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Jon Errasti : « Maire d’Eibar ? On me fait souvent la blague »

Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid
Jon Errasti : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Maire d&rsquo;Eibar ? On me fait souvent la blague<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

« Si ça coupe, c'est normal. On ne capte pas très bien dans le coin. » Jon Errasti est un fin connaisseur du réseau téléphonique d'Eibar. Normal, il y est né. Seul joueur du cru du plus petit club de Liga, il raconte son village basque et la folle saison de son fanion.

La semaine passée, tu disais que le derby face à la Real Sociedad était spécial, que c’était ta « seconde maison » . Comment as-tu vécu cette rencontre ?

C’était vraiment très particulier. Je suis resté de très nombreuses années à la Real. De revenir à Anoeta en tant que joueur de Première Division, ça a été comme un rêve. Malheureusement, il n’y a pas eu le résultat, mais je reste quand même très content.

Tu es resté presque toute ta carrière à la Real. Quels souvenirs en gardes-tu ?

Je garde le souvenir des amis que je m’y suis fait. En vrai, je me rappelle presque de tous les matchs que j’ai joués avec l’équipe réserve de la Real. Parmi ces amis, il y en a quelques-uns qui jouent en Liga : Asier Illarramendi, Imanol Agirretxe, David Zurutuza… Vraiment, je garde plus de souvenirs de mes amis que du football. Antoine Griezmann, j’ai fait une pré-saison avec lui. Il était encore en Juvenil, mais déjà bien au-dessus du lot. Et pourtant, après avoir dit tout ça, je dois dire que j’aime beaucoup le football.

En 2012, tu as signé pour Eibar, le club de ta ville natale. Pourquoi est-ce que tu n’y as pas joué avant ?

D’une, parce que j’ai suivi toute ma formation à la Real Sociedad. À cette époque, Eibar était loin d’être le club qu’il est aujourd’hui. Une fois que j’ai signé à la Real, je ne voulais pas en partir si vite, ça n’aurait pas rimé à grand-chose…

Tu ressens de la fierté à être le seul joueur du cru de l’équipe ?

Hombre, c’est une sacré fierté que de représenter l’équipe de ma ville, de profiter de tout ce bonheur avec les habitants d’Eibar. Mais je suis avant tout content pour l’équipe parce que c’est la première fois que nous sommes en Première Division. C’est quelque chose d’historique, et de super à vivre.

Tu dois connaître tout le monde à Eibar ? Tu pourrais devenir maire après, non ?

Eibar est une ville qui n’est vraiment pas grande, du coup j’y connais beaucoup de monde. Peut-être pas tout le monde dans le village, mais presque. Les gens sont très agréables avec moi, ils me transmettent leur soutien tous les jours. En vérité, c’est une chance énorme que j’ai de pouvoir partager cela avec eux. Cette expérience n’est que positive, mais jamais je n’aurais pu y rêver étant petit. Après, de là à devenir maire, je ne pense pas. Enfin, c’est surtout que la politique n’est pas trop dans mon registre. Mais c’est une blague que l’on me fait souvent.

Décris-nous la ville d’Eibar.

Déjà, c’est petit (rires), en plein milieu des terres. Les gens sont très travailleurs, ils luttent sans jamais se plaindre. Ils vivent au jour le jour, ne se projettent pas dans le futur. Et ils sont tous très attachés au club, c’est la grande fierté de la ville. La nuit, tout le monde est dans la rue, en terrasse. Vraiment, Eibar n’a rien à voir avec toutes les autres villes de Liga, tu es dans un autre monde, une autre réalité.

Le surnom de la ville est « La Ciudad Armera » . Vous avez-tous des armes ?

Tu ne crois pas si bien dire, dans la maison de mes parents, il y a des armes (rires). Eibar a durant de nombreuses années logé une fabrique d’armes. Aujourd’hui, elle n’existe plus, mais il y a toujours des expositions dessus. Tous les gens d’Eibar connaissent l’histoire qui lie la ville aux armes.

