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L’abécédaire de la Liga 2012/2013
Les adieux mouvementés de Mourinho et une qualification homérique de la Real Sociedad : la Liga version 2012/2013 a livré ses derniers bulletins de note. Retour donc sur une saison à dominante blaugrana. De A à Z.
A comme Agirretxe. Le MIP – Most Improved Player – de la saison. Connu pour sa caravane au derche et ses pieds cubiques, Imanol Agirretxe s’est transformé en indéboulonnable de la Real Sociedad. Technique, agile, et même buteur (14 réalisations en Liga), la pointe basque doit sa mutation à Philippe Montanier, un coach qui lui a toujours fait confiance. Montaño n’en espère pas tant.
B comme Bukaneros. Qu’il pleuve ou qu’il vente, à midi comme à 22 heures, les Bukaneros de Vallecas ont foutu un bordel monstre toute la saison. Irréductibles gauchos, les Ultras du Rayo Vallecano mixent punks à chien, antifas et communistes. Un joyeux melting-pot qui a envahi la pelouse de son vétuste stade à trois tribunes lors de la dernière journée. Forcément.
C comme Cancer. Fil rouge de la saison barcelonaise, les états de santé de Tito Vilanova et Eric Abidal se sont terminés sur un happy-end. Entre la rechute de la tumeur de la glande parotide de l’un, et la greffe du foie de l’autre, les Barcelonais ont même réussi à terminer la saison avec cent points au compteur, record de la Liga égalé. En costaud.
D comme Diego Simeone. Toujours solide, quelquefois aux forceps, l’Atlético de Madrid est à l’image de son coach : tout en grinta. En une saison et demi, El Cholo a ramené au Vicente Calderon une Europa League, une supercoupe d’Europe et une Copa Del Rey, conquise en terre madridista. Un bilan à rendre jaloux le Mou.
E comme Elche. 25 ans après sa dernière apparition en Liga, le Elche CF retrouve l’élite espagnole. Auteur d’une saison majuscule et champion de Liga Adelante, le club de la province d’Alicante tentera de faire bonne figure chez les grands et de faire taire une foutue malédiction : lors de ses trois dernières montées, Elche a connu autant de fois l’ascenseur.
F comme Florentino Pérez. Réélu sans même un vote, Florentino Pérez rempile pour quatre ans à la tête de la Maison Blanche. Une vraie-fausse surprise qui n’effacera pas son échec mourinhesque et sa quête sans fin d’une Decima tant attendue par le Bernabéu. Sans trophée, la fronde guette.
G comme Gary est un Gangster. Gary Medel est un énergumène. Joueur le plus expulsé d’Espagne (cinq biscottes rouges toutes compétitions confondues), l’international chilien est un nerveux. Un excité qui explique son tempérament en quelques mots : « Si je n’avais pas rencontré le football, j’aurais été un voleur ou un trafiquant de drogue » .
H comme Higuain. On peut écrire l’histoire d’un club plus que centenaire et être vilipendé comme un vulgaire mercenaire. Au Real Madrid, Gonzalo « Pipita » Higuain vient d’en faire l’amère expérience. Tout juste 14e meilleur buteur de la Casa Blanca, l’Argentin a fait valoir ses envies d’ailleurs. Et personne ne devrait le retenir. Dur.
I comme Iker Casillas. Le Barça a eu ses cancéreux, le Real sa tumeur. Mis au banc un soir andalou, le cas Iker Casillas a gangréné le vestiaire madrilène toute la saison durant. En conflit ouvert avec José Mourinho, San Iker a perdu de sa superbe au point de se faire insulter de « taupe » par un pan du Bernabéu. Ambiance.
J comme Javier Tebas. Nouveau président de la LFP, Javier Tebas est roué aux arcanes du football espagnol. Ancien conseiller du Betis, Majorque, Grenade ou encore du Rayo Vallecano, cet avocat de profession aura comme principal chantier la sempiternelle question de la redistribution des droits télés. Le tout sans froisser les deux mastodontes. Mission impossible ?
K comme Kondogbia. Encore inconnu au bataillon début août, Geoffrey Kondogbia a éclaboussé de son talent – et de sa maturité – la saison moisie du FC Séville. Une explosion automnale qui lui vaut un vif intérêt du Real Madrid. Avec Varane et Kondogbia, la Liga a un arrière goût lensois. Et c’est tant mieux.
L comme Lampadaires. Fin septembre, à dix minutes de leur derby face au Real Madrid, les aficionados du Rayo Vallecano apprennent que la réception dominicale est repoussée au lendemain : la faute à une panne générale d’électricité. L’enquête policière faisant son chemin, on apprend que les 57 lampadaires de l’enceinte ont été sabotés. Le lundi, le Rayo en prendra deux dans la musette. Et sous le soleil.
