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Ils ont marqué le foot français, de 40 à 31

Par Florian Cadu, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Nicolas Jucha
8 minutes
Ils ont marqué le foot français, de 40 à 31

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On termine donc avec la France, et les joueurs classés de la 40e à la 31e place.

40. Paul Pogba

23 ans mais déjà grand. Piqué au Havre par United, arraché à Manchester par la Juve, cité dans les meilleurs clubs européens chaque été… Le finaliste de la C1 2015 continue de faire grossir sa réputation. Mais pour choper le Ballon d’or, objectif qu’il revendique sans peine, il doit s’imposer en véritable patron des Bleus. Quoi de mieux qu’un Euro dans son propre pays pour montrer qu’il en a les épaules ? Leader technique à Turin, la Pioche peut prouver qu’il sait tout faire et qu’il est capable de « devenir une légende » en écrivant la sienne. En remportant, enfin, le premier titre international de sa jeune carrière abonnée aux trophées nationaux. À lui de mener l’équipe de France tout en haut. FC

39. Larbi Ben Barek

« Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en est le dieu. » Rarement Pelé aura été aussi élogieux envers un autre footballeur. Pourtant, rien n’était gagné d’avance pour la Perle noire. En EDF entre 1938 et 1954 – soit la plus longue carrière internationale d’un joueur en Bleus -, Ben Barek a toutefois toujours eu la seule nationalité marocaine. Si on ne connaît pas véritablement son année de naissance (1914, 1916 ou 1917 ?), il subit en revanche le racisme bien ancré de son époque. Il est par exemple pris pour cible par les Italiens, qui lui reprochent ses origines, lors d’une rencontre à Naples le 4 décembre 1938. En retour, l’attaquant entonne la Marseillaisecomme jamais. Dix ans plus tard, c’est un dirigeant du championnat national qui lâche des propos plus que douteux quand le natif de Casablanca quitte le Stade français pour l’Atlético de Madrid : « Ben Barek n’est pas un sujet de nationalité française, encore qu’il figure dans l’équipe de France. Il ne peut donc être question de le retenir chez nous. » Hommage à l’homme décédé en 1992.

38. Patrick Battiston

On a beau avoir vu ces images mille fois, la mille et unième fait toujours aussi mal. Et les suivantes auront le même effet. Même les commentateurs de l’époque, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué n’en reviennent pas. Après plusieurs ralentis, Larqué lâche un simple mais terriblement vrai : « Il est fou, ce Schumacher. » Eh oui, le gardien allemand vient juste de réaliser la plus violente agression d’un Allemand contre un Français depuis la Seconde Guerre mondiale, et ce, en demi-finale de Coupe du monde. Mais avec ce choc mythique, on en oublierait presque que Patrick Battiston était surtout un très bon footballeur, un défenseur qui a joué 558 matchs de championnat de France, et qui a remporté le titre avec trois clubs différents. Battiston, c’est aussi 56 sélections en Bleu, et l’Euro 84 dans la poche. Tout sauf un punching ball, donc. AD

37. Éric Abidal

Il est sûrement l’un des meilleurs témoins de la période Domenech à la tête de l’équipe de France. Du pire – les fiascos à l’Euro 2008 et au Mondial 2010 -, mais aussi du meilleur, avec une finale de Coupe du monde 2006 comme latéral gauche. Avec Florent Malouda devant lui, le même partenaire qu’à l’Olympique lyonnais pendant quatre années de maîtrise totale sur la scène française. Un club avec lequel il ne connaît jamais mieux que les quarts de finale européens, et en point d’orgue cette cruelle élimination à Milan en 2006 pendant laquelle Jean-Michel Larqué répète plusieurs fois « il s’est troué » . Il en faut plus pour abattre un homme revenu au plus haut niveau après une tumeur au foie. Et au FC Barcelone, on a bien saisi la valeur de cette force mentale, et c’est ainsi le Français qui a l’honneur de soulever la coupe aux grandes oreilles 2011 en premier, les deux capitaines habituels Xavi et Puyol lui ayant confié le brassard pour la remise du trophée. En Catalogne, il remporte quatre Ligas, deux Champions et deux Mondiaux des clubs. Être titulaire dans la grande équipe de Pep Guardiola, aux côtés de l’une des plus belles générations du football espagnol, cela aide. Mais si Éric Abidal a pu se forger un tel destin, c’est parce qu’il en était digne, pas parce qu’on voulait lui faire plaisir. NJ

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36. Patrice Évra

Pour beaucoup, il est encore l’un des symboles de Knysna. Et le restera à jamais, tant il s’était mis en avant pendant le fiasco du Mondial 2010. Mais six ans plus tard, l’arrière gauche au parler le plus franc du foot français est encore là. La preuve non pas d’un sens politique aiguisé, mais d’une solidité mentale à toute épreuve. Oui, il se kiffe, oui, il peut manquer de respect publiquement à un ancien champion du monde ou dire sans ciller que Manchester United rêve de le voir finir sa carrière à Old Trafford. En ajoutant que cela ne le botte pas plus que ça… Mais Patrice Évra, c’est surtout un joueur qui a su se relever d’un début de carrière galère dans les tréfonds de la Serie C italienne. Un joueur qui est entré par la petite porte en Ligue 1 avec Nice, avant d’en repartir en valeur sûre finaliste de la Ligue des champions avec Monaco. C’est aussi un joueur qui a su gagner le respect de Sir Alex Ferguson et se rendre indispensable à Manchester United – et construire le palmarès qui va avec – avant de prouver qu’il n’était pas encore cramé à 34 ans sous les couleurs de la Juventus. Et à 35 piges, il est encore indispensable à l’équipe de France qu’il va accompagner à l’Euro. Si jamais les Bleus réalisent l’impossible, nul doute qu’on lui parlera un peu moins du bus une fois sa carrière achevée. Reste à savoir quand il décidera du clap de fin. NJ

