- C3
- Differdange/PSG (0-4)
Ici, c’est Josy !
C'est faux, le PSG n'a pas brillé hier soir. En tout cas, pas autant qu'il l'aurait dû dans un cadre où tout, de la pancarte affichant le prix des saucisses au meilleur milieu défensif, n'est qu'amateur.
« Les supporters, vous êtes là ? » Bof. Le speaker a beau essayer de placer des citations de David Guetta, le public n’est pas des plus réceptifs au stade Josy-Barthel, à Luxembourg. Rassasié de Grillwursts et de bière apparemment dégueulasse, il s’installe tranquillement dans les travées en prenant soin de laisser pas mal de sièges libres, malgré le fait que toutes les places aient été officiellement vendues. Une banderole d’ultras luxembourgeois a été placée discrètement contre une tribune et les supporters parisiens, dont certains sont arrivés deux heures avant le début du match, se posent dans un virage. Puis, après le désormais aussi incontournable qu’insupportable Waka waka de Shakira, les noms des joueurs sont annoncés sur fond de Van Halen. Une dédicace à l’OM involontaire mais jugée de mauvais goût par les plus avertis. Parmi les titulaires : le très attendu Javier Pastore. Tellement attendu que les journalistes font « Yes ! » en serrant leur poing devant la feuille de match. Et c’est sur ces préliminaires peu excitants que sonne le coup d’envoi de la saison de l’homme qui valait 42 millions avec le PSG.
Differdange et démons
L’ambiance est un peu chiante. Deux rangs au-dessus, Alexandre Delpérier, l’ancien présentateur de Video Gag, qualifie toutes les balles « d’El-Flaco-le-maigre » de « superbe transversale » , même quand il s’agit de passes en profondeur. Bref. Mis à part quelques Parisiens qui chantent en yaourt, les 6153 spectateurs se font toujours aussi discrets. Comme si ce n’était pas bien vu de trop crier. De son côté, Vincent Guérin est habillé en beige. Mais avec ou sans engouement du douzième homme, sur le terrain, le FC Differdange 03 fait plutôt bien le taf. L’équipe, dont le capitaine Gilles Bettmer est amateur de chips et le reste amateur tout court, enchaîne contres sympathiques et arrêts du gardien spectaculaires. Une défense maîtrisée qui laisse jusqu’au milieu de la deuxième période l’espoir aux Differdangeois d’entrer dans l’Histoire en n’ayant pris que deux buts. Car, non seulement aucun club luxembourgeois n’était déjà allé au-delà du 3e tour en Coupe d’Europe, mais, en plus, en 14 rencontres européennes face à des clubs français, 74 buts avaient été encaissés.
Deux de trop
Pour ce qui est de l’ego des joueurs, le speaker de Josy-Barthel – toujours lui – s’occupe de le massacrer. « Celui qui a marqué le but, c’est le numéro 19 » . Un certain Gameiro. Même combat pour Bahebeck, Ceara et Menez. Continuant de prôner le jamais vu, l’homme au micro passe des annonces en plein jeu. Un GSM Nokia et une clé d’Alpha Romeo ont été trouvés et leurs propriétaires sont priés de venir les récupérer à la fin du match. Pour couronner le tout, à la 90e minute, un sportif polyvalent aussi bon en gymnastique qu’en escalade fait une intrusion improbable sur la pelouse pour y exécuter quelques roues avant de s’échapper par le tennis club de derrière. Aucun stadier, aucune sanction. Le match se termine sur un 0-4 avec option regret côté Grand-Duché. Pastore échange son premier maillot extérieur bien porté avec Mirko Albanese. À la sortie de la douche, les joueurs parisiens tirent leurs valisettes, posent devant l’objectif de quelques smartphones et montent dans leur bus sous les acclamations du public. Les Differdangeois, eux, se dirigent vers une tente VIP, sandwich au fromage et commentaires d’après-match à la bouche. Rien dans l’histoire n’indique si la clé et le GSM sont toujours orphelins ou pas.
Noémie Pennacino
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