L'ACCS, qui est passé du statut de petit club de quartier qui évoluait en PHR à celui de club structuré de D1 en cinq ans, n’a pas de temps à perdre. Cette croissance, les Lions d'ACCS le doivent en grande partie à Sami Sellami, son président, qui a juré aux élus locaux il y a quinze ans qu’il parviendrait à monter une équipe de futsal et à remporter le championnat de France. Beaucoup ont dû se marrer à l’époque, mais aujourd'hui, il n’en est plus si loin. Vice-champion l’année dernière, le club de banlieue parisienne possède désormais les joueurs majeurs de l’équipe de France dans ses rangs, dont notamment le capitaine Abdessamad Mohammed, mais aussi Ricardinho, élu six fois meilleur joueur du monde, ainsi que Jesús Velasco, l’un des entraîneurs les plus réputés de la discipline. À la suite de ces gros investissements, l'ACCS Futsal 92 se doit d’assumer un nouveau statut : celui d’un porte-drapeau qui doit performer en D1 française d'abord, mais aussi sur la scène européenne. Les dirigeants ne s’en cachent pas : le projet est de devenir à court terme le premier club parisien à remporter la Ligue des champions. Rien que ça. Les mots sont forts, les épaules devront être assez larges, d'autant qu'il faut également parvenir à séduire un public français loin d’être conquis par le futsal.

Ricardinho : « Je sais que je peux faire grandir le futsal en France »
Soucieux d’avoir bien plus de spectateurs à l’étranger (Espagne, Portugal, Brésil) qu’en France, le président n’hésite pas à mettre le paquet pour attirer les spectateurs autrement. Rencontres diffusées sur Twitch et les réseaux sociaux, match village (différentes animations autour des matchs), guests comme OhPlai présent pour l’événement ou encore des hologrammes et effets spéciaux, le club de banlieue parisienne veut faire vivre une expérience différente aux fans de ballon rond. « On apporte un futsal nouveau, spectaculaire, beau, à l’américaine. On veut atteindre le maximum de monde. Si ça ne fonctionne pas, je ne vois pas ce que l’on pourrait faire de plus » , concède Sami Sellami, le président du club. Ce dernier mise aussi beaucoup sur les médias qui doivent selon lui « parler plus du futsal. Il faut faire connaître la discipline au plus grand nombre » .
Présenté en grande pompe, Ricardinho a conscience du rôle qu’il a à jouer sur les terrains hexagonaux. Le champion du monde portugais affirme « qu’il peut faire grandir le futsal en France » , avant de noter que « la salle est pleine de médias, c’est une date très importante pour la discipline. J’espère que tout ce monde ne sera pas là uniquement pour la présentation, mais qu'il viendra aussi voir les matchs. J’espère que ça va donner envie à des gamins de jouer. » Un discours que rejoint totalement celui de son président, pour qui le « futsal est un sport orphelin, puisqu'il n’a pas été accompagné par la FIFA ou les fédérations de football. On a été négligé depuis très longtemps, donc aujourd’hui, les acteurs positifs ont la responsabilité du bon développement de la discipline. » Un gros poids sur les épaules du club de banlieue parisienne qui, au-delà de Ricardinho, Carlos Ortiz et Jesús Velasco, possède dans son effectif plusieurs internationaux français qui constituent la vitrine du club. Abdessamad Mohammed, le capitaine de l’équipe, est conscient de l’immensité du défi : « En France, on a tout ce qu’il faut, mais il nous manque l’expérience, et c’est pour ça que Ricardinho et le coach Velasco sont là. On a la responsabilité d’être le porte-drapeau du futsal français. À nous de tout faire pour passer un cap. » Le changement, c’est maintenant ?
Par Thomas Morlec
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