35. Bernard Lama

Certains gardiens de but sont puissants. D’autres sont intelligents dans leur placement, ou précis dans leurs interventions. Bernard Lama alias « le chat » était juste beau. Beau, gracieux et félin. Doté d’une détente de basketteur NBA qui lui permettait d’aller chercher des ballons partout malgré sa taille modeste (1m83), Bernard Lama a connu une montée en puissance progressive dans différents clubs de Première division avant de remplacer triomphalement Joël Bats dans les buts du PSG en 1992. L’équipe de France pense à lui dans la foulée, et il est de l’aventure France 98 même s’il revient d’une grave blessure et d’une période compliquée en club. Monté sur ressorts, spectaculaire, fumeur de cannabis, charismatique, fiable, Lama, c’était un peu tout ça à la fois. Et la nature semble avoir brisé le moule dans lequel elle l’avait fait. AD

34. Jean-François Larios

« Aux alentours des mois de février-mars 1982, j’étais en conflit ouvert avec Platini. Il ne pouvait pas y avoir Platini et moi dans le même groupe. J’ai quitté les Bleus à cause de ça. » Bien avant les textos de Giuly à Estelle Denis, de la possible liaison entre la journaliste et Pirès ou de l’affaire Terry-Bridge, il y eut le conflit Larios-Platini. Partenaires en sélection française et à Saint-Étienne, le premier aurait tout simplement chopé la nana du second. Ce qui aurait beaucoup nui aux résultats des deux équipes. Que ce soit après l’entraînement ou un match, JF quittait toujours le stade en premier afin d’éviter Platoche. Pour le France-RFA de 82, il aurait même assisté à la partie dans les tribunes à la demande du numéro dix. Sinon, Jean-François Larios était un bon joueur de foot. FC

33. Gérard Janvion

Le couteau suisse des années 1970-1980. « Le Cerbère » a commencé sa carrière à l’AS Saint-Étienne comme attaquant en 1972. Mais rapidement, Robert Herbin le repositionne en tant que latéral droit, pour faire jouer sa vitesse. C’est à ce poste qu’il s’impose avant d’être repositionné à gauche pour faire de la place à Patrick Battiston. Après un passage en tant que milieu défensif, il dispute la Coupe du monde 1982 au poste de défenseur central, aux côtés de Marius Trésor. Où qu’il soit sur le terrain, il se rend indispensable. Ainsi, en presque 400 matchs professionnels, il en a disputé un seul en tant que remplaçant. Et forcément, dans le tas, il y a quelques désillusions. Il est le seul joueur à avoir participé intégralement aux deux défaites mythiques du football français, contre le Bayern Munich en 1976 avec l’ASSE, et contre l’Allemagne en 1982 avec l’équipe de France. KC

32. Robert Pirès

Sa carrière internationale s’est terminée pour une sombre embrouille avec Raymond Domenech. Dommage pour celui qui a réalisé deux des passes les plus cruciales de l’histoire du football français, à chaque fois pour David Trezeguet, contre le Paraguay au Mondial 1998, puis contre l’Italie en finale de l’Euro 2000. Robert Pirès, c’est aussi l’un des héros de 1998 épargné du fiasco 2002, car il s’est pété les croisés avec Arsenal. Il était tellement en feu à ce moment précis que sa présence en Corée du Sud et au Japon aurait changé pas mal de choses. Passé par Metz, avec lequel il décroche une seconde place en Ligue 1 en 1998, Marseille, Arsenal et Villarreal, le milieu offensif polyvalent a quasiment tout connu et côtoyé des très grands, comme Denis Bergkamp à Londres. L’occasion de se construire un joli palmarès – deux titres de champion d’Angleterre notamment sous les ordres d’Arsène Wenger -, mais de buter aussi deux fois sur la dernière marche d’une compétition européenne : en finale de la Coupe de l’UEFA 1999 avec l’OM, et en finale de la Ligue des champions 2006 avec les Gunners. Technique, créatif et généreux dans l’effort, Robert Pirès n’a finalement eu qu’un seul défaut dans sa belle carrière : ne pas savoir s’arrêter. C’est ainsi qu’il a fini poussivement à Aston Villa, puis à Goa, en Inde, sans que l’annonce de sa retraite ne suscite les réactions que son parcours aurait mérité. NJ

31. Bixente Lizarazu

Il a des cuisses à faire des concours de culturisme, une taille à devenir président de la République, un nom de tirage raté au Scrabble, et une plastique à te voler ta petite amie. Accessoirement, il a aussi une Coupe du monde, un Euro, une Ligue des champions, 6 championnats d’Allemagne et bien d’autres trophées, récoltés en presque 100 matchs en Bleu et plus de 270 avec le Bayern Munich. Lui, c’est « Bichente » d’après Christian Jeanpierre, Bixente Lizarazu d’après son état civil. Et comme si le football ne suffisait pas, Liza s’amuse aussi à surfer, à plonger, à lutter pour la défense des océans, à passer un Master en communication et à se marier avec une actrice. L’homme est donc un chouia agaçant, mais on ne lui dira pas. Car oui, il touche aussi sa bille en jiu-jitsu brésilien… AD

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