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Ils ont marqué le foot sud-américain (de 30 à 21)

Par Léo Ruiz, Florian Lefèvre, Alexandre Doskov, Arthur Jeanne et Ruben Curiel
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Ils ont marqué le foot sud-américain (de 30 à 21)

Après les tops européens, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football sud-américain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 30e à la 21e place.

30. José Sanfilippo

C’était encore l’Argentine pré-maradonienne. Di Stéfano, lui, faisait déjà les beaux jours du Real Madrid, et Pelé mettait le Brésil sur le toit du monde. José Sanfilippo, El Nenê, avait beau faire des exploits avec le maillot de San Lorenzo (199 buts en 258 matchs), sur le plan international, personne ne reconnaissait son talent. Alors, depuis la fin de sa carrière au début des années 70, après deux nouveaux titres avec le Ciclón, il a commencé à faire lui-même son éloge et à dézinguer tous les autres joueurs argentins. Maradona en tête. Extraits, depuis son confortable appartement du barrio Caballito, à Buenos Aires : « Dans le monde, il y avait trois grands numéros 10 : le negro Pelé, Suárez du Barça et moi. On se disputait le royaume et tout le monde parlait de nous. » « Tout ce que font les joueurs argentins actuellement en Europe, moi je le faisais avec beaucoup de facilité. Je suis allé là-bas avec San Lorenzo, avec Boca, avec Nacional de Montevideo, avec la sélection. Et à chaque fois, sans exception, j’ai terminé meilleur buteur. Et largement, hein ! » « Un jour, je dis à Carlos Minoain, grand gardien de Gimnasia, alors leader du championnat :« J’ai rêvé que je te mettais quatre buts aujourd’hui. »Il rigolait, son équipe était excellente à ce moment-là, et nous, avec Boca, on était deuxièmes. Résultat, on gagne 3-0 et je marque les trois buts. Je m’excuse de n’avoir pas marqué le quatrième. » « Moi, j’annonçais mes exploits avant de les réaliser. » « Si j’étais allé jouer en Europe, j’aurais fait un malheur. » « C’était impossible pour les défenseurs adverses de m’attraper. J’étais très rapide, très intelligent dans le jeu, je créais les actions et les concluais. Tout était facile pour moi. » « Je n’avais pas la presse avec moi, mais je leur répondais sur le terrain en leur mettant bien profond avec de la vaseline. » « Pelé, j’ai joué deux fois contre lui, lors d’un aller-retour de finale de Copa Libertadores entre Santos et Boca en 1963. Il a mis un but, j’en ai mis trois. » « Maradona était une grosse pleureuse, tandis que Messi, lui, ne dit pas un mot. » Son histoire préférée ? Celle du but du siècle de Maradona. « C’est un CSC du défenseur anglais. » LR


29. Roberto Carlos

L’homme qui a fait taire tous les mauvais blagueurs qui affirmaient que les latéraux étaient les pires joueurs de l’équipe, les moins talentueux, ceux à qui on confiait la tâche la plus ingrate. Du haut de son mètre 68, solidement planté sur deux hypercuisses tout droit sorties d’un film de super héros, Roberto Carlos a laissé derrière lui quelques couloirs gauches encore fumants. Doté d’une vitesse de pointe de folie et d’une puissance de frappe de buffle, il a été l’un des arrières gauches les plus offensifs et redoutés de son temps, surtout lors de ses plus de cinq cents matchs disputés en onze saisons au Real Madrid. Il s’en est tiré avec trois Ligues des champions, et quatre titres de champion d’Espagne, et surtout une Coupe du monde avec le Brésil en 2002. Au-delà d’empiler les titres en Europe, en sélection et même au pays (il est double champion du Brésil avec Palmeiras en 1993 et 1994), il s’est aussi amusé à faire exploser les compilations vidéo avec des buts complètement démentiels, dont quelques coups francs dantesques. Il est même passé à deux doigts de la consécration suprême avec sa 2e place au Ballon d’or en 2002, juste derrière son partenaire en sélection et coéquipier au Real Madrid, Ronaldo. AD

