Genou en miettes et mini-Thuram
Arrivé en 2005 sur les bords de la Garonne dans les bagages de Ricardo, qui l’avait déjà sous ses ordres au Flamengo, la carrière d’Henrique n’a pourtant rien d’un long fleuve tranquille. La faute à un genou droit en vrac, souvenir d’un choc avec le Stéphanois Loïc Perrin en avril 2007. Depuis, le numéro 3 bordelais est en constante rééducation et doit faire face à de fréquentes rechutes qui le tiennent écarté des terrains plus ou moins longtemps, comme lors de cette satanée saison 2010-2011 qu’il vécut quasiment entièrement depuis l’infirmerie du Haillan. Un handicap qui lui interdit de gambader sur terrains synthétiques, pour le plus grand bonheur des attaquants lorientais et nancéiens. Une faiblesse qui l’oblige à ne facturer que 156 rencontres en sept saisons et demie à Bordeaux, soit seulement 19,5 matchs de moyenne par exercice. Si le colosse au genou d’argile se traîne une réputation de boucher, due à son profil de stoppeur un peu bourrin indispensable à toute formation qui se respecte, son surnom de « Pepe de la L1 » n’est pas franchement mérité.
À dire le vrai, le seul joueur qu’il ait blessé fut Denilson, son partenaire d’alors, à qui il écrasa quelques côtes en le serrant un peu trop fort au moment de célébrer un but. Une péripétie qui fait désormais partie de la légende du Brésilien. De celles qui ont permis à Carlos Henrique de conquérir le cœur des supporters bordelais malgré quelques carences techniques évidentes et, parfois, des absences coupables. Des lacunes largement compensées par un engagement sans faille, comme il le résume lui-même au moment d’annoncer sa prolongation de contrat : « Je ne peux vous promettre que je serai brillant à chaque match, mais j'entrerai toujours sur le terrain avec force et volonté comme si c’était mon dernier match. » Un état d’esprit qui plaît en terres de rugby.
Rendez-vous avec Zlatan
Jamais le dernier pour aller au combat, celui qui a prénommé son fils Thuram n’est pas du genre à rechigner au moment de jouer des coudes ou d’aller mettre sa tête là où certains n’oseraient mettre le pied. Son truc, à Charles-Henry, ce sont les duels, plus que les relances qu’il laisse à d’autres. Une passion qu’il partage avec son adversaire du jour, Zlatan Ibrahimović. Au match aller, en août au Parc des Princes, le duel avait tourné à l’avantage du Brésilien et les Bordelais étaient repartis de la capitale avec le point du match nul 0-0. Ce soir, le duel devrait à nouveau valoir le coup d’œil. À condition que le genou droit de Carlos Henrique tienne le coup.
Par Mathias Edwards
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