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Julien Tellouck : « Zlatan adore Call of Duty »

Matthieu Rostac
Julien Tellouck : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Zlatan adore <i>Call of Duty</i><span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Animateur du « JT » tous les jours sur Game One, Julien Tellouck se transforme le week-end en supporter du PSG. Un bonhomme qui aime autant disserter sur la rivalité FIFA-PES que sur l'incroyable expérience qu'était le PSG-Bucarest de 1997. Quand il ne se vante pas d'avoir tôlé Thierry Henry sur Winning Eleven.

Tu supportes une équipe en particulier ?

Depuis toujours, je supporte le PSG. Mais pas genre le fan récent parce que maintenant, ils ont plein de pognon et des gros joueurs. Moi, j’ai connu les années de galère avec Francis Llacer, d’accord ? Les moments durs. J’en ai chié.

Pourquoi, à chaque fois qu’on parle des années de galère du PSG, on parle de ce pauvre Francis Llacer ?

Ah bah, fallait oser le mettre sur le terrain, hein… Et Luis, il le mettait ! Quand on a fait la Ligue des champions avec Laurent Leroy, Pierre Ducrocq, Édouard Cissé… J’ai vécu des moments difficiles. Donc forcément, ces dernières années, je kiffe.

Quand est-ce que t’as commencé ?

À être fan de football ou du PSG ?

De football, pour commencer.

C’est la Coupe du monde qui m’a apporté la passion du football. J’ai de lointains souvenirs de Mexico 86. Je regardais les matchs avec mon père, je m’en souviens encore. J’ai de très bons souvenirs d’Italie 90. Il y avait un hors-série Télé 7 Jours dans lequel tu notais les scores des équipes au fur et à mesure. J’aimais bien. J’étais pour l’Italie à l’époque parce que j’étais pas attaché à cette équipe de France. Après, le PSG, c’est en 1994 que j’ai commencé à être fan. Ensuite, j’ai commencé à aller au Parc et j’y vais encore régulièrement. J’ai fait des beaux matchs au Parc des Princes. Des matchs historiques, pour certains. J’ai fait PSG-Bordeaux où David Ginola se fait huer par tout le monde parce qu’on se qualifie pas à la Coupe du monde 1994. Il s’est même fait huer au PSG, le mec. J’ai fait le dernier match de Raï, de Leonardo. Des matchs de Ligue des champions. J’achète même les maillots, parfois je les fais floquer.

Tu t’étais fait floquer qui ?

Parce que j’étais fan de foot italien : Marco Simone. J’adorais Marco Simone. L’archange. Quand il est arrivé au PSG, c’était extraordinaire. Le couple qu’il faisait en attaque avec Floriane Maurice, c’était terrible. J’ai eu Ronaldinho, aussi. J’avoue. Même si les ¾ du temps, il en foutait pas une…

Il choisissait ses matchs !

Ouais ben quand t’allais au Parc, fallait que tu choisisses ton match avec lui, hein !

Ton meilleur souvenir du Parc ?

C’est PSG-Steaua Bucarest ! Tu te souviens de ce match ? Ça, c’était énorme. On gagne à Bucarest, mais on fait jouer Guérin ou Le Guen, je sais plus, alors qu’il doit pas jouer. On perd sur tapis vert et là, match retour, il faut gagner 4-0 au Parc. On parle d’un match de tour préliminaire de Ligue des champions, quand même. J’ai jamais vu ça. C’était incroyable. Et au final, l’équipe sur le terrain à ce moment-là, parce que la fenêtre de transferts est toujours ouverte, c’est la plus belle équipe du PSG que j’ai jamais vue de ma vie. T’as une attaque Simone-Maurice. T’as le dernier match de Leonardo sur l’aile gauche si je me souviens bien. T’as Raï qui met son pénalty. Je m’en rappellerai toute ma vie. T’étais obligé de te boucher les oreilles tellement il y avait du bruit. C’était l’enfer pour les mecs du Bucarest. Surtout que dès les premières minutes du match, on marque. Après c’est 2-0, 3-0 et là, t’as l’impression d’être en finale ! Pour la petite anecdote, j’avais un Mini Disc dans ma voiture et avec, j’avais enregistré le son de la VHS du match avec les commentaires de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Avec mon meilleur ami Benji, avant d’aller au Parc, on mettait le Mini Disc et on écoutait le match pour se mettre dans l’ambiance. Avec Thierry Roland qui crie : « Allez mon petit Florian ! Allez mon petit Florian ! » C’est le seul match que j’ai jamais enregistré parce que c’est le plus beau match qu’on ait fait de toute notre vie.

