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Julian Palmieri : « Les footix disent que Metz est une équipe en bois »

Propos recueillis par Albert Marie
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Julian Palmieri : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Les footix disent que Metz est une équipe en bois<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Snobé par Bielsa à Lille cet été, l’accent corse le plus célèbre de Ligue 1 a choisi la Lorraine pour se relancer. Entretien starting-block au milieu des cartons d’emménagement de son nouvel appartement, à Metz.

Alors, ça fait quoi de redevenir joueur de foot ?Je commençais à trouver le temps long, ça fait vraiment du bien. J’avais prévu de ne reprendre qu’au mois de janvier, mais quand Fred Hantz m’a appelé… Après sa signature à Metz, il a tout de suite demandé à m’avoir et m’a téléphoné pour me le dire. C’est une sacrée marque de confiance. Il était hors de question que je refuse le challenge. Maintenant, le plus dur arrive.

Tu as déjà pu te balader un peu dans Metz ?Pour l’instant, je suis plutôt dans les cartons. Là, pour t’expliquer, je viens d’emménager il y a trente secondes dans mon nouvel appartement, avec ma compagne. Tout se met en place doucement, j’ai fait monter la voiture depuis Bastia, je commence à découvrir un peu la ville, qui est jolie. C’est une région que je ne connaissais pas du tout.

Tu as aussi fait connaissance avec la météo de la Lorraine, tu tiens le coup ?J’avais oublié ce que c’était, depuis Lille… (Il vivait à Bastia depuis septembre, ndlr.)

À Metz, tu retrouves un entraîneur qui a beaucoup compté pour toi : Frédéric Hantz. Tu as dit lors de ta signature que tu étais prêt à le suivre « au bout du monde » , c’est fort comme expression. C’est vrai que c’est fort, mais c’est lui qui m’a lancé en Ligue 1. Il m’a toujours soutenu, et je suis sincèrement content de pouvoir rendre la pareille à cet homme. Il a toute mon estime et mon respect. Dès que je l’ai eu au téléphone, je savais que j’allais venir.

Fred Hantz, c’est la bonne personne au bon moment.

Quelle relation vous avez, Hantz et toi ? Fred, il est comme moi. Il dit ce qu’il a à dire, il est entier. Comme il me ressemble un peu, j’ai plus de facilités à lui dire certaines choses et à être moi-même. C’est le coach qui me connaît le mieux et qui parvient le mieux à me gérer. Après une période aussi délicate que celle que j’ai vécue, je suis content de le retrouver comme entraîneur pour les six prochains mois. Fred Hantz, c’est la bonne personne au bon moment.

Tu as besoin d’un coach qui te canalise pour être performant ?Non, je fais tout pour être performant, quoi qu’il arrive. Mais il y a parfois des matins où ça va un peu moins bien, où je suis un peu énervé. Lui, il le voit directement et il le gère bien.

Metz a subi onze défaites en douze matchs. Dans quel état psychologique as-tu trouvé les joueurs à ton arrivée ?Le groupe vit bien, étrangement. Peut-être qu’ils ne sont pas encore inquiets, mais tant mieux, hein, ça prouve qu’ils sont encore tous confiants et concernés.

C’est étrange de ne pas être inquiet vu la situation du club, non ?Pas forcément, mais il faut savoir se mettre la bonne pression pour se surpasser et être un peu plus méchant. Il faut qu’on se fasse respecter. Je suis là pour ça et je ne m’en cache pas. J’ai un gros caractère, je dois apporter cette grinta à l’équipe. Je pense que c’est ce qu’il nous manque depuis le début de saison car, à l’entraînement, je vois beaucoup de qualité dans l’effectif.

Metz prend très peu de points, mais n’est pas désastreux dans le jeu…C’est loin d’être catastrophique, oui, loin de là. J’ai regardé le match perdu trois à zéro face à Lille, et j’ai été agréablement surpris. Il n’y a que les footix qui regardent le résultat dans Jour de Foot le samedi soir pour dire que Metz est une équipe en bois et qu’elle mérite sa vingtième place. Moi, je vois les matchs, et Metz n’est clairement pas à sa place. Donc il y a énormément d’espoirs, sinon je ne serais pas venu. Et je ne pense pas non plus que Fred Hantz serait venu s’il sentait qu’il n’y avait plus rien à faire avec cette équipe.

Bielsa, je l’ai vu vingt secondes en tout…

Revenons sur ton départ de Lille. Que s’est-il passé quand Marcelo Bielsa est arrivé ?Déjà, quand Franck Passi a débarqué, la direction officialisait Bielsa deux jours plus tard. C’était moyen pour Passi, mais je ne vais pas le plaindre après ce qu’il m’a fait en fin de saison en me mettant à l’écart du groupe sans m’expliquer pourquoi. Pendant toute la phase retour du championnat, il y avait des caméras à l’entraînement, on sentait que Bielsa était déjà là. Puis il est arrivé pendant l’été et a fait le choix de constituer un loft, dans lequel je me suis retrouvé. Il est venu nous voir dans le vestiaire le premier jour et, après, on ne l’a plus jamais croisé. Bielsa, je l’ai vu vingt secondes en tout. Entre lofteurs, on était tous solidaires et on attendait que les choses s’arrangent. Bielsa ne comptait pas sur nous, mais, au moins, avec lui, c’était clair. Il a dit « blanc » et il a fait « blanc » , donc je ne lui reproche rien. Mais quand je vois la situation dans laquelle est le LOSC aujourd’hui, je suis en droit de me demander s’il a fait le bon choix.

