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Jesús Corona, ivre de dribbles

Par William Pereira
Jesús Corona, ivre de dribbles

Annoncé comme un futur crack depuis trois ans, recruté en fin de mercato par des Dragons qui avaient du plomb dans l'aile, Jesús Corona commence tout doucement à confirmer les espoirs qui étaient placés en lui. Joueur le plus efficace du FC Porto, le Mexicain est avant tout un dribbleur. Et un homme qui a mérité tout le respect de Jacques Chirac, bien que ce dernier ne le connaisse pas.

Coup de chance ou génie ? Il y a tout juste une semaine, la vidéo du troisième but de Porto contre l’União Madeira, signé Jesús Corona, faisait le tour des Internet. D’un centre-tir venu d’un autre monde, le Mexicain surprend un André Moreira dépité et inscrit son cinquième pion en six matchs de Liga Nos (il a encore marqué samedi soir face à Paços de Ferreira et en est désormais à six en sept rencontres). Le voilà devant Vincent Aboubakar au sommet du classement des buteurs portistas en championnat. Auteur d’un excellent début d’exercice, mais en manque de confiance depuis plusieurs semaines, le Camerounais doit envier la réussite que connaît actuellement son coéquipier mexicain. Six buts en sept rencontres, soit, mais surtout en seulement 516 minutes passées sur les pelouses lusitaniennes. Autrement dit, Tecatito a besoin de moins de 90 minutes pour marquer. Costaud, mais pas encore au point en Ligue des champions, où son sens du but n’a toujours pas pu s’exprimer… en 89 minutes. Il serait bien inspiré de se réveiller aujourd’hui contre Chelsea. D’autant que Courtois sera de retour dans les cages des Blues. Une autre paire de manches que de tromper les braves gardiens de Liga Nos.

Feu-follet fainéant

Contrairement à la plupart des Latinos qui posent leur valise dans la ville invaincue, le petit Jesus ne peut pas excuser ses timides entrées en C1 par une mauvaise adaptation au football européen. Et pour cause, l’ailier formé à Monterrey est passé par les Pays-Bas et Twente (2013-2015), avant de se faire repérer par la cellule de recrutement portista. Souvent décisif, souvent buteur, le natif d’Hermosillo va rarement au bout des 90 minutes en Eredivisie et peine à obtenir le statut de titulaire indiscutable jusqu’à la dernière ligne droite de son séjour en terres hollandaises. Trop fainéant, trop peu professionnel, ce surdoué du dribble ne fait pas grand-chose pour se séparer de son physique de crevette.

En septembre dernier, il n’hésite d’ailleurs pas à faire son autocritique dans les colonnes du journal Excelsior. « J’ai mal fait les choses aux Pays-Bas. Les critiques que j’ai reçues étaient correctes. Je ne travaillais ni ma résistance ni ma force et je ne pouvais pas être compétitif. Maintenant, je prends mieux soin de moi. » Limité par une génétique capricieuse comme a pu l’être Ángel Di María, l’attaquant des Dragons n’a pas vraiment pris de muscle. Mais il bosse et cela se ressent dans son engagement sur le terrain. Même s’il perd la moitié de ses duels en se faisant éjecter par des coups d’épaule d’adversaires bien plus lourds, Tecatito commence à aller au combat, à mettre le pied. L’attitude est enfin là. Le travail paie.

Compétition inter-scolaire latino-américaine

Hyperactif, à en croire sa mère, et surdoué, si l’on écoute ses premiers entraîneurs, Jesús Corona, n’a jamais associé le football au travail. Au contraire, le ballon était son meilleur allié pour fuir les cours et les devoirs, auxquels son père aurait voulu qu’il consacre plus de temps. Mais le petit Corona peut se cacher derrière les jupons de sa mère qui voit en son troisième rejeton un futur crack du rectangle vert. Pari gagnant. À 14 ans, le gamin gagne un ticket pour Rio de Janeiro et le Maracanã, où il part représenter le lycée Luis Donaldo Colosio pour le compte d’une compétition inter-scolaire latino-américaine. Le petit Jesus surnage au milieu de joueurs plus âgés que lui. Ses dribbles, ses centres, sa vista et son sens du but mènent les siens à la victoire finale. La campagne héroïque du maigrichon n’échappe pas aux recruteurs venus sur place pour repérer les futurs talents. Santos est sur le coup, mais papa et maman Corona veulent leur fiston près d’eux. Ce sera donc Monterrey pour le jeune ailier, qui s’y verra confronté à des obstacles inattendus.

Corona, un nom à problèmes

Accueilli à bras ouverts par les Rayados, ces derniers ne lui laissent cependant aucune chance de porter son vrai nom tant qu’il représentera les couleurs du club. Et pour cause, la Corona est plus que la bière préférée de M. Chirac, c’est la grande rivale du sponsor de Monterrey, la Cervecería Cuauhtémoc Moctezuma. Pour rester dans le thème, les dirigeants du club remplacent le nom de famille de l’adolescent par le surnom Tecatito, en référence à la bière de la marque Tecate, appartenant au dit groupe. Le diminutif -ito fait écho à la petite taille du joueur, qui mesure alors moins d’un mètre 70. La petite astuce passe comme une lettre à la poste et l’on oublie bien vite cette histoire qui finira tout de même par se répéter du côté de Twente.

Ironie du sort, c’est cette fois-ci le surnom, Tecatito, qui pose problème. L’écurie hollandaise est alors sponsorisée par la firme Grolsch, concurrente d’Heineken, dont la Cervecería Cuauhtémoc Moctezuma est la sous-filiale mexicaine. Un énorme bordel qui pousse Jesus à redevenir Corona. À Porto, l’ancien joueur de Monterrey sert une nouvelle fois un club sponsorisé par une marque de bière. Mais la Super Bock n’a rien à craindre de la Corona. Au Portugal, seule la Sagres lui fait de l’ombre. Du coup, la nouvelle recrue peut porter le nom qui lui chante. Corona, Tecatito, peu importe. Quand on en prend trop, on finit par avoir la tête qui tourne. Un peu comme avec les dribbles fous de Jesus.

C’est fait : Johan Cruyff à Barcelone !

Par William Pereira

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