Mieux que le Rapid de Vienne en finale de C2 ?

Bah… Oui, la victoire, c’est important. Mais je n’étais pas au stade. Donc PSG-Steaua Bucarest. J’ai un côté chauvin : Paris, c’est ma ville. C’est le club de mon cœur, j’ai envie qu’ils gagnent et quand ils gagnent, je gagne avec eux. Quand t’es dans un stade, ça te provoque des sensations extraordinaires. Quand tout le public réagit avec toi, c’est magnifique. Le football, ça me fait vibrer. C’est difficile à expliquer. Je regarderais une autre équipe, je te dirais : « Ouais, c’est sympa ! » Quand c’est une équipe que je supporte, c’est différent. Et puis j’aime toute cette histoire autour du club. Je me souviens de l’année où si Bordeaux gagne contre nous, Bordeaux est champion face à Marseille. Ça, c’était extraordinaire. Paris marque et là, on se dit : « Merde… » On applaudit, mais Marseille est champion. Et tout le stade a commencé à être pour Bordeaux. Feindouno marque et le stade explose. C’est la première fois que je vais au stade et que je vois les supporters heureux que leur équipe perde ! C’était irréel.

Vu que tu as l’air d’être un fan « agité » , quel est le truc le plus débile que tu aies jamais fait en tant que supporter ?

Les trucs débiles, ça arrive tout le temps. Même quand je regarde un match du PSG à la télé. Sur les derniers matchs de Ligue des champions, ma meuf m’a dit que j’avais un problème. Le but de Pastore ? J’ai hurlé : « YAAAAAAAAAAH !!! » Elle m’a répondu : « Calme-toi ! » Et je lui ai dit qu’elle pouvait pas comprendre ! (rires) Parce qu’attends, en quarts de finale contre Chelsea, on n’est pas honteux. C’est la Ligue des champions et ça se joue à quatre minutes et à un tibia de Demba Ba. Pas grand-chose, hein. Sinon, bon, j’ai déjà quitté mon travail en cachette plus tôt pour aller trouver des places autour du Parc. D’ailleurs, avec mon pote, une fois, on cherchait une place et on tombe dans une allée pleine de supporters du Bayern Munich. Je dis à mon pote : « C’est pas vrai, vas-y, repasse ! » On repasse et d’un coup, je sors de la voiture, je gueule « Allez Paris ! » et là, la foule toute calme se lève. Tu vois Braveheart ? Pareil. J’ai dit : « Démarre ! Démarre ! » On s’est fait choper par les CRS et ils nous ont dit de faire gaffe, de pas trop chauffer les supporters d’en face. Une autre fois, on a croisé le car du PSG et j’ai vu Anelka par la fenêtre. Je lui ai fait le geste qu’il faisait tout le temps à l’époque quand il célébrait ses buts mais j’étais tellement excité que j’ai raté. Il m’a regardé avec un air de mépris. J’ai eu honte ce jour-là.

Toi qui es spécialiste des jeux vidéo, t’as dû commencé tôt les jeux de foot, non ?

