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Interview Jason Chicandier : « Si Saint-Étienne gagne la Coupe de France, je me fais un tatouage »

Tous propos recueillis par Romain Lamigeon
6 minutes
Interview Jason Chicandier : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Si Saint-Étienne gagne la Coupe de France, je me fais un tatouage<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Son expression "Bleu Métal", ses analyses, ses formules pas toujours légères et ses vidéos selfies dans sa bagnole derrière ses lunettes de soleil ont fait de Jason Chicandier un véritable phénomène du web. Amoureux de sa ville de Saint-Étienne, il a bien évidemment quelques mots à dire sur la belle qualification des Verts pour la finale de la Coupe de France...

Comment as-tu vécu cette demi-finale, pas trop la gueule de bois ? Je n’ai pas vu le match parce que malheureusement on jouait sur scène. En revanche, je me suis quand même truffé la gueule ! Je le pressentais, quand je suis sorti de scène, j’ai capté que c’était bon. Je suis même pas allé voir sur Internet, j’étais en train de m’aplatir cinq-six gin to dans la gueule, et pendant ce temps, je recevais des textos qui disaient : « On va en finale ! » Et là, j’ai compris que j’avais vu juste. Ironie du sort, j’étais hier soir en compagnie d’amis lyonnais. Des gros ******* de leur race ! (Rires.) Du coup, ma petite victoire de Sainté, ils s’en tartinaient les roubignoles. Et pour autant, je leur ai dit : « Si ça vous ennuie pas les copains, même si vous vous en battez les caramels, moi je fête ça dignement. » Donc j’étais seul, mais fier de supporter les Verts.

On peut se manchonner avec des supporters adverses et aller s’enfiler des Suze derrière ensemble.

Même si tu dis ne pas être un pur aficionado, tu as quand même ta manière bien à toi de célébrer une victoire des Verts… J’aimerai toujours le football parce que j’ai la chance de pouvoir le célébrer à travers les yeux de mes potes. Mon meilleur ami, qui s’appelle Sylvain, est ce qu’on appelle le vrai fervent supporter des Verts depuis ses trois ans. Et j’adore quand il me dit : « Être supporter de Saint-Étienne, c’est signer pour tout le lot de souffrances qui va avec. » Même si perso je ne suis pas à fond sur la chose, je trouve ça beau. Quand je le vois chialer, j’arrive à saisir toute la noblesse de ce sport. C’est pour ça que, quand on gagne contre Rennes hier, même si certains bouderont leur plaisir sur la Coupe de France en appelant ça un lot de consolation, moi je vois uniquement l’importance que ça prend dans le cœur des vrais supporters stéphanois. Et même si c’est contre le PSG et qu’on va se prendre une tannée, on s’en fout : on y est, on marque l’histoire.

Tu la sens mal, cette finale contre le rouleau compresseur parisien ?C’est comme si t’arrivais devant une star du porno et que t’avais un micropénis… On ne part pas gagnant ! Mais c’est la beauté du jeu. Comme dans Rocky, quand il affronte Creed et qu’il se prend une tannasse, mais sa tannasse, elle est belle. Donc si on gagne, ce sera tellement inespéré qu’on jubilera du scénario David contre Goliath. Mais si on perd, ce qui m’intéresse, c’est comment on perd. En prenant la branlée dans les dix premières minutes sans réussir à tenir la balle ? Moi, ce que j’aime dans la vie, c’est le panache, et j’attends de belles surprises de la part des Verts.

38 ans que les Verts ne sont pas allés aussi loin. Qu’est-ce que tu as ressenti en voyant les images de liesse ?En plein syndrome coronavirus, je ne sais pas si c’était le top niveau sanitaire, mais en tout cas ça m’a fait du bien de voir une telle exaltation. Sainté, c’est vraiment ma ville, je connais toutes les larmes, la souffrance, et je connais toute la poésie que le foot peut apporter. Et voir des images un peu sympas de la ville, qui ne soit pas des photos de zones sinistrées ou moches, c’est magnifique. Il y a un truc qui transcende l’actu, je ne suis pas médecin, donc je ne raisonne pas avec cette casquette-là, mais quand je vois des images de joueur qui pleurent de joie et qui s’embrassent, je trouve ça presque poétique.

La finale face au PSG ? C’est comme arriver devant une star du porno avec un micropénis…

L’ASSE pour toi, ça représente de bons souvenirs ?Je dois être honnête, à la base je ne suis pas un énorme expert de foot. En revanche, je peux te parler longtemps d’ambiance et de super soirées football que j’ai vécues. Tiens, comme ce derby, il y a une vingtaine d’années. Avec des potes, on est tombé sur des ultras lyonnais qui étaient tous en pantoufles. Comme il s’étaient fait chatouiller avant, leurs pieds avaient triplé de volume et ils pouvaient rien chausser d’autres. Et quand les mecs commencent à crier « Allez Lyon ! » dans notre tribune et à vouloir se battre, ça fait bizarre de te dire que tu vas échanger des manchettes contre des types en charentaises. Perso, c’est quand j’ai pris un front que j’ai compris que ça faisait partie du jeu. Je suis sympathisant, c’est le prix de ce noble sport. (Rires.) En plus, ce que j’ai appris avec le temps, c’est que parfois on peut se manchonner avec des gars, ça n’empêchera pas derrière d’aller au bar ensemble pour s’enfiler des Suze.

Dis-nous ce que tu vas faire si Saint-Étienne gagne la coupe : un nouvel « arrosage de fiandard » en perspective ? J’hésite depuis longtemps à me faire un tatouage. J’y étais vraiment hostile, mais petit à petit ça commence à me titiller. Il est pas improbable, si Sainté va au bout, que je me fasse un petit tatouage 42, avec l’étoile bien sûr ! Côté troisième mi-temps, malheureusement je serai en train de jouer ma dernière pendant la finale. On est très triste de ne pas pouvoir y assister, mais on a tous nos potes qui vont affréter un bus de Saint-Étienne et on va pouvoir se retrouver à la Divette de Montmartre (un bar stéphanois dans le 18e arrondissement de Paris, N.D.L.R.) pour s’arroser la croupe de façon velue !

Dernière question : est-ce que tu as prévu d’appeler un éventuel futur enfant Ryad, comme Boudebouz, ou as-tu un autre projet ?Alors, sans tabler sur quelque chose d’aussi excentrique, j’ai un vrai projet artistique que je veux mener à bien dans cette ville. Grosso modo, au même titre que les centres de formation de l’ASSE pour le foot, j’aimerais faire un parallèle pour les jeunes qui écrivent. Je suis de plus en plus quémandé par les sportifs stéphanois pour parrainer ou encadrer ceci-cela, mais moi ce que je veux, c’est redorer le blason de cette ville, en offrant plus de relais aux jeunes qui écrivent et enfin montrer qu’à Saint-Étienne, il se passe des belles choses. Plus que l’ASSE, j’aurai toujours Saint-Étienne tatoué au fond de mon cœur.

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Rennes écartèle les Verts
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