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Ivan Toney, itinéraire d’un enfant pas gâté

Par Tom Binet
Ivan Toney, itinéraire d’un enfant pas gâté

Grand espoir du football anglais à son arrivée à Newcastle à 19 ans, Ivan Toney a passé de longues saisons à bourlinguer dans les étages inférieurs. Avant de gravir les marches une à une vers la sélection, jusqu'à cette première convocation envoyée par Gareth Southgate pour les deux dernières journées de Ligue des nations des Three Lions face à l'Italie puis l'Allemagne. Une magnifique récompense pour le gamin de Northampton, élevé par une mère seule, obligée de se priver pour être sûre qu'il mange chaque jour à sa faim.

Être appelé pour la toute première fois en sélection nationale est toujours un moment particulier à vivre. Surtout lorsque l’on a 26 ans, que l’on a collectionné les prêts en League One avant de devenir l’un des meilleurs attaquants de Premier League sous la liquette de Brentford. « J’allais appeler ma maman, mais mon père n’aurait pas été content. Du coup, j’ai lancé un appel vidéo sur le groupe WhatsApp de la famille, rejoue Ivan Toney, le petit nouveau de la liste de Gareth Southgate, pour le Daily Mail. Une fois que tout le monde avait rejoint l’appel, j’ai commencé à annoncer la nouvelle, mais avant que j’aie pu finir, ils étaient tous en train de crier. »

Un beau moment vécu par le buteur des Bees, qui a appris cette convocation par l’intermédiaire de son coach, Thomas Frank. « J’allais à l’entraînement en voiture et il y avait des bouchons. J’ai vu un appel manqué du coach, je pensais qu’il essayait de savoir pourquoi j’étais en retard, en rigole encore l’intéressé. Je l’ai rappelé en prenant une voix toute gentille, et il m’a annoncé que j’avais été appelé avec l’équipe nationale. Je ne savais pas quoi dire. »

Le « fils à maman »

Une convocation venue récompenser un début de saison canon pour celui qui totalise déjà cinq caramels en sept journées. Né à Northampton avant d’être élevé aux côtés de ses deux sœurs par sa seule mère – avant que cette dernière ne se remarie, donnant naissance à deux garçons –, Ivan Toney a toujours donné une grande importance à sa famille. Et en particulier à Lisa, sa maman. « Plusieurs fois, elle a sauté des repas pour être certaine que je mange à ma faim. J’ai découvert ça il y a seulement quelques mois, cela fait réaliser à quel point on ne comprend pas toujours ce que vos parents font pour vous, s’émouvait-il l’année dernière dans les colonnes du Sun. Entendre cela vous touche. »

Une relation forte qui a influencé les premiers pas du jeune homme, qui se définit lui-même comme un « fils à maman ». « Elle m’envoie des messages après les matchs en me disant : « Ne les laisse pas te stresser, ne les laisse pas te prendre la tête », car elle sait que je peux parfois être sanguin, dévoile-t-il encore. Elle me dit toujours : « Sois le grand attaquant que tu es, mets-toi en avant et fais les choses bien. » Peu importe que je marque ou ne marque pas, elle m’envoie des messages pour s’assurer que tout va bien. »

Un attachement aux siens que le garçon a démontré en avril 2021. Saint-Vincent-et-les Grenadines, île dont est originaire son père et où ses grands-parents – déjà décédés au moment des faits – ont vécu toute leur vie, est frappée par l’éruption de la Soufrière. « J’étais choqué, déplore-t-il alors auprès de Sky Sports après avoir décidé de lever des fonds. C’est si proche [de moi] parce que mes grands-parents étaient de là-bas. Ils ne sont plus de ce monde, mais s’ils étaient là aujourd’hui, ils feraient beaucoup pour aider. Je pense qu’il est normal que je porte le nom de famille avec fierté et que je fasse ce que je peux. »

De l’adversité naît la confiance

Plus jeune joueur de l’histoire de Northampton puis grand espoir à son arrivée à Newcastle en 2015 à l’âge de 19 ans, Toney fait connaissance avec la Premier League avec deux entrées contre Manchester United et Chelsea. Avant d’enchaîner six prêts en trois ans pour finalement rebondir à Peterborough puis Brentford, à l’été 2020. Avec l’objectif affiché de retrouver la Premier League. « C’est une belle histoire. Ce pays a connu des parcours comme celui-là ces dernières saisons, comme Jamie Vardy, et je trouve ça extraordinaire », saluait ces derniers jours Mikel Arteta en marge de la victoire d’Arsenal face aux Bees. Des chocs au sommet que le petit club de l’ouest de Londres s’est donné le droit de disputer grâce notamment à son serial buteur, en pleine confiance depuis ses retrouvailles avec la première division, six ans plus tard.

Il faut dire que la foi qu’il a en lui-même a rarement été ébranlée. En février 2021, il offrait la victoire aux siens contre Stoke. « Leur entraîneur, Michael O’Neill, s’en est pris à moi, alors je lui ai dit : « Je vais marquer et je viendrai fêter ça devant toi dans une minute » » , jure Toney. Promesse tenue par l’homme aux multiples tatouages. Parmi lesquels ce petit chat observant son reflet dans une flaque d’eau et voyant un tigre impressionnant. « Cela montre que la façon dont les autres vous voient n’a pas d’importance. Si vous vous voyez comme un gagnant, vous allez en être un. Et ça ne marche pas que dans le football. Si vous voulez atteindre quelque chose, peu importe ce que les autres pensent, vous devez vous assurer de l’atteindre. » Et qu’importe si le chemin est sinueux.

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Par Tom Binet

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