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« Je veux jouer plus et prouver que je suis un bon joueur »

Tous propos recueillis par Gabriel Cnudde
« Je veux jouer plus et prouver que je suis un bon joueur »

Juste après la fin de ses finals, Steven Dal Molin revient sur ses quatre premiers mois à Richmond. Heureux mais conscient du chemin qui lui reste à parcourir, le jeune Montpelliérain attend désormais de pied ferme la deuxième partie de saison.

Avant de partir, tes objectifs étaient simples : tout donner pour devenir professionnel aux États-Unis et décrocher un bon diplôme. Où est-ce que tu te situes aujourd’hui par rapport à ces objectifs ?Niveau football, mon objectif reste le même. Je suis là pour jouer au football le plus longtemps possible et essayer de décrocher un contrat professionnel. Ma blessure m’a empêché de me montrer vraiment cette année au niveau de ma conférence, mais la deuxième partie de saison, le spring, est tout aussi importante. En fin d’année, je vais peut-être pouvoir aller m’entraîner avec une réserve professionnelle, donc là, je serai capable de me montrer, j’espère. C’était un semestre compliqué, je suis en adaptation. J’ai beaucoup joué au début et puis j’ai raté six ou sept matchs.

T’entraîner avec une réserve professionnelle ? Comment ça ?Pendant la saison au printemps, il n’y a pas vraiment de championnat. On ne joue que quelques matchs. Pour que les joueurs ne perdent pas le rythme, ils les envoient donc jouer avec des équipes qui font des summer leagues. Soit tu vas dans un club normal, soit tu vas dans une réserve de franchise professionnelle, comme Portland. On verra bien où est-ce que j’irai.

Justement, Portland vient de remporter la MLS Cup. Certains disent que le soccer aux États-Unis est en train de vraiment évoluer. C’est une analyse que tu partages ? Je sens que les gens connaissent forcément le soccer et ses grands événements. Il y a quelques fans, mais ce n’est pas du tout le sport premier ici. À Richmond, en tout cas. La MLS ne les intéresse pas plus que ça. Les amateurs de soccer ici regardent surtout la Premier League. Moi, je suis dans l’environnement football, donc forcément les gens autour de moi sont intéressés. Mais dès que je suis avec des mecs qui jouent au basketball, ou au baseball, l’intérêt retombe vite. Je pense que ça va se développer, mais il faut attendre encore un peu. Le football américain, le basketball ou le baseball sont encore loin devant.

Tu te disais un peu agacé par la mentalité de certains jeunes de ton centre de formation (fainéants, toujours en train de se plaindre). C’est la même chose, à Richmond ?J’avais vraiment hâte de rencontrer mon équipe, et le premier truc qui m’a marqué, c’est la qualité des joueurs. Je ne m’attendais pas du tout à ce niveau-là de football. Il y a de très bonnes individualités. Il y a vraiment une bonne concurrence à tous les postes, la preuve, je n’ai pas récupéré ma place après ma blessure. Au niveau de la mentalité, les joueurs sont quand même plus motivés. Tous les entraînements, c’est à 100%, jamais personne ne rechigne à l’effort. Après voilà, je ne fréquente pas tout le monde, mais à mon sens, il y a un état d’esprit complètement différent. Les joueurs bossent plus et tirent tout le monde vers le haut. Et ces joueurs-là, je ne les avais pas en centre de formation.

Et sur le terrain, en match, qu’est-ce que le soccer a de différent avec le football que tu pratiquais en France ? Après avoir joué deux ans en CFA 2 avec Montpellier et un an en CFA avec Sète, je me rends compte que c’est vraiment différent. C’est moins tactique, déjà. J’ai l’impression d’être de retour dans mes années centre de formation et de jouer en U19 national, mais en plus physique. C’est beaucoup plus foufou, avec un gros pressing en permanence. C’est un jeu très très serré. Je n’avais joué que six mois en 6 à Sète. Et là-bas, j’avais de l’espace. Alors qu’ici, tout le monde me presse pendant 90 minutes, donc ça fait la différence. Mais oui, le physique, c’est la grosse différence. Avec cette règle du changement illimité, il y a toujours des joueurs frais sur la pelouse. Je pense que les joueurs français sont souvent plus expérimentés, mais que les Américains sont beaucoup plus athlétiques.

