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Hierro : «Le Clasico dure deux semaines»

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Hierro : «Le Clasico dure deux semaines»

A l'instar de Franco Baresi au Milan AC, Fernando Hierro représente un peu ce qui s'est fait de mieux dans l'histoire de la défense centrale du Real Madrid. Aujourd'hui directeur technique national, le mythique capitaine des Merengues livre en exclusivité pour So Foot sa vision du Clasico.

Que représente le Clasico pour le football espagnol ?

C’est la plus belle publicité de la Liga. Pour moi, c’est l’événement sportif espagnol le plus important. Le Clasico est au-dessus de tout dans ce pays. Et puis c’est aussi un match passionnant entre les deux clubs les plus emblématiques d’Espagne.
Que serait la Liga si le Clasico n’existait pas ?

Hmm…Ce ne serait pas du tout pareil. C’est impensable ! S’il n’y avait pas de duel entre le Barça et le Real, la Liga serait peut-être moins intéressante à suivre pour les spectateurs. Et puis c’est quand même le match qui permet au football espagnol de s’exporter à l’étranger. Médiatiquement c’est sans pareil. C’est sûr, sans ce genre de match, la Liga serait moins intéressante à suivre…
Comment expliquez-vous un tel engouement pour ce match ?

Barça-Madrid, c’est un véritable choc de titans ! (Rires) Ce sont les clubs les plus titrés du monde, ils ont les meilleurs joueurs, et ils possèdent des stades mythiques. Tout est réuni pour en faire un événement incontournable. Et puis, on ne va pas se le cacher, si l’un des deux clubs n’existait pas, il faudrait l’inventer. Chacun se nourrit de la rivalité qu’il maintient avec son ennemi. Le Clasico, c’est l’affrontement entre deux couleurs différentes, deux philosophies de jeu particulières, et puis il y a la dimension politique, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. D’ailleurs, la politique, les joueurs n’y pensent pas vraiment quand ils jouent le Clasico. C’est l’enjeu sportif qui prime avant tout. Ça et l’envie de donner de la joie à leurs socios.
Est-ce que vous prenez plus de plaisir à regarder ces matchs depuis que vous êtes directeur technique national du football espagnol ?

Pas du tout. Les vrais plaisirs sont sur le terrain. Tu ne vis pas un Clasico aussi intensément depuis la tribune, c’est tout simplement impossible. N’importe quel joueur dans le monde rêverait de disputer des matchs comme ça, et moi j’ai eu la chance d’en jouer une bonne trentaine.
Justement comment vous les abordiez quand vous étiez capitaine du Real Madrid ?

Les joueurs ne font pas une fixation dessus, c’est plutôt leur entourage qui leur rappelle l’importance d’un tel match. En début de saison, la première chose que les gens font, c’est regarder la date du Clasico. La presse espagnole fait également beaucoup monter la pression. Qu’on le veuille ou non, elle joue un grand rôle dans la préparation des matchs. Quand j’étais joueur, j’avais l’impression que le Clasico durait deux semaines.

Comment ça ?

Déjà, il y avait la semaine avant le match. Petit à petit, il y a une certaine fièvre qui s’installe. Mais le pire, c’est la semaine après le match. Dès le lundi qui suit le Clasico, on te demande des explications sur ta prestation, sur le pourquoi du comment. Mentalement, c’est très usant. Ça pompe beaucoup d’énergie. Je détestais les semaines qui suivaient le Clasico quand j’étais joueur, surtout lorsqu’on perdait. Ça c’est le pire. Il faut savoir garder son sang-froid et c’est très difficile dans un match qui attise autant de passion. Quelque part, le Clasico n’appartient aux joueurs que pendant 90 minutes.
Le Clasico est comparable avec quel autre match ?

Pour moi, c’est le duel le plus intense du football mondial. Bien sûr chaque pays a son derby, mais c’est très difficile pour moi de comparer un Milan-Inter ou un PSG-OM avec notre Clasico. Ce ne serait pas objectif de ma part, même si j’imagine que ces matchs-là doivent être très intenses à vivre pour les joueurs autant que pour les supporters.
Maintenant que vous représentez le football espagnol à la fédération, est-ce que vous arrivez quand même à être impartial pour ce genre de match ?

Le passé ne s’efface pas. Et je n’ai pas non plus envie de faire une croix sur mon étape madrilène. J’ai passé 14 ans au Real Madrid, j’en étais le capitaine… Bien sûr que j’ai une préférence, mais je suis obligé d’avoir un droit de réserve. Le Clasico est un évènement tellement important que ce serait maladroit de ma part de favoriser l’une des deux équipes. Je souhaite juste qu’il y ait un grand match et que le meilleur l’emporte. Un point, c’est tout !
Est-ce que vous avez discuté du Clasico avec le sélectionneur Del Bosque, votre ancien coach du Real Madrid ?

On se parle souvent, mais j’avoue qu’on n’a pas abordé ce sujet-là. En ce moment, ce qui nous intéresse, c’est la préparation de la Coupe du monde.
Justement, est-ce que ce n’est pas un peu gênant pour la Roja que ce Clasico arrive en fin de saison…

On n’y peut rien. C’est une machine qui fait le calendrier de la Liga, pas la fédération. Moi je trouve que c’est une bonne date pour un Clasico, car ça va permettre à la Liga de garder tout son suspens jusqu’à la fin. Et puis malgré ce qu’on peut penser, il y a rarement des blessures graves dans des Clasicos. C’est le genre de matchs où les arbitres sont deux fois plus vigilants.
Est-ce qu’un Barça-Real peut être instructif pour un sélectionneur. Après tout, tout le monde connaît déjà les joueurs par cœur…

C’est instructif dans le sens où les joueurs se donnent à fond. Il n’y a pas de tricherie. Bien sûr, certains peuvent s’affirmer ou au contraire décevoir un peu, mais le Clasico, c’est avant tout un état d’esprit. La motivation et le caractère d’un joueur ressortent mieux lors des Barça-Madrid. Et ça, c’est sans doute très intéressant à prendre en compte pour Vicente Del Bosque. Il faudrait lui demander à lui.
Qui sera le joueur vedette de ce Clasico selon vous ?

Je ne sais pas. En Espagne, l’attention se porte toujours vers ceux qui marquent des buts. Dans les Clasicos, c’est un peu différent. Les prestations des défenseurs sont souvent fondamentales. Par exemple, les gardiens sont souvent les héros des Clasicos grâce à des arrêts déterminants. Ce sont des matchs tellement serrés que ceux qui empêchent leurs adversaires de faire la différence sont souvent encensés. Le défenseur qui arrêtera Ronaldo ou Messi peut devenir l’homme du match sans problème.
Quels souvenirs personnels gardez-vous de vos Clasicos en tant que joueur ?

J’ai passé presque toute ma carrière au Real Madrid, et tous les ans, c’était la même histoire : « C’est le match de l’année » , « C’est le match du siècle » , « C’est le match de la décennie » . On exagère beaucoup sur le Clasico. Moi, ça me faisait rire, toute cette dramatisation. Il y a des Clasicos tous les ans, et il y en aura encore dans cent ans. C’est juste un match. Un beau match, mais de là à le présenter comme ça…

David Pereira da Costa, le dix de cœur du RC Lens

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