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Kiev, zone de non-droit ?

Par Grégory Sokol
Kiev, zone de non-droit ?

Les Verts se déplacent en Ukraine pour un remake de la saison dernière en Ligue Europa. Une rencontre restée dans les mémoires pour toutes les mauvaises raisons, suscitant alors beaucoup d'interrogations sur la sécurité dans un pays en proie aux tensions.

Ce ne devait être rien qu’un déplacement européen de plus, comme tout supporter ayant la chance de voir son club qualifié pour les joutes continentales en connaît. Au lieu de cela, c’est un cauchemar qu’ont vécu plusieurs dizaines de supporters des Verts à Kiev. En décembre dernier, livrés à eux-mêmes en pleine ville, les Stéphanois sont attaqués par un groupe de fans ukrainiens, d’abord de manière « réglo » , diront les puristes (comprendre par-là sans armes), avant de tomber dans un véritable guet-apens. « Il était convenu avec les Stéphanois que la bagarre ait lieu sans armes. Or, certains de chez eux ont commencé à en sortir, brisant ainsi le deal convenu » , justifie Oleksii, ultra du Dynamo Kiev, au demeurant grands amis de ceux du Dnipro. Des supporters stéphanois sont blessés gravement à l’arme blanche et l’un d’eux est même porté disparu quelques heures. Le ministre de l’Intérieur ukrainien, Anton Gerashchenko, argue alors du flou autour de la décision de l’État français à vendre ou pas ses navires Mistral à la Russie comme moteur des agresseurs. Léger.

Plus de violence ni d’insulte en championnat ukrainien

Une thèse de soulèvement populaire anti Ouest-Européen que réfute Oleskii, expliquant que « certains fans hardcore aiment se battre face à leurs homologues. Ce n’était qu’une bagarre entre supporters comme le football en connaît partout, rien de plus » . Il est indéniable que les violences en marge du football ont longtemps posé problème en Ukraine, les ultras du Karpaty Lviv formant le dernier larron d’une triade redoutable comptant également ceux du Dnipro et du Dynamo Kiev. Une amitié non pas basée sur fond d’allégeance pro ou anti-russe, comme on pourrait se laisser tenter à le croire, mais simplement sur des rivalités sportives. « Tu as besoin d’amis pour te battre contre tes rivaux, mais également pour nous soutenir les uns les autres en tribunes » , appuie Oleksii, qui entend principalement par rivaux les fans du Spartak Moscou, ainsi que ceux de l’alliance composée par le Metalist Kharkiv et le Chernomorets Odessa.

Les événements de la place Maïdan auront cependant eu des effets fédérateurs jusqu’au sein des rivalités les plus fortes, rétrogradant le football au second plan. L’unité des manifestants se transmet parmi les fans de tous clubs. La conséquence heureuse n’est autre qu’un pacte de non-agression entre tous les groupes ultras, signé en décembre 2013, bannissant ainsi bagarres et insultes lors des matchs de championnat ukrainien. Une paix qui perdure depuis, les ultras démontrant à cette occasion qu’ils étaient capables d’une unité totale qui ferait pâlir bien des pays occidentaux. Restent néanmoins pour les amateurs de sensations fortes les rencontres européennes pour se faire son petit fixe d’adrénaline, aucun alinéa ne mentionnant ce cas de figure dans le pacte. Malheureusement, l’inégalité en matière de football entre la surmédiatisation des incidents européens et la sous-médiatisation de la paix domestique peut induire en erreur l’opinion publique.

Un fort rejet du communisme dû à l’histoire

Kiev est parfois encore dépeinte en une de ces no-go zones si chères à Fox News. Une ville où la violence est monnaie courante et où les croix gammées pullulent sur les murs. Pourtant, « la ville est redevenue calme depuis plus d’un an. Il y a bien des violences urbaines ou des vols à Kiev, mais comme partout. La situation est bien pire par exemple à Odessa. Quant aux croix gammées, il est facile de faire une photo d’un type posant à côté et la diffuser en amplifiant, c’est de la propagande russe » , recadre Oleksii, qui précise ensuite qu’il « connaît quelques types posant avec ce type de symboles pour qui c’est une mode et un signe de protestation contre le communisme dévastateur subi par l’Ukraine plus qu’une réelle idéologie nazie, même si cela existe » . Il faut dire que les Soviétiques n’ont pas forcément été très tendres avec les Ukrainiens, entre famine volontairement provoquée et exactions en tout genre. Un passé conduisant inexorablement la population en ex-URSS à se détourner le plus loin possible de toute idéologie de communisme, et ce, de manière très extrême pour une frange de la population. « Une loi a même récemment été votée par le gouvernement afin de supprimer tout monument et nom de rue soviétiques » , étaye Oleskii, comme pour panser les plaies de l’histoire.

Voyage scolaire ou partance pour le front, un déplacement de supporters à Kiev se situe sans doute entre les deux, loin de toute forme de manichéisme, et ce, même si du travail reste à faire comme l’ont démontré les incidents de mardi face à Chelsea, déclenchés par une poignée d’individus. Les Verts, eux, joueront cette fois-ci bel et bien à Dnipropetrovsk. Sans leurs supporters, puisque la Dnipro Arena est frappée d’un huis clos. Une affiche similaire à la saison passée donc, mais au décor différent, les supporters stéphanois espérant sans doute également un scénario différent. Au moins, aucun incident ne devrait être à déplorer, et c’est bien là l’essentiel.

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Par Grégory Sokol

Tous propos recueillis par GS

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