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Honda, Keizer Keisuke

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Honda, Keizer Keisuke

Cherche Honda. Modèle Keisuke. Excellent état. 24 ans. Sélections au compteur. Stationne actuellement en Russie. Peinture capillaire adaptable. Bonnes perf' en phase de poules. Coup-franc et enfumage danois en options.

« Keisuke Honda a fait des progrès vraiment extraordinaires. Je sens que son émergence va avoir le même impact qu’a pu avoir le héros du football japonais : Hidetoshi Nakata » . Encore une fois Takeshi Okada ne fait pas dans la demi-mesure à la veille de la Coupe du Monde. Mais cette fois-ci le sélectionneur japonais tape juste. Keisuke Honda est l’un des grands artisans de la qualification des Samouraïs Bleus pour les huitièmes. Son bilan parle pour lui : deux buts (dont un coup-franc où il maîtrise Jabulani), un dribble phénoménal au sein de la surface viking et un titre d’homme du match soigneusement rangé au fond d’un sac-à-dos Hello Kitty. Le Keizer, l’Empereur comme on le surnomme aux Pays-Bas, est l’un des hommes à abattre. La preuve : il est le joueur à avoir subi le plus de fautes au premier tour selon les statisticiens de la FIFA.

Il y a encore peu, la carrière d’Honda chlinguait la défaite à plein nez. Dégagé du centre de formation de Gamba Osaka, il s’impose malgré tout au Nagoya Grampus. Puis, le milieu racé débarque en Europe et goûte aux sonorités gutturales du hollandais en Eredivisie : au VVV-Venlo pour être plus précis. Qu’est-ce donc que le VVV-Venlo ? Un club de la province du Limbourg empruntant le sigle d’une revue surréaliste lancée par André Breton, occupant un stade de sept mille places et affichant un triste maillot jaune qui fleure bon les nineties signé Erima (équipementier partenaire de la Fédération Française de Pétanque et de Jeu Provençal). Autant dire que ça partait très mal. Et même pire, si l’on se dit que l’équipe descend en deuxième division six mois après son arrivée. A cet instant, Honda aurait sûrement aimé que sa vie soit un tamagotchi, qu’il puisse appuyer sur reset et tout recommencer depuis le début. Plutôt que d’exiger un rapatriement, loin du gourbi, il reste au club, persévère et devient l’unique raison de s’emballer en Eerste Divisie.

Avec seize buts inscrits en trente-six rencontres dont une bonne tripotée de coup-francs, le Japonais surclasse la concurrence et permet au VVV-Venlo de faire l’ascenseur tout en progressant : « J’ai renforcé mes compétences techniques, mais j’ai surtout acquis une mentalité offensive » . Cette saison en enfer lui donne la possibilité de s’affirmer, de casser le stéréotype de l’Asiatique parachuté en Europe avec pour seul réconfort du pays une paire de pompes Mizuno. « Je lui ai demandé d’être le leader sur le terrain. Pas d’être le gars timide et de dire tout le temps ‘oui, oui, oui’ » , déclare van Dijk, son entraîneur de l’époque. De fait, Honda s’affirme au sein du collectif batave. En plus d’être le meneur de jeu, il s’empare du brassard de capitaine et prodigue ses conseils en anglais. Pas uniquement car il ne veut pas s’arracher la bouche avec la langue locale : « Je ne comprends pas le hollandais. Je ne l’étudie pas. Alors je ne saisis pas ce que les médias disent » , lance-t-il astucieusement. Le vieux continent lui sied – « En Europe ils me disent de plus frapper au but, alors qu’au Japon ils me demandent de défendre » – un amour réciproque puisque Liverpool, l’Ajax, le PSV ou encore Wolfsburg lui font les yeux doux tandis que les clubs français, auxquels il fut proposé, snobent la petite annonce.

A peine le temps de s’amuser à nouveau en Eredivisie qu’il file garnir ses poches de pétrodollars et couvrir ses orteils d’engelures au CSKA Moscou début 2010. Encore une fois, il doit composer avec la barrière de la langue et un nouvel alphabet : le cyrillique. « Mes coéquipiers ne parlent pas beaucoup anglais. J’essaye de faire rire les Russes en faisant des blagues avec les quelques mots que je connais » , philosophe-t-il sur le site de l’UEFA. Cette arrivée sur les terres de Poutine va lui permettre d’exposer ses mèches blondes à un large public. Auteur d’un match aller sérieux contre Séville en huitième de finale de la Ligue des champions, il se révèle en Andalousie en délivrant une passe décisive et –surtout– en marquant un pion sur un coup-franc de 30 mètres. Palop, le portier andalou, s’en rappelle encore…

En Afrique du sud, au sein du dispositif nippon en 4-5-1 concocté par Okada, Honda s’escrime sur le front de l’attaque. Une position qui n’est pas la sienne en club où il fait le boulot comme milieu offensif, parfois ailier gauche. Pourtant cela ne l’empêche pas de s’accommoder de la situation : « Ma force, c’est l’attaque. C’est pour ça que je joue. Dans la mesure du possible, j’aimerais ne pas avoir à revenir défendre » . Le titulariser seul en pointe est vivement critiqué par les médias japonais et les techniciens qui ont eu Honda sous leurs ordres comme Sef Vergoossen qui se dit « désespéré » par ce choix. Voilà pourquoi Honda n’a pas hésité à monter au créneau pour défendre les options tactiques de son sélectionneur : « Vous pensez que nous allons perdre nos trois matches de poule, n’est-ce pas ? Nous voulons tout donner. La Coupe du monde se déroule seulement une fois tous les quatre ans » . A titre personnel, Honda entend poursuivre sa mue au son des vuvuzelas et redonner confiance à tout un peuple : « Je veux montrer aux Japonais que rien n’est impossible » . En fin d’après-midi, il se pourrait bien que l’Empereur soit une nouvelle fois couronné.

Après la trêve internationale, place au festin !

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