Vidéo

28. Rivaldo

Sa carrière, il l’a passée dans l’ombre de Romário, Ronaldo et Ronaldinho. Rivaldo, le « chat noir » du Brésil selon les termes de son propre sélectionneur, Mario Zagallo, en 1996. En finale du tournoi olympique, le gaucher qui évolue alors au Deportivo La Corogne, laisse filer un ballon qui amorce une contre-attaque fatale du Nigeria. Deux ans auparavant, le jeune Brésilien était laissé de côté pour le Mondial US. Mais pas de quoi terrasser un bonhomme qui a connu la misère et la malnutrition durant son enfance. Sur les plages de São Paulo, le jeune Rivaldo vendait des babioles aux touristes pour pouvoir se remplir le bide. Sa vista et ses feintes de frappe folles le sacreront Ballon d’or 1999 (champion d’Espagne avec le Barça – vingt-quatre buts –, vainqueur, meilleur buteur et meilleur joueur de la Copa América cette année-là), avant de pouvoir soulever la Coupe du monde en 2002. Reste un chef-d’œuvre : ce contrôle poitrine /retourné qui conclut un triplé face à Valence. FL


27. Héctor Chumpitaz

Le Capitán de América. Non, ce n’est pas le titre traduit en espagnol d’un blockbuster américain. Simplement le surnom de l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire. Héctor Chumpitaz, né à Cañete au Pérou, n’a jamais quitté le continent sud-américain au cours de sa carrière. C’est au Sporting Cristal qu’il remplit son armoire à trophées et se retire. Mais surtout, c’est avec le maillot de sa sélection que Chumpitaz brille. Capitaine d’une génération péruvienne incroyable (Perico León, Roberto Challe, Cholo Sotil par exemple), le défenseur central à la technique d’un numéro dix et à l’instinct de buteur (il a tout de même planté soixante-cinq buts au cours de sa carrière) a participé à deux Coupes du monde, au Mexique et huit ans plus tard en Argentine, avec sa patrie. En 1970, les Péruviens sont éliminés en quarts de finale par le Brésil de Pelé. Son but contre la Bulgarie reste l’un des meilleurs souvenirs de football d’une nation au palmarès plutôt maigre. Après une belle carrière, Héctor Chumpitaz devient entraîneur. Sans succès. Il est aussi condamné à deux ans de prison, pour des liens avec Vladimiro Montesinos, homme politique à la tendance mafieuse. Avant d’être relaxé. RC


26. Hugo Sotil

Le Barça ne voulait pas le libérer pour la Copa América 1975. Sans lui, le Pérou a tapé la Seleção, au Brésil, en demi-finale aller. Sans lui, les Incas ont fêté la qualification pour la finale sur un tirage au sort à pile ou face (!), après la défaite au retour (0-2). Sans lui, le Pérou et la Colombie se sont rendu la pareille en finale aller-retour. Et puis Hugo « El Cholo » Sotil s’est décidé : « Quand j’ai appris qu’on jouait un troisième match, j’ai dit à ma femme Guillermina :« Achète les billets et prépare les valises », racontera l’attaquant péruvien (So Foot #89), elle m’a appuyé même si elle était enceinte. » Et El Cholo, arrivé à l’improviste, a planté le but vainqueur lors du match d’appui, offrant le sacre continental à son pays. Le club catalan devait au moins ça à celui qui acheva la manita de 74 infligée par la bande à Cruyff au Real, à Bernabéu. La scène narrée par Sotil suit le cinquième but : « Là, je me suis mis à courir comme un fou vers la tribune. Puis je vois Cruyff qui vient me prendre par le cou. – Mais Cholo, qu’est-ce que tu fais ?- Je vais fêter mon but, Johan.
– Tu cours vers la tribune madrilène, couillon. Ils vont te tuer ! » FL