M comme Magicien. Au soir de la treizième journée, l’Espanyol Barcelone avait le bonnet d’âne de Liga. Bons derniers avec leur famélique bilan de neuf points, les Perruches s’en sont remis au marabout Javier Aguirre. Remplaçant de Mauricio Pochettino, le Mexicain a tout chamboulé pour faire remonter l’Espanyol à une honorable treizième place. Qui a dit que le 13 portait malheur ?
N comme Neptune. Le PSG a eu son Trocadero, l’Atlético sa plaza de Neptuno. Sitôt sa victoire en Copa del Rey face au Real Madrid acquise, une partie du peuple colchonero s’est donnée rendez-vous à la place de Neptune. Bilan des festivités nocturnes : 18 blessés, 11 interpellations. Et une belle gueule de bois.
O comme Obafemi. Meilleur buteur de Levante à la mi-saison (neuf pions), Obafemi Martins s’est fait la malle aux Seattle Sounders. Un transfert pas comme les autres puisqu’il a racheté son contrat avec ses propres deniers. La somme avoisinerait les trois millions d’euros. La franchise de Seattle n’a, elle, pas souhaité communiquer sur son âge.
P comme Pellegrini. Après neuf années de coaching en Espagne, Manuel Pellegrini s’en va vers d’autres cieux. Entre Villarreal qu’il a mené en demie de C1 et, dernièrement, un Málaga qui en était tout proche, le Chilien a insufflé sa science du (beau) jeu. Son départ, crève-cœur pour la Rosaleda, vers Manchester City en dit long sur son aura. Le Real n’avait donc rien compris.
Q comme Qatar. Tremblement de terre en Catalogne : le maillot blaugrana 2013-2014 revêtira un (vrai) sponsor. Le temps des œuvres caritatives révolu, c’est le logo de la compagnie aérienne Qatar Airways qui sera apposé sur le torse des Azulgranas. Et ce pendant trois ans. Les traditions se perdent.
R comme Rubén Castro. Il avait belle gueule, le Rubén. Mais ça, c’était avant. Avant le 28 mai dernier et son interpellation par la police sévillane. Accusé par son ex-compagne de violences conjugales et d’agression sexuelle, Rubén Castro risque gros mais, pour le moment, nie tout en bloc. Une fin de saison gâchée malgré ses 18 banderilles.
S comme San Mamés. Cent ans de victoires, de défaites, d’insultes, d’ovation, de pleurs, de politique, de buts… Les mots ne suffisent pas à définir la catedral del futbol.
T comme Truqué. Agapito Iglesias est un âne. Président sulfureux de Saragosse, il est au cœur d’un scandale de matchs truqués. Selon Marca, ledit Agapito se serait par exemple vanté d’avoir sauvé le club de la relégation l’an dernier en achetant un match face à Levante. Cette saison, son club n’aura pas besoin d’attendre une descente judiciaire : bon dernier, Saragosse ira retrouve la Liga Adelante. Pendant ce temps, les supporters blanquillos ont promis l’enfer à Iglesias.
U comme UEFA. La décision a fait jazzer en Espagne : depuis le 24 mai, Gibraltar est officiellement reconnu comme une fédération à part entière de l’UEFA. Problème, l’Espagne a toujours revendiqué sa souveraineté sur ce territoire anglais. Fin politique, l’instance européenne a d’ores et déjà décrété qu’aucun match entre la Roja et la GFA n’aurait lieu.
V comme Valerón. Un dernier match et une descente : à sa manière, Juan Carlos Valerón a dit adieu au Deportivo La Corogne. Treize années en Galice durant lesquelles le Magicien d’Arguineguin aura enchanté le Riazor par sa technique et sa sympathie (700 matchs pour deux biscottes). Un Riazor qu’il a donc quitté, larmes sur les joues. Tu vas nous manquer, Juan Carlos.
W comme Victor Valdés. Avec ses 500 apparitions sous la liquette blaugrana, le double V catalan en est devenu le quatrième joueur le plus capé. Longtemps annoncé partant à la fin de cette saison, Valdés devrait pourtant bien honorer sa dernière année contrat. Le temps de glaner son sixième trophée Zamora, pour ce qui serait un nouveau record. Oui, Victor est un homme de goût.
X comme Xabi Prieto. Moins connu que l’autre Xabi, Alonso, Xabi Prieto est l’emblème de la Real Sociedad. En bon capitaine, il l’a mené jusqu’à la Ligue des Champions. En compagnie des Griezmann, Vela, Martinez (X2), Illarramendi… Et Montanier.
Y comme neYmar. Un transfert à 55 millions d’euros et autant de bonnes raisons de s’impatienter.
Z comme Zidane. Nouveau costume pour Zinédine. Le Mou out, ZZ retrouve la lumière de la Casa Blanca et devra assurer au poste de directeur sportif pendant les prochaines saisons. Premiers gros tests : l’achat de Bale et la prolongation de Cristiano Ronaldo. La Liga 2013-2014 est déjà commencée.
Par Robin Delorme, à Madrid