Ah ouais ! J’ai joué à Kick Off et j’ai joué à Goal !, aussi, fait par les créateurs de Kick Off. J’adorais ce genre de jeu. Après, je me suis mis aux Super Sidekicks sur Neo-Geo. Un très bon jeu de foot en arcade. Après, les ISS sur Super Nintendo. Ohlala, on a passé des après-midis entières avec mon frère à retourner le jeu. ISS s’est transformé en Pro Evolution Soccer, donc on a continué sur ce jeu. À l’arrivée de la PS3, on est passés sur FIFA. Comme tout le monde.

En matière de jeux vidéo, on est passé d’un pixel rouge contre un pixel bleu à la recherche absolue du réalisme. Qu’est-ce que tu penses de l’évolution des jeux de foot ?

Pour moi, il y a deux jeux de foot. Ceux où tu es « actif » sur le terrain et ceux où tu fais du management. Je suis fan des jeux de management : Football Manager ; L’entraîneur, à l’époque. Je joue même à Top Eleven sur iPhone et Facebook. Ce sont des jeux qui, finalement, ont peu évolué, mais qui sont très addictifs. Quand on y joue, il y a un espace-temps qui se crée : on commence à 18h et quand tu regardes l’heure, il est 4h du matin et t’as toujours pas gagné la Ligue des champions. Après, concernant les simulations, que ce soit PES, FIFA ou Kick Off – même si le gameplay était pas évident, il y a toujours eu cette tension avec la passion qui parle, qui transpire. Les jeux ont forcément évolué, mais le plus important, c’est la maniabilité. Comment tu contrôles ton équipe avec ta manette ? Est-ce que t’arrives à reproduire des actions, des tactiques de jeu rapidement ? Parce que c’est ça que recherche un passionné. Il voit son équipe favorite jouer en 4-4-2 et il veut reproduire la même chose. Sur Kick Off, on arrivait à faire ce genre de choses et on le retrouve dans les jeux de maintenant. Ça devient même plus tactique parce que quand tu joues contre un mec qui joue vraiment bien, t’optimises ta tactique. Et puis au niveau des gestes, tu reproduis à peu près tout, à part quelques gestes dignes de Zlatan qui sont irréels. C’est un vrai plaisir de jouer à ces jeux de foot, notamment FIFA qui reste la référence. Et je trouve que le mode en ligne a vraiment révolutionné la façon de jouer. À l’époque, mon frère ou un pote venait chez moi, on ouvrait un paquet de chips et c’était parti. Maintenant, t’affrontes n’importe quel mec qui a une connexion Internet. J’affronte des petits Anglais qui chantent du Beyoncé quand ils marquent un but… Ils doivent avoir douze ans, les mecs. Je trouve ça fou.

Selon toi, c’est quoi la prochaine étape dans le jeu vidéo de foot ?

On en est déjà à une étape très évoluée. Ça va être difficile de faire mieux. Après, avec les consoles nouvelle génération comme PS4 ou XboxOne, ils vont pouvoir ajouter un peu d’intelligence artificielle pour que les joueurs évoluent comme de vrais joueurs. Quand ton joueur est fatigué, qu’il traîne vraiment la patte. Quand tu joues avec Cavani, qu’il réagisse comme le vrai Cavani avec de la profondeur. C’est déjà le cas, mais pas assez. Il faudrait qu’ils construisent une base de données tellement gigantesque que les joueurs ressemblent à leurs homologues réels. Ils ont reproduit le style de Messi, de Ronaldo, mais il y a encore plein d’autres joueurs à adapter. Au lieu de reproduire quelques stars, il faudrait reproduire tout le monde. Il y a peut-être un petit truc à faire sur les commentaires, aussi, c’est pas terrible… Mais sinon, on est à un gros niveau.

Mais par exemple, jouer avec le système de Kinect sans manette, t’y crois ?

Non, je n’y crois pas. En revanche, une utilisation hybride de Kinect, c’est possible. Tu joues avec ta manette, mais tu fais tes changements à la voix. Tu veux passer en mode 4-4-2 et tu le fais à la voix. T’es une sorte d’entraîneur au bord du terrain. Si t’es à la 90e, que ton équipe gagne et que les autres attaquent en face comme des malades, tu dis : « Total défensif ! » et bam ! T’es bon. Plutôt que de passer un temps fou dans les menus en plein match.

