- Liga
- Real/Atletico (2-0)
Ici c’est Madrid
Hier soir à Madrid, il y avait derby. Et quand il y a Derby dans la capitale, ce qui compte, c'est de faire plaisir à tout le monde. Malgré un bon match des Matelassiers, le Real s'impose 2-0 contre son voisin. On y était. Compte-rendu.
Rien depuis Hasselbaink. Plus rien depuis son doublé du 30 octobre 1999. Ce soir-là l’Atletico en collait 3 au Real Madrid. Le seul rescapé de ce match historique, c’est Iker Casillas. A l’époque, il était entré en cours de match. Onze ans plus tard, le gamin est capitaine de son Real et son palmarès est long comme deux de ses bras. Ce soir les deux frères ennemis sur le terrain, c’est officiellement : Casillas/Marcelo-Pepe-Carvalho-Ramos/Alonso-Khedira/Ronaldo-Ozil-Di Maria/Higuain pour le Real et De Gea/Luis-Ujfalusi-Dominguez-Valera/Simao-Tiago-Suarez-Reyes/Forlan-Aguero. Dans les tribunes 500 Colchoneros et 81.500 Madridistes (dont Zidane). Les Ultra Sur ont prévenu sur le tifo “Esto es Madrid”. Comprendre “Ici c’est (vraiment) Madrid”. Un bon derby quoi.
L’Atletico ne commence pas mal mais pas bien non plus. Or, ici c’est Bernabeu et au bout de 18 minutes ça fait déjà 2-0 pour les locaux sur deux occasions isolées (12′ : Carvalho sur passe déviée de Di Maria, 18′ : coup-franc direct d’Ozil, merci au placement catastrophique du mur colchonero). La défense rouge et blanche a du mal sans Godin. Ujfalusi, il est grand, il est costaud mais c’est à peu près tout. Certes l’Atletico c’est quelques kilos de muscles mais avec quand même quelques grammes de grande classe. A mesure que Tiago fait son trou au milieu, l’Atletico prend des forces. Deux occasions de Forlan et Aguero sauvées in extremis (28′ et 29′), une main de Xabi Alonso dans la surface non sifflée, et puis Reyes rappelle que sa patte gauche a fait rêver l’Angleterre il y a quelques années. 30′ : frappe enroulée vers la lucarne opposée. Parade du Saint. Pepe n’est pas dans le rythme et Agüero fait un malheur dans le dos de Marcelo. Cette première mi-temps confirme l’entre-aperçu à Milan et à Alicante : la défense merengue, ex point fort de l’équipe au début de saison, est devenu son principal point faible. En attendant, ça fait quand même 2-0 pour le Real à la mi-temps. Certes.
Le bonheur à l’espagnole
En deuxième, le Real rappelle que Bernabeu c’est chez lui. Higuain fouette le poteau droit de De Gea d’une reprise de gauche sur un centre d’Ozil. Et puis, plus grand chose et des cafouillages en défense. Tiago, Simao et Suarez font tourner la gonfle. Forlan sort de son hypnose post-Mondial : poteau sur un renvoi aux 18 mètres. Vivement le mois de janvier, qu’on revoie le génie uruguayen. En attentant, l’Atletico va devoir continuer à souffrir en silence. Benz remplace Higuain et court comme un dératé au pressing. La résurrection est en marche. 67′ : Casillas ferme bien son angle en face à face avec le gendre de Dieu. 5ème arrêt de la soirée. Jamais le Real n’a autant souffert cette saison à domicile. Mais Carvalho veille puis se fait mal à l’œil (remplacé par Albiol). Avec 10 buts en 4 matchs jusqu’à présent, CR7 est accroc et frappe sur tout ce qui bouge. Le Real se réveille en fin de match avec 4 occases claires dans le dernier quart d’heure à la faveur d’un milieu à 3 récupérateurs Alonso-Khedira-M.Diarra. Un ballon traîne pour Benz au point de pénalty. Dans les bras de De Gea. Le déclic ne sera pas pour ce soir. L’arbitre siffle la 90ème minute. L’Atletico n’en a joué que 70. Dommage.
En conf “Mou” est content : « L’Atletico joue avec quatre attaquants parmi les meilleurs du championnat. Je suis très heureux de cette victoire » mais le “Mou” est lucide : « Nous ne sommes pas encore un produit fini » . Le Real n’a jamais autant souffert que ce soir et aurait pu payer beaucoup plus cher ses hésitations. Mais heureusement pour le coach portugais, ce soir il y a avait Iker et puis surtout « Carvalho et Khedira. Pour moi, ils ont été les meilleurs du match » . Et Benz ? « De mieux en mieux. Il sera titulaire mercredi en Coupe du Roi » . Et puis ensuite Quique Sanchez Flores entre, le visage relâché, plutôt content de lui : « Nous avons fait un bon match, le Real ne nous a pas vraiment bousculés. Mais les buts sont arrivés à cause de deux erreurs isolées » . Bref, ce soir tout le monde est content. Madrid, c’est le paradis, en fait.
Thibaud Leplat, au paradis
Par