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Ici c’était Paris !

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Ici c’était Paris !

Hier soir, le Parc des Princes a enfin levé le rideau sur son tout nouveau spectacle. Et même si les comédiens ont assuré le show, le verdict de la billetterie est sans appel : 21 572 spectateurs seulement...

« Bonjour les enfants ! Mais oui, c’est gratuit pour maman. La Visa de papa ? Bien sûr qu’on la prend ! » . Le Tournoi de Paris avait déjà donné le ton. Cette saison, le Parc des Princes se veut un lieu chaleureux, accueillant, où il fait bon venir consommer son samedi soir en famille. Oubliés les épanchements de testostérone aux abords du stade, place désormais aux rires des bambins et aux sourires féminins. Pourtant, deux heures avant le coup d’envoi, c’est le déjà-vu qui domine. L’un après l’autre, les accès des deux tribunes populaires s’embrasent. Essentiellement d’anciens abonnés, venus protester contre le plan Leproux à coups de fumigènes. Agglutinés face aux barrages de Police, ils font monter la pression. Et il ne faut pas attendre bien longtemps avant d’assister aux premières bastons de la saison. Bilan de l’échauffement avec les CRS : 80 interpellations à Auteuil, un peu plus de 160 côté Boulogne. La famille quoi !

« Vous vous z’êtes là ? »

C’est donc dans un Parc des Princes en état de siège que débarquent les premières « PSG family » . Après avoir passé deux checkpoints plus ou moins laxistes sur les règles élémentaires de politesse, slalomé entre une bonne trentaine de véhicule de police, et croisé un escadron de robocops, elles arrivent enfin au pied de leur espace. Celui correspondant aux parties médianes des deux virages – couleur jaune pétant, histoire de ne pas se planter – le fameux « espace famille » , situé non loin de la partie réservée aux gamins des clubs de foot franciliens. D’ailleurs dans les coursives, tout est en place pour amuser les Schtroumpfs. Stands de maquillage, ateliers de tirs au but, distribution de drapeaux, vente de cornes de brume et autres pouet-pouet… Les enfants sont contents, maman est ravie, papa peut passer une bonne soirée. Seule ombre au tableau, Germain le Lynx n’est pas de la partie, la direction ayant décidé qu’il était encore trop tôt pour le présenter à la foule. C’est qu’elle est timide en plus la bestiole…

C’est donc dans un Parc des Princes aux allures de garderie Ikea que débarquent les anciens habitués du PSG. Après avoir acheté L’Équipe, s’être tapé le trajet habituel en transport, et retrouvé leurs potes au dessus du périph, ils se rendent vite compte qu’ils ne pourront pas boire leur petite bière d’avant match dans le bar jouxtant le stade. Arrêté préfectoral oblige. Une fois l’enceinte pénétrée, la surprise est bien pire. Dans les coulisses, les fresques à la gloire du club réalisées par les ultras ont toutes été recouvertes d’une vilaine couche de peinture blanche. Le message est clair : « Du passé faisons table rase ! » . À peine le temps de sécher ses larmes, et c’est le second coup de massue. Le bourdonnement des vuvuzelas a remplacé les chants, et dans les travées clairsemées du Parc, la ferveur se mesure désormais à l’aide d’un thermomètre. Le « Vous vous z’êtes là ? » , une Tour Eiffel graduée de 50 à 130 décibels, avec des niveaux allant de « On joue à huit-clos ? » à « Ici c’est Paris ! » , en passant par « Y’en a qui dorment ? » . Et autant le dire tout de suite, dans un stade qui n’a jamais été aussi vide pour sa première à domicile, le seuil de la douleur auditive fut explosé à deux reprises…

« Grâce à Leproux, on est chez nous… »

Force est de constater que certaines animations fleurent bon la propagande. Outre la Tour Eiffel rectale, une animatrice au phrasé très Canal J distille son micro dans l’espace famille. Sur les écrans du Parc, gros plan sur une fillette au visage bariolé. Question : « Tu aimes ton maquillage ? » . Réponse : « Oh oui, c’est super ! » . Enchainement totalement improvisé sur le papa : « Ça vous fait quoi de venir en famille ? » . Réponse : « Bah c’est super de pourvoir venir à nouveau en famille, ça change… » . En revanche, pour ceux qui sont toujours venus entre couilles, on se pose mutuellement les questions qui fâchent : « On s’fout où on veut ? » , « On peut rester debout ? » , et « On peut rouler un oinj’ là ? » , se posent comme autant de refrain à quelques secondes du coup d’envoi. Rien à faire, pour les anciens, les repères semblent définitivement brouillés.

Alors forcément, côté ambiance, c’est le calme plat. Si les « enculé ! » des Parisiens ont bien retenti à la composition des équipes, durant le match, ce sont surtout les Stéphanois qui assurent la BO. Malgré trois buts et quelques belles banderilles collectives, le public rouge et bleu ne parvient pas à suivre le tempo insufflé par les joueurs. Désorganisé, il essaie tant bien que mal de lancer quelques chants à droite à gauche. Mais sans capo, tambours, ni mégaphones, le combat s’annonce inégal. Même défaits sur le pré, les différents hymnes verts n’auront que rarement été couverts. Et pour ça, les Ultras stéphanois savent parfaitement qui remercier, banderole à l’appui : « Grâce à Leproux, on est chez nous… » . Dur.

C’est bien là tout le fond du problème. En voulant trop s’ouvrir à un nouveau type de public, Paris en a peut-être oublié l’essentiel : à quoi bon gagner sans ferveur ? Arracher l’étiquette « Violence » qui collait au club est sans doute une nécessité, mais donner dans l’excès inverse n’est sûrement pas la seule voie à suivre. Parce qu’une quête de rédemption ne passe pas nécessairement par la vente de son âme, le PSG doit vite trouver un juste milieu s’il ne veut pas jouer tous ses matchs à domicile sur terrain neutre…

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