25. Mário Zagallo

Le « Maracanazo » , il l’a vécu de l’intérieur, en tant que ramasseur de balles. En 1950, l’espoir brésilien Mário Zagallo s’apprête à rejoindre Flamengo. Le Brésilien y collectionnera les titres, comme lors de la suite de sa carrière à Botafogo. Surnommé « Formiguinha » – la Petite Fourmi – pour son travail de sape, le milieu gauche se retrouve aussi souvent en attaque, comme lorsqu’il marque le quatrième but de la Seleção en finale du Mondial suédois. « Cet homme qui fut l’un des plus grands joueurs brésiliens en son temps, et qui a conquis quatre titres mondiaux a écrit une page d’histoire du football brésilien. C’est un honneur pour moi d’avoir travaillé avec lui » , rendra hommage Ronaldo. Joueur en 58 et 62, entraîneur du mythique Brazil 70, Zagallo est entraîneur-adjoint en 94. Lors du tournoi aux États-Unis, justement, il refuse par superstition que Moacir Barbosa, le gardien auriverde qui avait encaissé le but fatal de l’Uruguay en 1950 sous ses yeux, ne vienne saluer le groupe brésilien. Un comble pour un homme qui a porté le numéro treize toute sa carrière ! FL


24 – 23. Iván Zamorano et Marcelo Salas

Au début des années 90 émerge l’un des meilleurs joueurs de tête de l’histoire. L’homme a aiguisé sa détente enfant, en tentant d’atteindre avec sa caboche une petite ampoule qui pendait au plafond de la maison familiale. Chaque jour, il cassait l’ampoule, chaque jour sa mère en achetait une nouvelle et la plaçait un peu plus haut. Il s’appelle Ivan Zamorano, il sera surnommé l’hélicoptère. Un hélicoptère qui plane sur les pelouses espagnoles, gagne le trophée de pichichi en 1995 avec le Real Madrid. Un groupe de rap chilien chante alors sa légende : « Grande Zamorano, grande como las estrellas. » Au même moment un autre avant-centre chilien devient une idole en Amérique du Sud, il fait pleuvoir les buts sous le maillot de la U de Chile, puis de River Plate. Toujours avec le même sang-froid. Il s’appelle Marcelo Salas et sera surnommé le Matador. Les deux se croiseront ensuite sur les pelouses italiennes, le premier avec l’Inter et son inoubliable dossard 1+8, le second sous les couleurs de la Lazio. Mais c’est surtout avec le magnifique maillot Reebok de la sélection que le duo marque l’Amérique du Sud de son empreinte. Quand, vers la fin de la décennie, la presse brésilienne surnomme Ronaldo et Romário, ses deux pyromanes, Ro-Ro, la presse chilienne lui répond en appelant son prolifique duo d’attaque Sa-Za avec une ironie bienveillante. Et en réalité, la paire d’as de la Roja n’a pas grand-chose à envier aux Brésiliens. Lors des éliminatoires pour le Mondial 1998, Zamorano termine meilleur buteur avec douze buts en dix matchs, Salas second avec onze buts en dix matchs. Des statistiques folles. La preuve aussi de la complémentarité des deux hommes. Une entente parfaite, dont c’est peut-être Zamorano qui parle le mieux dans SO FOOT : « Marcelo a été mon meilleur partenaire d’attaque. En réalité, je crois qu’on formait un duo qui se connaissait à la perfection. On était tous les deux attirés par le but. Quand tu regardes certaines actions, c’était hallucinant. Chacun sentait le jeu de l’autre. On savait où on devait aller, où faire les appels, où on allait recevoir le ballon. On se regardait et on se comprenait, c’est tout. » Un alliage impressionnant entre deux tueurs, deux renards des surfaces qui pourtant n’ont pas grand-chose en commun hors du pré. Voire que tout oppose. Zamorano est un homme de la capitale Santiago, un citadin. Salas est un provincial, il vient de Temuco, une petite ville tranquille en territoire mapuche. Ivan est une grande gueule, un séducteur, Marcelo est un taiseux, comme le sont les gens du sud du Chili. L’hélicoptère a le cœur à gauche quand le Matador est un homme de droite. Zamorano a grandi fan de Colo-Colo qu’il suivait partout dans le pays gamin avec son père. Il réalisera son rêve en terminant sa carrière avec le club albo. Salas, lui, est hincha de la U de Chile, le grand rival dont il est l’une des plus grandes idoles. Jusque dans leur reconversion, les deux sont différents : quand Zamorano le flambeur fait faillite, Salas s’enrichit discrètement sur ses terres, grâce à ses champs de canneberge. Au Chili, il est de notoriété publique que les deux hommes ne s’apprécient guère. Ce que Zamorano tente de démentir discrètement : « La presse disait qu’en sélection, il y avait le groupe de Salas et le groupe de Zamorano. On était les leaders, moi je représentais sans doute plus ceux de Colo-Colo, lui ceux de la U, mais cette rivalité était complètement fausse. Maintenant, si tu me demandes si on était amis, non on n’a jamais été amis, c’est une question d’affinités. Une fois que le match est fini, j’ai le droit d’aller boire une bière avec qui je veux ! » Quand les Chiliens, eux, boivent une bière, le sujet revient constamment sur la table. Qui est le plus fort entre Salas et Zamorano ? Le débat est interminable, les deux hommes indissociables. En tout cas au Chili, on n’a toujours pas su les départager. AJ


