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  • Euro 2012 – Groupe C – Croatie/Espagne

Iniesta, ce patron

Par Thibaud Leplat, à Madrid
Iniesta, ce patron

À 28 ans, le petit Andrés est devenu très grand. En deux matchs, il a déjà réglé son compte aux starlettes de la compète. Le MVP de l’Euro, c’est lui. Il ne lui manque plus que de décapsuler son compteur buts.

Andrés Iniesta n’a marqué que 11 buts en 67 matchs avec l’Espagne. Mais parmi eux, il y a celui que tout le monde veut marquer. C’était à Johannesburg en 2010. L’Espagne devenait championne du monde. Andrés garde ses sensations comme un trésor et n’oubliera jamais : « Je n’ai pensé qu’à la manière de frapper le ballon et où je voulais la mettre. Depuis le moment où je la contrôle, je sais que je marque. Que le défenseur arrivera trop tard, que le gardien ne l’arrêtera pas… Il y a juste à attendre que le ballon retombe et que la loi de Newton s’applique. Je savais que le ballon allait redescendre, que j’allais frapper et que j’allais marquer. Cette fois-ci, la pomme, c’était le ballon et mon pied, la tête de Newton. » Depuis ce match, Iniesta est devenu quelque chose de plus qu’un joueur de foot. « J’ai l’impression que les gens m’aiment beaucoup. » Aimer est une autre façon d’obéir. Sans élever la voix et sans se faire remarquer, Iniesta est devenu le boss de la Roja. Andrés est celui que tout le monde écoute, celui dont on aimerait bien être aimé. Bref, le patron.

Avant les épreuves, ses fidèles aiment à se remémorer sa légende. Le gamin tout pâle de Fuentealbilla, bled sans aucun intérêt planté au milieu de la Mancha, adore son grand-père, Andrés. Tous les jours, sur la place de la mairie, c’est la finale de la Coupe du monde qu’il joue, pas celle de l’Euro. Le week-end, il joue pour Albacete, le chef-lieu. C’est son oncle, Andrés lui aussi, qui fait avec lui les 90 kilomètres aller et retour pour que le petit aille s’entraîner et jouer ses matchs. Le petit est heureux. Mais à 11 ans, le Barça découvre la perle et l’arrache à sa glaise. Un jour de 1996, son père l’accompagne jusqu’à Barcelone. Là encore, Andrés se souvient de tout : « Je me souviens du voyage en voiture, quand nous nous sommes arrêtés à une station-essence pour manger. On était incapables d’avaler quoique ce soit. Ni moi, ni mon père, ni ma sœur n’avons rien mangé parce que nous mourions de tristesse. Mais, aujourd’hui, quand j’y repense, je sais qu’il n’y avait pas d’autre solution. Je voulais être footballeur et le Barça m’a donné cette opportunité. » L’homme à la tête d’enfant est devenu une légende plus tôt que les autres. Cet Euro est le sien, il le sait.

Merci patron

Car, pour la première fois de sa carrière, Andrés joue une grande compétition en pleine possession de ses moyens. En 2008, une gastro a beau perturber sa préparation, le gamin joue tous les matchs du tournoi. Mais le patron de l’équipe d’Aragonés, c’est Xavi. C’est lui qui oriente, ralentit et accélère. Iniesta n’est qu’un second violon dans l’orchestre espagnol. Le petit n’est encore qu’un milieu de plus dans la cuvée espagnole. Il est encore fragile et se blesse à peine commencée la saison avec le Barça, au retour d’Autriche. Les deux ans qui précèdent le Mondial africain sont un chemin de croix. Après huit blessures consécutives, il est néanmoins (presque) prêt pour l’Afrique du Sud. Contre la Suisse, Del Bosque ne prend pas de risque. Iniesta ne joue pas et l’Espagne encaisse sa seule défaite en phase éliminatoire en quatre ans.

Mais, cette année, tout est différent. Le chef d’orchestre de l’Espagne, c’est lui. Del Bosque lui donne plus de liberté que Guardiola. Chez Pep, la star, c’est Messi. Il est le seul à jouir d’une totale liberté de mouvement. Les autres ne servent que d’accompagnement au génie et jouent la partition d’un autre. En Espagne, le virtuose, c’est Andrés. Accélérer, ralentir, provoquer : c’est lui qui rompt la monotonie du Toque de la Roja. À 30 mètres, il est le seul à provoquer la défense. Et il faut en avoir dans le short pour provoquer en un contre un toute la défense italienne en même temps. C’est sur une de ses fixations que Silva se démarque et trouve Fàbregas. Contre l’Irlande (victoire 4-0), il est dans le coup sur les trois premiers : une accélération et une passe en profondeur pour Silva, une frappe relâchée (encore) pour Silva par le gardien et une récupération dans le rond central. Andrés est, en plus, l’Espagnol qui a le plus frappé au but. En 2 matchs, il a tiré dans le cadre 11 fois. Il n’a pas encore marqué ? Normal, l’Espagne n’est pas encore en finale.

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Par Thibaud Leplat, à Madrid

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