Le LOSC a beaucoup dépensé pendant le mercato, Bielsa a pu faire l’équipe qu’il voulait avec les joueurs qu’il voulait. Pourquoi ça ne marche pas d’après toi ?Ça manque de caractère et de leaders. La qualité, ils l’ont. Il y a de très bons joueurs, même si les dirigeants s’attendaient peut-être à un peu mieux de la part des recrues. Mais eux aussi ont leurs responsabilités : vendre De Préville, par exemple, ça a été une grossière erreur. Je pense qu’ils le mesurent bien aujourd’hui.

Bielsa a choisi de façonner son équipe en écartant tous les cadres du vestiaire (Enyeama, Bauthéac, Palmieri, Mavuba, etc, ndlr). C’était un moyen d’asseoir son autorité sur le groupe ?Complètement, il voulait être le seul patron. Il a voulu des joueurs jeunes qu’il pouvait façonner à son image, des joueurs qui disent oui à tout. C’est ce qu’il a eu et on se rend compte que, pour le moment, ça ne fonctionne pas vraiment.

En voyant le crédit accordé à Bielsa, je pense qu’Antonetti et Renard doivent être dégoûtés.

Tu penses que si les cadres lillois étaient restés, certains auraient mis le holà aux innovations tactiques de Bielsa à force d’enchaîner les mauvais résultats ?Je pense qu’avec les joueurs du loft, Lille n’en serait pas là aujourd’hui et que Bielsa aurait fait certaines choses différemment. J’espère qu’il va réussir au LOSC, mais, aujourd’hui, j’ai le sentiment que ça va être compliqué pour lui.

Si ça avait été un entraîneur français à la place de Marcelo Bielsa, est-ce qu’il aurait déjà sauté ?L’année dernière, les dirigeants ont licencié Fred Antonetti alors que, même si on n’était pas extraordinaires, on ne faisait pas pire que le Lille de cette saison. Pareil pour Hervé Renard avant lui.

Tu trouves ça injuste ?Oui. Même eux, je pense qu’ils doivent être un peu dégoûtés quand ils voient le crédit accordé à Bielsa. Après, ce ne sont pas les mêmes dirigeants, mais je trouve quand même cela étonnant.

Le 31 août, tu résilies donc ton contrat avec le LOSC. Tu te retrouves sans club, et puis…Et puis je m’inscris au Pôle Emploi de Bastia ! J’ai patienté, j’étais avec mon meilleur ami, on faisait des tennis. J’avais aussi une salle de musculation pour m’entretenir. Au début, tu penses que tu vas retrouver un club très rapidement, et en fait, tu te rends compte que les clubs, ils t’oublient un peu. Un club de L1 et deux de L2 m’ont contacté, mais ce n’est pas allé plus loin. Et là, tu commences à douter. Mais j’ai vécu le décès de ma mère quelques mois auparavant, et ça m’a fait vachement relativiser sur le football. J’ai aussi eu la chance d’avoir toujours été bien entouré.

Caen avait essayé de te récupérer, cet été…Oui, mais je n’étais pas encore prêt psychologiquement à m’embarquer dans un nouveau projet, ma mère venait de partir, je n’étais pas à 100%. Un jour, ils m’ont donné un ultimatum, je ne l’ai pas suivi et les négociations ont stoppé.

Qu’est-ce qui t’a le plus manqué pendant ces mois sans football ? Les vestiaires, être en groupe, la ferveur pendant les matchs. Je m’occupais comme je pouvais. J’ai attendu gentiment.

Les dirigeants bastiais nous ont menti pendant des années…

On sait l’amour que tu portes à ton île. Quel regard portes-tu sur la situation du Sporting club de Bastia ? Les dirigeants nous ont menti pendant des années. Ils ont géré le club d’une façon désastreuse, nous on y croyait et puis on est tombés de très, très haut. Ça a été une catastrophe. Ça me fait de la peine de voir un club comme ça en CFA 2. Aujourd’hui, l’environnement est beaucoup plus sain, mais le challenge d’enchaîner les remontées comme il l’avait fait la première fois reste très compliqué.

Tu es allé faire un tour au centre d’entraînement quand tu étais en Corse ?Oui, je me suis même entraîné avec eux et j’ai participé à un match amical. J’avais songé un moment à aider le club en jouant là-bas, mais c’était trop compliqué pour différentes raisons, donc j’ai arrêté de m’entraîner avec eux.

Tu envisages d’intégrer un jour l’encadrement du Sporting ?Oui. Quand ma carrière sera terminée, j’aimerais m’investir davantage. Mais chaque chose en son temps.

Tu suis un programme de remise en forme, quand seras-tu apte pour rejouer en Ligue 1 ?Le staff et moi espérons que je serai prêt pour Amiens, le 25 novembre. Pour l’instant, je n’ai fait qu’un seul entraînement avec le groupe, c’était mercredi matin. C’était un petit plaisir que m’a offert Fred Hantz, car je manque encore un peu de jambes. Autant le cardio ça va, autant les appuis… Et comme l’explosivité est ma force principale, il faut que je la retrouve vite. Je travaille beaucoup à part pour cela.

Que peut-on te souhaiter pour les mois à venir ?Sortir le club de cette situation et le maintenir en Ligue 1. Si on y parvient, ce sera aux dirigeants de décider, mais moi, je n’aurai pas de raison d’aller voir ailleurs.

Dans cet article :
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