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« Je m’en fous qu’on soit favoris ou pas »

Propos recueillis par Jim Holden
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Personne n'attend l'Angleterre dans ce Mondial, et Roy Hodgson, son sélectionneur, le sait. Aussi sûr qu'il s'en contrefiche. Car le coach anglais, qui joue aujourd'hui contre l'Italie à Manaus, l'affirme : son équipe et lui sont prêts. Interview.

Quelle est l’ambiance dans les rangs anglais à l’approche du premier match ?

Très bonne. Lors du match contre le Danemark en mars dernier, nous avions choisi 30 joueurs. Je me suis demandé si ça pouvait être problématique. Je pensais qu’il allait y avoir un haut degré de tension, mais ils ont été fantastiques. Après ça, j’ai su que choisir 23 joueurs parmi ces 30 pour la Coupe du monde serait difficile. Vous auriez dû voir comment ils voulaient tous venir au Brésil. C’était très, très encourageant.

Comment avez-vous constitué votre liste ?

Le principal challenge a été de trouver la meilleure combinaison possible de joueurs. L’histoire de la Coupe du monde est pleine d’exemples d’équipes qui ont été minées par des tensions internes. Par exemple, la France en 2002 et quelques équipes hollandaises ont connu cela. C’est normal : dans sa carrière, un joueur passe rarement 5 ou 6 semaines à se concentrer. Et puis il y a la pression, les attentes d’un pays. L’autre chose, c’est le climat sud-américain. Nous devons pouvoir compter sur des joueurs dans les meilleures dispositions mentales et physiques. Pour ne dépendre que d’une seule question : sommes-nous suffisamment bons pour gagner les matchs ?

Selon les bookmakers, l’Angleterre est le 11e favori sur la ligne de départ…

Je ne crois pas trop aux cotes des bookmakers. Vous pouvez comparer la Coupe du monde à une course de cheval comme le Cheltenham Festival ou le Grand National. Un expert pourrait être capable d’identifier, techniquement, le meilleur cheval. Mais est-ce que cela veut dire que ce cheval va finalement gagner ? Franchement, je m’en fous qu’on soit favori ou onzième favori. Il pourrait y avoir dix meilleures équipes que nous à la Coupe du monde. Ou pas.

Quelles leçons avez-vous tirées de l’Euro 2012, où vous avez perdu en quarts contre l’Italie ?

L’une des leçons, c’est que tu dois avoir un bon banc. Beaucoup de joueurs doivent être capables de figurer dans le onze titulaire, en raison de cet enchaînement très rapide de trois matchs, qui fatiguent les organismes. Je nous avais trouvés plus fatigués que l’Italie en quarts de l’Euro. Nous ne sentions pas que nous avions assez de profondeur de banc. Aujourd’hui, on pense que si. Si nous sortons de la poule, nous aurons les joueurs pour gérer ça.

L’Angleterre a pour habitude de perdre aux tirs au but. Avez-vous un remède ?

Nous nous étions entraînés à l’Euro 2012, et nous avons encore perdu. Cela veut dire qu’il y a une dimension psychologique, et que le seul entraînement ne suffit pas. Nous allons bénéficier des services du Dr Steve Peters, un psychologue du sport qui a déjà travaillé avec l’équipe de cyclisme britannique. Nous espérons qu’il aura une bonne influence sur les joueurs. Mais il n’y a pas de solution miracle, c’est ça le problème. En fait, à chaque séance de tirs au but ratée, le problème devient de plus en plus gros. Mais un jour, nous allons vaincre cette malédiction et quand ce sera le cas, nous reviendrons dans le jeu.

Alex Ferguson dit qu’il n’y a pas eu vraiment de Coupe du monde depuis 1986, et que la montée de la Ligue des champions a fait du mal à la Coupe du monde. Vous êtes d’accord avec lui ?

Je pense que c’est dangereux quand les commentaires viennent de quelqu’un qui est plus lié avec une compétition qu’une autre. Alex n’a plus officié en Coupe du monde depuis 1986. C’est bien mieux quand vous en faites partie. Moi, j’étais sélectionneur de la Suisse en 1994 et j’avais trouvé ça fantastique. Qu’est-ce qui fait une bonne Coupe du monde ? Les matchs avec plein de but ? Ce serait trop simpliste. C’est l’enjeu. Il y a beaucoup d’enjeu dans chaque match de Coupe du monde. C’est pareil en Ligue des champions d’ailleurs : je ne suis pas certain du nombre de grands matchs qu’on voit en C1. Combien de grandes finales y a-t-il eu ? Il y a un facteur commun entre les deux : plus le match est important, moins il a de chances d’être attractif. Aussi, plus le niveau du match augmente, moins il y a d’erreurs, à cause de la qualité des joueurs présents. Cela donne des matchs plus fermés, moins excitants. Mais les audiences TV prouvent que les fans veulent les équipes nationales, veulent la Coupe du monde.

Qui sont les favoris de cette Coupe du monde ?

Je pense que tout le monde doit accepter qu’une sélection sud-américaine portera le fardeau du favori parce que la compétition se joue sur son continent. Dans le passé, ils se sont toujours imposés quand ça s’est joué en Amérique du Sud. Du coup, j’imagine qu’on peut se diriger vers l’équipe du Brésil et l’Argentine, et peut-être l’Uruguay, qui a de bons résultats en Coupe du monde. Chez les Européens, c’est difficile de voir autre chose que l’Allemagne et l’Espagne…

Qui sera l’outsider du tournoi ?

La Colombie et le Chili sont les plus évidents, en raison de la connexion sud-américaine. Je pense que les équipes européennes seront surprises par la qualité de ces équipes. Ayant joué le Chili récemment, c’est vraiment une équipe à voir. Ils ont été impressionnants quand ils sont venus jouer à Wembley en novembre dernier. L’Italie s’est quant à elle bien comportée à la Coupe des confédérations l’été dernier et l’expérience acquise leur servira à coup sûr. Je les vois aussi comme outsider.
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Propos recueillis par Jim Holden

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