Vendredi matin, Ferguson, tout sourire en conférence de presse, a annoncé que John O'Shea, touché face à Marseille, était de retour et que Rafael ne souffrait d'aucune lésion ligamentaire et qu'il tiendrait bel et bien sa place face aux Blues mardi. Le printemps de United s'annonce radieux. A condition de finir le boulot. Car, bien que le sort de la Premier League paraît joué, il ne l'est pas. Ne jamais oublier que parmi les banalités préférées des footballeurs le fameux « tout va très vite en football » est vraisemblablement la moins idiote. La victoire à trois points ne permet aucun relâchement, surtout dans un championnat qui a fait son beurre sur des renversements de situations improbables et des scenarii Hitchcockien. Arsenal a un match de plus à disputer, doit encore recevoir Manchester et n'a plus que le championnat sur quoi se focaliser. Virtuellement, l'écart entre les deux candidats au trône n'est que de quatre unités. Il suffirait donc que MU relâche la pression pour que les actuels dauphins y croient à nouveau.
La conquête d'un nouveau sacre commence donc par une victoire face à Fulham. Et il faudra faire sans Wayne Rooney, à qui la FA a décidé de maintenir sa sanction pour avoir proféré le mot en F pour célébrer son triplé samedi dernier. Peu dire que c'est une belle épine qui s'est soudainement ôtée du pied de l'équipe de Mark Hughes, tant Shrek s'est révélé précieux et décisif pour les siens ces dernières semaines. Méfiance, donc, d'autant qu'au match aller, Wazza n'était pas sur la feuille de match, et les Cottagers avaient accroché leurs visiteurs (2-2). On était alors en plein mois d'août, et à cette époque, Chelsea caracolait en tête et en collait six à quiconque se présentant sur son passage. Les temps ont bien changé. Voilà les Blues obligés de cravacher pour se qualifier en C1 sans passer par le tour préliminaire.
Après un énorme passage à vide cet hiver, les champions en titre ont bien redressé la barre, notamment depuis que David Luiz a intégré le onze type, avant de lâcher deux nouveaux points à Stoke samedi dernier. Une contre-performance qui officialise quasi définitivement le fait que le champion sortant ne conservera pas son bien. Face au dernier de la classe, Wigan, les londoniens auront l'occasion de remettre la pression sur City, qui jouera lundi à Liverpool, et Arsenal, qui affrontera Blackpool dimanche dans le but de mettre fin à une peu glorieuse série de trois nuls d'affilée. L'objectif des Blues ? Les trois points, histoire de se prémunir contre un hypothétique retour de Tottenham dans le Big Four, mais surtout, faire le plein de confiance avant de se rendre à Old Trafford mardi, pour ce qui s'annonce comme le dernier défi de la génération Lampard-Terry-Drogba.
Marc Hervez
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