Et avec le staff, tout se passe bien ?Oui, ça se passe très bien. Mais il faut reconnaître encore une fois que c’est vraiment différent. Les plannings d’entraînement n’ont rien à voir, forcément. En France, les entraînements sont prévus sur un calendrier de dix mois. Ici, le championnat se joue sur à peine trois mois. Il faut donc tout adapter et ne pas se rater sur la récupération entre les matchs puisqu’on joue deux fois par semaine. Les joueurs qui jouent régulièrement creusent vite l’écart avec les remplaçants.

Qu’est-ce que tu attends de ta deuxième partie de saison ?Jouer, et prouver que je suis un bon joueur. Je n’ai pas vraiment pu le prouver encore à cause de ma blessure. Le coach a confiance en moi, mais il attend plus de moi. Il faut que je continue de travailler. En plus, on a une chance : l’équipe de l’année prochaine sera presque la même que celle avec laquelle on jouait cette année.

En août, la barrière de la langue te faisait un peu peur. Quatre mois plus tard, la question que tous les profs d’anglais rêvent de te poser, c’est : ça y est, tu es bilingue ?Franchement aujourd’hui, c’est cool. Je ne vais pas affirmer que je suis bilingue, mais ça m’arrive de me parler à moi-même en anglais (rires). Je me sens plus à l’aise dans les conversations, dans la vie quotidienne. J’arrive à gérer mes problèmes administratifs, et j’arrive même à avoir des conversations téléphoniques, même si ça reste le plus compliqué. Je pense que je suis quand même arrivé avec des bonnes bases en anglais. En revanche, si tu me remets en cours d’anglais là maintenant, je ne garantis pas les 20/20. Niveau grammaire, je ne me suis peut-être pas amélioré, l’anglais de la vie courante, ce n’est pas vraiment celui qu’on apprend au collège et au lycée. Le seul truc qui me manque vraiment, c’est du vocabulaire spécifique, comme quand je dois parler à mon kiné par exemple.

Bon, et niveau gros clichés de la vie américaine, ça a donné quoi ?(Rires) Déjà, les fast-food. Il y en a partout ! Pourtant, l’obésité n’est pas un truc qui m’a choqué ici à Richmond. L’autre cliché, c’est vraiment qu’ici, tout le monde est fan de sports et surtout des Rams. Quand je suis allé voir le premier match de basket de l’équipe, j’ai halluciné. C’était comme dans un film : tout le monde portait le maillot de la fac, au minimum, même les grands-mères. L’autre truc qui m’a fait rire, c’est vraiment le cliché du Français à l’étranger. C’est automatique, je parle, et tout le monde me dit : « Ah, tu parles français, c’est cool ! » C’est surtout corrélé avec le cliché des Américaines un peu débiles. Avec quelques autres joueurs, on a eu un sacré fou rire un jour. Un gars dit qu’il est espagnol, et une fille lui répond : « Ah trop bien, je suis déjà allé à Rome, moi ! » Moi, combien de fois on m’a dit : « Ah, t’es français ? J’ai déjà mangé un croissant ! »

Et les cours à VCU, c’est comment ?Ce qui est vraiment différent, c’est mon statut d’athlète. En France, je n’avais même pas réussi à l’obtenir à la fac, alors que j’étais joueur du MHSC ! Incompréhensible. J’étais obligé de louper des cours parce que je devais bien aller à l’entraînement. Ici, tu rates une semaine pour un déplacement, les profs te disent : « Oui, pas de soucis, c’est normal. Vas-y, il faut gagner ! Go VCU, Go Rams ! » La relation avec les professeurs est vraiment différente. Ils sont ouverts à la discussion, si t’as un problème, si tu veux leur parler. Ils sont quand même un peu plus souples. Et puis les infrastructures… L’école de business, c’est monumental ici.

Rassure-moi parce que j’ai l’impression que tu es à deux doigts de me dire que tu adores l’école et que tu ne veux plus jamais la quitter, t’es quand même content d’être en vacances ?(Rires) Oui, je suis content. En plus, mes finals se sont bien passés. Sauf peut-être celui de psychologie. Là, c’était all about guessing, you know? Mais j’ai hâte d’aller passer les fêtes à Montpellier avec ma famille et mes amis. Je pense que j’ai pas mal de choses à leur raconter.

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