L’an dernier, votre montée a failli être refusée, car votre capital n’était pas assez grand. Pourtant, Eibar est un club très sain économiquement. Tu aurais compris que vous ne puissiez évoluer en Liga ?

Jusqu’au moment de la décision finale, nous étions tous très tendus. Cela aurait une grande injustice que l’on ne monte pas. Eibar est l’un des seuls clubs de Première et de Deuxième Divisions à ne pas avoir la moindre dette. La politique du club a toujours été « on ne dépense que ce que l’on a » . Le problème du capital social s’est finalement réglé. Le club devait atteindre les 2 millions et quelques, alors qu’il n’en avait que 400 000 euros… Le club a été obligé de faire une augmentation de capital grâce aux supporters, aux entreprises locales, aux donations… Sans nos supporters, nous ne serions jamais montés en Liga.

Terminer la phase aller à la huitième place, ça a été une surprise pour tout le monde ?

L’objectif est toujours le même depuis le début de saison : le maintien. Si tu nous avais dit en août qu’on allait terminer la phase aller huitième, personne ne t’aurait cru. Tout s’est bien passé depuis le début de saison, nous en sommes très heureux. Mais nous n’oublions pas que cela est le fruit d’un travail rigoureux et intense.

Justement, tu expliquais la semaine passée que vos belles performances étaient dues au « travail » . Cela suffit en Liga ?

Bien sûr que non. Au final, tu dois être bon partout. Tactiquement, tu dois fonctionner en bloc, en équipe. Techniquement, tu dois être un minimum bon, surtout pour jouer en Espagne. Le travail doit être maximum, et à partir de là, tu peux avoir de la chance, être au bon endroit au bon moment… Il y a des milliers de facteurs qui influent.

Ce samedi, vous recevez l’Atlético de Madrid dans votre petit stade d’Ipurua. Même s’il ne fait que 5000 places, il paraît que c’est l’un des plus bruyants de Liga…

C’est vraiment un stade unique. On y vit et on y respire une ambiance vraiment différente des autres enceintes de Liga. C’est difficile d’expliquer ce que l’on ressent sur le terrain d’Ipurua. Les gens viennent au stade pour pousser derrière nous, passer un bon moment. Je pense que tous les gens qui sont venus à Eibar pour voir un match s’en souviendront longtemps. Pour nos adversaires, le terrain peut les gêner : les tribunes sont très proches de la pelouse. Mais ça leur fait également une bonne excuse s’ils perdent, hein. Au final, on est onze contre onze, avec un ballon et un arbitre au milieu. Même s’il est sans doute plus petit, le terrain est un simple terrain de foot.

Comment aborde-t-on des matchs face aux gros de la Liga ? C’est juste un « plus » ?

Pour nous, chaque match de Liga est un rêve. Que ce soit le Barça ou Getafe, c’est le même rêve. Tous les matchs sont spéciaux, ce sont tous des finales, des récompenses. C’est évident que lorsque le Real vient ici, l’effervescence est grande. Mais, vraiment, sans faire dans la langue de bois, chaque match a la même importance et représente le même rêve. À chaque fois, ce sont toujours les mêmes trois points qui sont en jeu.

Que peut-on souhaiter de mieux à Eibar ?

Eibar doit continuer à s’améliorer, nous sommes loin d’être arrivés. Sinon, nous ne resterons pas longtemps en Première Division. Chaque jour, on doit se forcer à être encore meilleurs, on doit être ambitieux même si on est le plus petit club de Liga.

Vous aller continuer à fêter vos victoires avec les confettis du Barça ?

(Rires) Cela signifierait qu’on aurait encore gagné quelque chose ! C’est vrai que ce serait pas mal. L’an dernier, pour la montée, on avait utilisé leurs confettis parce qu’ils n’avaient pas remporté le championnat. Du coup, le club les avait rachetés pour fêter notre montée parce qu’on a les mêmes couleurs qu’eux.
David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid

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