remporter un match important. Mon but n'est donc pas de battre Capello, mais que le Monténégro batte l'Angleterre » , a déclaré l'ancien adjoint devenu head coach. Alors oui, qu'un pays à peine plus grand qu'une chambre de bonne tape l'inventeur du football, cela peut prêter à sourire. Mais quand on compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Vucinic et Jovetic, et que l'on joue ses matches à domicile dans un coupe gorge, on aurait tort de ne pas y croire.
Sauf que, paradoxalement, les coéquipiers de Rooney ont depuis deux ans livré leurs meilleures prestations loin de Wembley. S'ils peuvent envisager sereinement leur présence à l'Euro, ce n'est pas pour leurs piètres nuls à la maison face, on l'a dit, au Monténégro (0-0) et à la Suisse (2-2), ou leur micro-victoire face aux Pays de Galles (1-0), mais au contraire pour leurs performances à Bâle ou en Bulgarie. Comme par enchantement, des déplacements où Wazza s'est montré particulièrement à son aise. Branko Brnović l'avoue lui même : l'attaquant star des Red Devils sera une nouvelle fois à surveiller de très près : « j'espère qu'il ne jouera pas. C'est un joueur incroyable, l'un des meilleurs au monde, et ce sera presque mission impossible de l'arrêter. Sans lui, nos chances de décrocher un résultat positif augmentent significativement » . Peut-être que pour ne pas dégoûter son homologue dès sa première, Capello fera un geste. Mais il y a fort à parier que non.
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