S’abonner au mag
  • C3
  • Demies
  • Ajax-OL

Jallet, l’indispensable

Par Gaspard Manet
6 minutes
Jallet, l’indispensable

Blessé toute la première partie de saison, Christophe Jallet n’a, depuis son retour, cessé de montrer son importance. Sur la pelouse, même s’il a eu quelques absences parfois, mais aussi dans les vestiaires comme lors de ce discours qui a tout changé à la mi-temps face à la Roma. Car qu’il soit sur le terrain ou sur le banc, Jaja est tout simplement indispensable.

La scène se déroule le 9 mars dernier. Aux alentours de 22 heures, dans le vestiaire lyonnais du Parc OL. Nous sommes à la mi-temps du huitième de finale de Ligue Europa entre l’OL et la Roma, et les Gones ont la tête basse. Leur première période, catastrophique, les mène droit vers une défaite assurée. Les rapprochant presque déjà d’un élimination inévitable. Pour empêcher cela, il faut donc sonner la révolte, remettre sur pied des soldats blessés, réconforter des hommes à la dérive. Un rôle réservé généralement à l’entraîneur. Mais pas là. Ce dernier, Bruno Génésio, « n’a même pas pu placer un mot » de l’aveu même de Jérémy Morel. Le capitaine, Maxime Gonalons ? Il n’a pas vraiment eu le temps de parler non plus. Non, celui qui s’est levé a le crâne chauve. Et, ce jour-là, une chasuble de remplaçant sur le dos. Sur le banc durant la première période, Christophe Jallet ne s’est pas privé pour crier ce qui n’allait pas pendant dix longues minutes. Avec le bon ton, les mots justes. Bref, le discours qui touche en plein cœur. De quoi impressionner son président Jean-Michel Aulas qui déclarera après la rencontre : « C’était un discours exceptionnel, digne d’un capitaine, et pourtant à ce moment-là, Christophe ne devait même pas jouer, car Rafael ne voulait pas sortir. C’est le médecin qui a pris la décision car il souffrait d’une entorse. » La décision du médecin prise, Jallet finit son speech et file passer les cinq dernières minutes de la pause à s’échauffer sur la pelouse. Dans le vestiaire, ses paroles ont été entendues. Mieux, elles ont été comprises. La deuxième période se déroule comme dans un rêve. L’OL plante trois fois et prend une option pour les quarts de finale. Le moment clé de la campagne européenne lyonnaise, en quelque sorte.

« Christophe, c’est un relais facile dans un groupe »

Que Christophe Jallet ait un rôle déterminant dans un match aussi crucial n’était pas forcément quelque chose de prévisible si on revient quelques mois en arrière. Au sortir d’un Euro qu’il aura vécu sur le banc, le latéral prend part au Trophée des champions juste avant la reprise du championnat. Puis assiste en tant que remplaçant à la défaite de son équipe face à Dijon, fin août. Et plus rien. Jusqu’au 14 décembre dernier. La raison ? Une vilaine blessure au dos. Alors pendant trois mois et demi, Jallet se soigne, à l’écart du groupe. Le moral pas toujours au top, comme il le confiait lui-même lors de son retour à la mi-décembre : « Il y a eu des moments très durs parce que ce n’était pas une blessure commune. Il n’y avait pas de diagnostic complètement établi. Je n’avais pas non plus de protocole qui pouvait me laisser permettre d’espérer revenir à court ou moyen terme. » Ce jour-là, à la veille du match face à Guingamp en huitième de finale de Coupe de la Ligue, c’est toutefois la fin du tunnel pour l’ancien Parisien. Titulaire le lendemain face à l’EAG, Jaja retrouve enfin les pelouses. Mais pas son couloir. Efficace en son absence, Rafael n’a clairement pas l’intention de lui laisser sa place. À juste titre, d’ailleurs. Même selon le principal concerné : « Avec Rafael, on s’entend très bien. Ce n’est pas parce qu’on joue au même poste qu’on ne doit pas s’entendre. Je suis très content de ses dernières performances. Il a montré un gros volume de jeu et a su être décisif. J’espère être un concurrent à la hauteur de ce qu’il montre aujourd’hui. » Sobre et classe. Une mentalité irréprochable qui fait de lui un homme apprécié de tous. Partout. À Lorient, déjà, son ancien coéquipier Benjamin Genton se rappelle d’un homme qui faisait l’unanimité : « Dans une équipe, il y a toujours des sous-groupes selon les affinités entre les uns et les autres, mais Christophe, lui, il passait vraiment bien avec tout le monde. C’est un relais facile dans un groupe, que ce soit avec les anciens ou les jeunes. C’est quelqu’un qui aime bien la vie, il est toujours joyeux, de bonne humeur, c’est vraiment le tampon parfait dans un groupe. »

