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Italie : gare à la politique de l’Autriche !
Face à l’Autriche, ce samedi à Wembley (21h), la Nazionale entre dans le vif du sujet après un début de compétition canon. Mais gare à l’excès de confiance face à la bande à David Alaba, qui n’est pas venue à l’Euro pour souffrir, mais bien pour écrire l'une des plus belles pages de son histoire. Ok ?
Lorsque que l’on croise le regard de Franco Foda pour la première fois, on pense forcément que l’homme a toutes les qualités pour jouer le méchant d’un bon vieux James Bond. Le sélectionneur allemand de l’équipe d’Autriche aux 55 bougies soufflées a ce regard qui vous glace, cette rigueur qui vous tend et ces mots qui semblent sincères, mais qui cachent forcément un loup. Au sujet du huitième de finale qui attend ses troupes face à l’Italie, ce samedi soir à Londres, il dit, plein de malice : « Au premier coup d’œil, ce match face à l’Italie paraît comme impossible à gagner pour nous, parce qu’ils n’ont plus perdu depuis une éternité. Mais un jour ou l’autre, même l’équipe de Roberto Mancini perdra. » Une question se pose alors : Foda a-t-il vu quelque chose dans sa boule de cristal ou bien est-il un joueur de poker un poil trop bluffeur ?
« C’est un jour à faire la fête avec de l’eau »
Qu’importe que son sélectionneur soit aussi bon que Patrick Bruel au poker, il faut dire que ce huitième de finale peut s’avérer historique pour l’Autriche et son sélectionneur. Pour ce dernier, affronter l’Italie pour la première fois est également un événement : ses parents sont de Trévise, dans le nord-est de la Botte, où ils sont retournés vivre après une vie en Allemagne du côté de Mayence où a vu le jour le petit Franco. Ensuite, pour les descendants de la Wunderteam, battre l’Italie et apercevoir les quarts de finale d’un Euro relèverait tout simplement de l’exploit : jamais dans son histoire l’Autriche n’a accédé au top 8 d’un championnat d’Europe, sa meilleure performance étant un huitième de finale en 2008 lors d’une édition qu’elle a coorganisée.
Forcément, on comprend mieux les mots forts de Florian Grillitsch, milieu de terrain du TSG Hoffenheim, après la victoire d’une courte tête face à l’Ukraine (1-0) et cette qualification pour y défier les Azzurri : « Nous avons écrit l’histoire pour l’Autriche, aujourd’hui est un jour à faire la fête. Beaucoup de mes coéquipiers sont très fatigués, nous serons heureux de rentrer à l’hôtel et de boire un verre ou deux. C’est un jour à faire la fête avec de l’eau ! (Rires.) » Seule ombre au tableau : lors de ses dernières sorties, à chaque fois que l’Autriche a affronté un gros morceau du Vieux Continent, elle a fini par boire la tasse, comme face aux Pays-Bas logiquement en phase de groupes (2-0), face à l’Angleterre en amical (1-0) ou, pire, face aux Danois à domicile, il y a quelques mois de cela pour les qualifs au Mondial 2022 (0-4). Pour oublier tout ça, ce n’est pas de l’eau qu’il faut boire. N’en déplaise à CR7.
Verratti, amo ti
En face, l’Italie se présente sous son meilleur jour et avec un bilan qui donnerait froid à un ours polaire : vingt-neuf matchs sans défaite, onze sans encaisser de but, un beau 9/9 en phase de poules et surtout un jeu attrayant et offensif qui commence à obliger les autres à la prendre au sérieux. La seule interrogation, d’ailleurs, qu’il y avait ce vendredi de l’autre côté des Alpes portait sur le choix de l’arbitre de la rencontre : Anthony Taylor. La raison ? Après avoir clamé l’envie d’accueillir la finale de l’Euro en lieu et place de l’Angleterre, l’Italie (ou du moins les Italiens les plus tordus) redoute un arbitrage plus dur. En outre, Mister Taylor était l’arbitre du dernier match où l’Italie a encaissé un but, en octobre 2020 face aux Pays-Bas… De quoi exciter les complotistes.
Comment pourrait-il en être autrement, dans un pays qui n’a jamais été habitué ou presque à ce que le bateau dans lequel se trouve sa sélection vogue tranquillement vers les sommets ? Car sur le plan purement sportif, la Nazionale apparaît sur le papier comme beaucoup trop grande pour son adversaire du jour. Et surtout beaucoup trop sereine et pleine de certitudes pour imaginer, ne serait-ce qu’une seule seconde, sortir de l’Euro au stade des huitièmes. La seule interrogation du onze de départ italien réside au milieu de terrain, mais c’est bien Marco Verratti qui devrait récupérer sa place de titulaire au profit du pourtant excellent jusque-là Manuel Locatelli. Un moyen pour le milieu parisien d’enfin entrer dans son Euro, pleinement et à 100% ou presque, au moment où son pays va avoir besoin de lui pour continuer à rêver au mois de juillet.
Analyse, paris à prendre & meilleurs bonus : Retrouvez notre pronostic Italie – Autriche sur le 8e de ce soir !Par Andrea Chazy