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Hugo Lloris : « Ce n’est pas le moment de lâcher »
L’équipe de France défend très bien. Comment convaincre tous les joueurs de participer aux efforts défensifs ?C’est principalement la responsabilité du coach. Depuis le début, il faut lui donner beaucoup de crédit, les plans de jeu ont fonctionné à merveille. Il échange avec ses joueurs, il leur parle, et ensemble on essaye de trouver des solutions. C’est vraiment un travail réalisé tous ensemble, avec le staff et les joueurs.
Comment faire pour ne pas tomber dans l’euphorie avant la finale ?Pour être honnête avec vous, on est dans notre bulle. Bien évidemment, on est au courant de ce qu’il se passe en France, mais loin de nous l’idée de s’y croire déjà. Demain face à nous, il y a une équipe de grande qualité qui a autant de mérite que nous, et qui a montré qu’elle avait des ressources physiques et mentales incroyables. Il faudra une grande équipe de France pour gagner.
Comment on gère les deniers moments avant une finale de Coupe du monde ? Je crois que l’équipe est tranquille, depuis le début du tournoi. Je ne sais pas si on est conscients de notre parcours, mais c’est peut-être mieux ainsi. Il y a cette force qui nous guide, cette volonté de surpasser tous les défis qui se présentent à nous. Demain, on a le match le plus important de notre carrière qui nous attend.
Est-ce que vous vivez les plus beaux moments de votre carrière ?Il faut savourer chaque moment. C’est ma troisième Coupe du monde, et c’est toujours un grand plaisir. Quand on est un compétiteur, on aime vivre ce genre de moments. Ce parcours, on se le doit à nous-mêmes.
Si le match va aux tirs au but, comment faire face à Subašić qui est très performant ?Le match durera 90 min, ou 120 min. Si ça va aux penaltys, ça ira aux penaltys. On sait que Subašić a été très bon dans cet exercice-là, mais avant, il y a un combat à mener. C’est ce qui fait notre force depuis le début, et le mental est très important à ce niveau de la compétition. C’est le moment de nous rappeler de tous les efforts qu’on a faits, de tout le travail accompli. Ce n’est pas le moment de lâcher.
Quelles leçons tirer de la finale perdue il y a deux ans ? La plupart des joueurs n’étaient pas présents. Mais pour ceux qui y étaient, oui, ça a été difficile à digérer. Il y a deux ans, je ne sais pas si on pensait avoir une nouvelle opportunité dans notre carrière de marquer l’histoire du football de notre pays. Dans la manière d’aborder le match, il y a beaucoup de choses qui changent.
Après le match contre l’Allemagne, certains joueurs pensaient que la compétition était déjà gagnée… Je ne pense pas que ça se reproduira. À l’Euro, c’était quelque chose de nouveau pour la plupart des joueurs. Au Vélodrome, on avait vécu quelque chose de magique contre les Allemands, avec cette communion avec le public. On est peut-être un peu tombés dans l’euphorie, mais ça n’a pas été le cas après la victoire contre la Belgique. On a fait tellement d’efforts pour en arriver là…
Comment vous figurez-vous cette finale ? Un Everest à surmonter, ou une ligne d’arrivée à franchir ?C’est l’ultime match de la compétition, on sait que tous les projecteurs sont braqués sur nous. C’est important de rester concentrés sur l’objectif. À chaque fois qu’on a été face à un défi, on a haussé le niveau, et demain le défi sera un peu plus grand. En plus, ce sera une finale avec tout ce qui va avec. Mais il y a le plaisir également, c’est important. C’est ce qui permet d’avoir cette énergie positive et le recul nécessaire pour aborder ce genre de contexte. Le groupe vit très bien depuis le début, il y a cette insouciance qui nous guide, il y a un bon mix. Et j’espère que ça nous guidera vers le succès.
AD, au stade Loujniki