Si FIFA est la référence, qu’est-ce qu’il manque à PES ?

C’est simple : PES était la meilleure franchise de jeux de simulation de foot sur Playstation 2. Quand les consoles nouvelle génération sont arrivées, notamment en 2005 quand la Xbox 360 sort, une problématique de pays et de studios s’est posée. La Playstation 2, c’est une console japonaise, très populaire dans le monde entier. PES, c’est fait par Konami, des japonais. Quand la Xbox 360 – une console américaine – sort en décembre 2005, les studios japonais n’y croient pas. Ils font un PES, mais ils le bâclent parce qu’ils se disent qu’il vaut mieux privilégier un bon jeu de PS2 et qu’on verra pour la PS3. Sauf qu’Electronic Arts, de leur côté, se disent qu’il y a un coup à jouer et ils développent un super jeu de foot. Un an plus tard sort la PS3 et le studio se retrouve bloqué : soit continuer sur la PS2, soit faire des bons jeux sur la PS3. Le passage à la HD a été mal fait parce que s’ils avaient bossé sur la Xbox entre-temps, ils auraient pu faire la bascule sur la PS3 plus facilement. Ils ont tout de suite pris du retard, qu’ils ont un peu rattrapé ces dernières années. Il y aura peut-être un coup à jouer sur les prochaines consoles nouvelle génération.

T’as une dernière chose à ajouter ?

Ouais, j’ai rencontré Zlatan. On l’a interviewé pour une émission. Il est très sympa, pas du tout comme on le voit à la télévision, et c’est surtout un très gros joueur de jeux vidéo. Il passe sa vie à jouer. Il adore Call of Duty. Il nous a dit qu’il « zlatanait » ses collègues sur Call of. Il nous a aussi raconté l’anecdote comme quoi, quand il est arrivé au PSG, tout le monde était sur PS3 et il a réussi à les convaincre de passer sur Xbox. Sinon, à l’époque de PES, quand Thierry Henry était sur la pochette du jeu, un lendemain de match de l’équipe de France, il était là pour faire une démo pendant un tournoi PES League. Il dit : « Ramenez-moi le petit frisé de Game One. » J’arrive. Respect. Je fais un petit match contre Thierry Henry et soi-disant, c’était un gros joueur. Et là, je le plie. 3-0. Tu sais quoi, j’aurais pu aller jusqu’à 7-0, mais j’ai tellement de respect pour lui que j’ai pas osé. En même temps, il avait pris l’Australie, le gars ! Il me fait : « Ah, tu joues bien, tu joues bien… » On fait la revanche et je gagne à la toute fin 2-1 avec un coup franc de Del Piero. On s’est serré la main. Seulement voilà, les semaines passent et à chaque fois qu’on parle de PES, je me sens obligé de rappeler que j’ai plié Thierry Henry. Et que c’est moi qui devrait être sur la pochette ! Konami m’appelle pour me dire que Thierry Henry est super vénère et que son cousin lui a dit que j’arrêtais pas de le chambrer à la télé. Il m’a dit que je pouvais venir quand je voulais à Londres pour une revanche et qu’il prendrait même l’Arabie saoudite pour m’humilier.

Et tu l’as fait ?

Bah non, j’ai pas que ça à faire. Il a qu’à venir, lui. En fait, je lui avais demandé si on pouvait faire venir des caméras et il a dit non. Mais il était plutôt bon, faut pas croire. Il jouait à Winning Eleven, la version japonaise de PES que t’avais six mois avant. Moi aussi, d’ailleurs, je jouais sur cette version. Et je l’ai plié, putain…
Vidéo

Retrouvez Julien Tellouck dans Le JT tous les jours sur Game One et sur Tele-Loisirs.fr

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