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Impressions d’Afrique

Par Rico Rizzitelli
Impressions d’Afrique

Un vainqueur (la Zambie) inédit, des Éléphants dévastés, un public clairsemé, peu de buts : le bilan de la CAN en pointillés…

Cette CAN 2012 va laisser, comme souvent, un souvenir mitigé, un sentiment diffus sans qu’on sache vraiment lequel domine. Le niveau moyen qui ne cesse de monter ? L’absence des grands pays ? La faillite plus ou moins relative des favoris supposés ? Les nombreux trous d’air qui ont peuplé la plupart des matchs ? On connait les explications les plus évidentes : l’absence de préparation de la majorité des équipes ; le manque d’automatismes de sélections dont les joueurs sont éparpillés ; des terrains cabossés (argh, celui de Libreville, dimanche) ; le choc thermique – notamment pour les joueurs qui n’ont pas grandi en Afrique ; l’impact physique choisi par défaut par certaines formations… Un indice ? 2,54 buts par match après la phase de poules, 1,87 à partir des ¼ de finale et 2,37 au final. Huit rencontres sur trente-deux qui se terminent avec plus d’un but d’écart : la preuve d’une compétition serrée, hantée par la crainte et la peur de mal faire.

Heureusement, certaines rencontres valaient par leur dramaturgie (Maroc-Tunisie (1-2) ; Gabon-Maroc (3-2) ; Zambie-Sénégal (2-1) ; Guinée-Mali (1-0) ; Soudan-Burkina-Faso (2-1) ; Guinée-Équatoriale-Sénégal (2-1). Des matchs où le parfum singulier de la Coupe d’Afrique des Nations refaisait surface. Furtivement. Le niveau technique, individuel et collectif, continuait à être moyen, pour être gentil. Les tribunes clairsemées, dès lors que les Panthères gabonaises ou le Nzalang Nacional ne foulaient pas la pelouse, n’aidaient pas à la transcendance. La CAN en Afrique du Sud en janvier 2013 pourrait remédier à ça.

Zambie Birdhouse

Dès le début de la CAN, victoire sur le Sénégal (2-1), la Zambie a impressionné avant d’emprunter le grand huit et les montagnes russes. Un nul contre la Libye (2-2) et une victoire poussive contre la Guinée-Equatoriale (1-0) avant de remonter la pente contre le Soudan (3-0) puis de passer en demie contre le Ghana (1-0), après une première mi-temps quelconque. Au cours de ce parcours cahoteux, Hervé Renard aura fait preuve de sa maestria tactique, modulant son milieu de terrain en fonction de ses adversaires, sortant même Mayuka contre les Black Stars. Les Chipolopolos bénéficient également de la politique (un centre de détection, la formation des cadres, un nouveau stade, des sponsors…) mise en place par Kalusha Bwalya, le président de la fédération zambienne et de sa décision de virer Dario Bonetti, le coach italien, après la qualif’ pour cette CAN dans un groupe certes aisé (Comores, Libye, Mozambique) et de rapatrier le Renard dans le sérail de Lusaka où le natif d’Aix-les-Bains vit à l’année.

Afin de mieux préparer l’épreuve, les Balles de cuivre sont allés en Inde et en Afrique du Sud, loin du tumulte. Près d’une dizaine de joueurs étaient déjà au Ghana en 2008 et en Angola en 2010 et la quasi-totalité d’entre eux jouent au pays ou dans la région (RDC, Afrique du Sud), ce qui facilite la cohésion et les automatismes. Si l’on songe que les Pharaons, qui ont enlevé les trois éditions précédentes avec une équipe presque 100% made in Égypte, cela fait donc quatre fois de suite que des formations « autochtones » l’emportent sur des constellations de stars putatives. Peut-être une piste à suivre pour l’an prochain ?

Au cimetière des Éléphants ?

Au milieu des décombres qui leur sont tombés sur la tête dimanche soir, les Ivoiriens – surtout les plus âgés – peuvent peut-être entrapercevoir le bout du tunnel. Histoire de ne pas disputer deux compétitions les années de coupe du monde, les dirigeants de la CAF ont décidé de basculer la Coupe d’Afrique du Sud les années impaires. On remettra donc le couvert au pays de Mark Fish et d’Oscar Pistorius, en janvier prochain. Tout cela ne consolera guère les fans des Éléphants, attendu que c’était l’année ou jamais. L’an prochain, l’Égypte, le Cameroun (où le Samuel aura eu toute l’année pour se préparer), voire le Nigeria ou l’Algérie seront probablement là. Sans compter le champion d’Afrique zambien et quelques revanchards enragés (Ghana, Maroc, Sénégal)… Et ces Éléphants, plutôt vieillissants, auront un an de plus… A l’instar de la CAN dans son ensemble, les gars de François Zahoui ont laissé derrière leur sillage une drôle d’impression, semblant hésitants sur la marche à suivre. Drogba et les siens ont joué d’abord pour ne pas prendre de but, et de ce point de vue, c’est assez réussi.

Le quatuor offensif s’est épuisé dans le repli et le pressing : Gervinho a ouvert des brèches sans être décisif dans les derniers mètres (sauf en demi-finale), Yaya Touré évoluait trop haut et a peu pesé sur le jeu des Orange et Drogba a joué par intermittence, même s’il fut un admirable capitaine courage. Seul Kalou, au final, aura été à la hauteur de sa réputation. Comme le Ghana, la Côte d’Ivoire a constamment donné la sensation d’en avoir sous la pédale, sans jamais passer le cran du dessus. Il leur manquait l’état d’esprit, cette volonté d’aller toujours de l’avant, enseignée pour beaucoup d’entre eux par Jean-Marc Guillou, mais les échecs passés ont pesé lourd. L’émergence de Wilfried Bony et Seydou Doumbia pourrait aussi modifier l’ordonnancement offensif des Éléphants. Lorgner vers un 4-4-2 ? Ils seraient également inspirés de trouver un régulateur au milieu, une sorte de gare de triage qui donne le ton, gère les temps faibles et les fulgurances. Un rôle pour lequel Yaya, pourtant fantastique avec City, n’est pas fait. François Zahoui et Didier Drogba, qui seront sûrement là dans un an, pourraient y réfléchir…

Clauss : la poisse est prise

Par Rico Rizzitelli

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