22. Jairzinho

Les supporters marseillais sont des gens courageux. Ces derniers temps, ils ont souvent dû se contenter d’attaquants en panne, de performances offensives insipides, et de buteurs peu fertiles. Et dire qu’il y a un peu plus de quarante ans, lors de la saison 1974-1975, ceux qui fréquentaient le stade Vélodrome ont eu la chance de voir Jairzinho à l’œuvre. Car aussi étrange que cela puisse paraître, le seul club européen dans lequel le Brésilien ait jamais joué est l’OM. Un passage éclair, un an seulement, écourté par la condamnation du joueur pour une embrouille avec un arbitre de touche. Avant cela, il était devenu une légende lors de ses douze années passées à Botafogo, où cet attaquant complet était surnommé « l’ouragan » . Mais son chef-d’œuvre absolu restera la Coupe du monde 1970, la deuxième qu’il dispute après celle de 1966. Aligné en attaque à côté de Pelé, Tostão et Rivelino, il marque tout simplement à chaque match, y compris lors de la finale facilement remportée face à l’Italie. Reconverti en entraîneur après sa retraite, il jure depuis vingt-cinq ans être celui qui a découvert Ronaldo, et qui lui a permis de percer. Une version contestée, mais à laquelle il n’a jamais cessé de s’accrocher. AD


21. Cafu

142 sélections pour le Brésil. Qui pour battre le record de Cafu ? Il va falloir se lever tôt pour venir chercher l’ancien latéral droit de la Seleção, qui a placé la barre très haut. Cet athlète complet et inusable a squatté l’aile droite du Brésil de 1990 à 2006, disputant les quatre Coupes du monde qui se sont déroulées durant cette période, un autre record qui risque de tenir un bon bout de temps. Autre chiffre hallucinant, sur les quatre Mondiaux qu’il a disputés, il en a remporté deux (1994, puis 2002 en tant que capitaine) et a participé à une finale en 1998. L’association qu’il formait avec Roberto Carlos quand ce dernier était l’arrière gauche du Brésil était écœurante pour leurs adversaires, et après cinq années pleines de réussite et de titres au São Paulo FC, Cafu s’est dit qu’il était temps d’aller gratter quelques trophées sur le Vieux Continent. Avec la grande Roma emmenée par Capello, il gagne le Scudetto en 2001, puis file à l’AC Milan où il remporte un nouveau titre de champion d’Italie en 2004, mais surtout une Ligue des champions en 2007. AD

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Selon son ancien coach, Vinícius Júnior a surtout « une bonne étoile »
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