« Pour des coéquipiers ou un staff technique, c’est le joueur idéal »

Un rôle qu’il aura même à Paris, au milieu de pléthore de stars, comme s’en souvenait encore récemment son pote de l’époque lorientaise, Marc Boutruche : « À Paris, c’était la colle du groupe. Ce n’était pas la grande gueule, mais entre les étrangers et les Français, il y avait Tof, car il est juste super sympa. » Benjamin Genton va même plus loin : « Des joueurs comme ça, c’est extrêmement important dans un groupe. C’est primordial, même. Comme il arrive à faire le relais avec tout le monde et qu’en plus il est intelligent et qu’il s’exprime bien, quand il parle, il est forcément écouté. Honnêtement, que ce soit pour des coéquipiers ou un staff technique, c’est le joueur idéal. » Surtout que l’homme ne réclame rien. Il continue de bosser, tout simplement. Comme il l’a toujours fait. Un état d’esprit dont se souvient bien Genton : « C’est un énorme bosseur. Il charrie beaucoup, il rigole, mais une fois sur le terrain, il se donne à fond, hein. Ce n’est pas le mec qui débarque en dilettante, qui boycotte certains entraînements. Non, il est tout le temps à fond. » Après son retour, il enchaîne donc les rendez-vous sur le banc. Sans broncher, presque avec le sourire. Puis arrive le temps de succéder à Rafael, blessé, pendant quelques rencontres. Et s’il passe à côté de quelques matchs, ses prestations sont globalement convaincantes, jusqu’à se transformer en buteur lors d’un match de championnat face à Toulouse. À tel point, d’ailleurs, que Didier Deschamps le rappelle même en équipe de France, en mars dernier, pour pallier la blessure de Bacary Sagna. À l’OL, ses entrées en jeu de plus en plus fréquentes, Génésio revenant petit à petit au turn-over entre les deux latéraux. Jusqu’à être incapable, désormais, de savoir qui sera titulaire lors de la prochaine rencontre. Ce mercredi, en tout cas, Christophe Jallet est dans le groupe. Une très bonne nouvelle pour l’OL. Qu’il soit sur le banc ou la pelouse.

Profitez de nos bonus et pariez sur le match Ajax-Lyon

Pour le meilleur et pour Rachid
Dans cet article :
Un espoir lyonnais s’envole vers la Juventus
Dans cet article :

Par Gaspard Manet

Propos de Benjamin Genton recueillis par GM

À lire aussi
Articles en tendances
02
Revivez Sainté-OM (0-2)
  • Ligue 1
  • J14
  • Saint-Étienne-Marseille
Revivez Sainté-OM (0-2)

Revivez Sainté-OM (0-2)

Revivez Sainté-OM (0-2)
00
Revivez Auxerre - PSG (0-0)
  • Ligue 1
  • J14
  • Auxerre-PSG
Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Revivez Auxerre - PSG (0-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Bruno Genesio est-il le meilleur entraîneur français actuellement ?

Oui
Non
Fin Dans 2j
163
75

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Lyon Duchère

Jérémy Morel

Europa League