Des statistiques folles
Meilleur espoir de Ligue 1, meilleur joueur de Ligue 1 : une première depuis Zinedine Zidane. Homme du match trois fois lors de ses trois premières rencontres en Angleterre : une première tout court. Après 244 minutes d’un championnat scruté sous tous les angles, Eden Hazard affiche des statistiques ridicules : un but et six passes décisives. L’Angleterre l’a vite compris, dire que les débuts du Belge en Premier League ont été retentissants est un euphémisme. Dire qu’ils ont été rassurants est juste, aussi. Car, en ne partant pas la saison passée alors qu’il était déjà courtisé un peu partout en Europe, l’ancien Lillois a montré un signe fort. Celui d’un type qui, en réussissant une année supplémentaire exemplaire sous le maillot du club qui l’a vu grandir, a, à 21 ans, emmagasiné une expérience déterminante pour réussir si jeune au plus haut niveau. Comme il l’a confié dans une interview accordée à Champions Matchday Magazine, Hazard possède à son âge, une « expérience très importante du haut niveau » . En disputant 113 matchs de Ligue 1 lors des trois dernières saisons, Hazard, le diamant brut, est devenu une belle pièce dans la vitrine de Chelsea. Une pièce capable de briller partout, et de briller vite. Car les supporters de Chelsea, habitués aux signatures aussi couteuses que médiatiques, peuvent en attester : rarement un joueur s’est adapté aussi vite.
Chelsea : une face qui change
« Tout a changé pour moi. Le pays, la langue… C’est à moi de m’adapter » , confiait le Belge lors de la même interview. Bien décidé à ne pas perdre de temps sur les bords de la Tamise, Eden Hazard s’est rapidement fondu dans le moule des Blues. Rapidement accepté par ses coéquipiers, il s’est naturellement affirmé sur le terrain comme un leader offensif du jeu londonien. Chelsea, qui a acquis son titre de champion d’Europe en s’appuyant en grande partie sur des bases défensives, est en train, du propre aveu d’un Fernando Torres aux anges au micro de la BBC, de changer. Se tournant irrémédiablement vers un modèle plus offensif, mais aussi plus plaisant. Cette mutation, la deuxième attaque de Premier League (huit buts au compteur) la doit en partie à Eden Hazard, qui, en plus de faire vivre le ballon aussi bien qu’il le faisait à Lille, abat un boulot incroyable pour ses partenaires. Impliqué sur sept des huit buts des Blues, il participe activement, quand il ne soigne pas les stats de Branislav Ivanović, à la renaissance de Torres.
Hazard, que l’on a d’ailleurs vu refuser un but facile, préférant l’offrir à son défenseur serbe, a évoqué cet altruisme dans le même entretien. « Je ne suis pas ici pour me faire remarquer, mais pour jouer pour les autres et gagner des titres. J’adore créer pour mes coéquipiers. Cela étant, si je dois prendre mes responsabilités, je les prendrai. » Après avoir fait tourner la tête et brisé les reins des défenseurs de Wigan, Reading et Newcastle, Eden Hazard va désormais pouvoir prendre les responsabilités dont il parle face aux grands du royaume et d’Europe. Pas toujours au rendez-vous en Ligue des champions la saison passée avec le LOSC, il n’a pas été très présent lors de la débâcle des Blues face à l’Atlético Madrid en Supercoupe d’Europe. Après avoir conquis le cœur des supporters, Hazard doit désormais faire le plus dur : confirmer lors de ces matchs à enjeu. D’ailleurs, on dit souvent qu’on se rend compte qu’un joueur est grand lors des grands matchs.
Par Swann Borsellino
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