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H-Burns : « Leighton Baines, c’est un mod »

Par Matthieu Rostac
H-Burns : « Leighton Baines, c’est un mod »

S'il préfère lorgner du côté du Sud des États-Unis pour sa musique intimiste, le Drômois H-Burns aime son football plein de fighting spirit, de culture prolétaire et de culture tout court. Anglais, donc. Même si son club de cœur est sans doute le moins briton d'entre tous : Arsenal. Entre Wenger le bon père de famille, Joey Barton le « gros bourrin » et Ramsey l'ex-chèvre.

Tu supportes un club en particulier ?

Je suis un gros fan de foot anglais. Je suis supporter d’Arsenal depuis la fin des « Invincibles » , on va dire. Parce que c’était quasiment une équipe française dans un championnat que je trouvais beaucoup plus excitant. J’ai jamais grandi dans des villes de foot, donc je n’ai jamais eu d’attachement à un club de cœur. J’ai grandi à Romans-sur-Isère où les mecs se croient dans le Sud et sont tous fans de l’OM, alors que c’est à 400 bornes. Ce serait plus logique que ce soit Saint-Étienne, plus proche, en plus d’être une ville ouvrière comme Romans-sur-Isère. Moi, j’aimais le beau jeu et les belles pelouses anglaises. Sans oublier les mecs qui se battent comme des morts de faim, du genre la 18e équipe du championnat capable d’aller faire un résultat à United. Et puis en Angleterre, le football a ce côté populaire dans le sens noble du terme. Il y a des beaufs, hein, comme partout, mais il y a un truc où les écrivains se réapproprient cette culture. Comme Nick Hornby, que j’ai beaucoup lu. En Angleterre, il n’y a jamais rien eu à réconcilier entre le foot et la culture alors qu’en France, on est toujours en train de s’auto-analyser, de s’auto-juger. J’ai toujours aimé cette espèce de tout, décomplexé, qui appartient à tout le monde, ce côté un peu utopique qui fait que l’ouvrier et l’écrivain sont au même niveau. Même si c’est en train de changer avec l’augmentation du prix des billets, notamment à Arsenal qui, je crois, pratique les tarifs les plus chers. Mais il y aura toujours des mecs pour se saigner pour leur abonnement. Littéralement. De toute façon, il y aura toujours des associations de supporters pour discuter de tout ça ou s’y opposer.

Pour revenir à Arsenal, pourquoi ce club en particulier ?

J’ai toujours aimé le côté vieux prof old school de Wenger, décalé par rapport au monde moderne. Un jour, un mec a dit que Wenger était « un entraîneur analogique dans un monde numérique » . Même si aujourd’hui, il est un peu décrié par les fans parce que sa tactique est toujours la même et qu’il ne s’adapte jamais à son adversaire : des passes courtes en essayant de rentrer avec le ballon dans le but. Des techniciens modernes comme Mourinho sont capables de retourner leur équipe en fonction de l’équipe adverse. Wenger, c’est pas ça et on dit qu’il est arrivé au bout de ses tactiques. Moi, j’aime cet homme qui mourra avec ses idées. En plus, il y a cette dimension financière. T’as l’impression qu’il gère le club comme une petite PME. Tu sens que ça le fait chier de sortir son chéquier. Je trouve ça fou qu’un mec comme ça soit à la tête d’un club de foot hyper puissant avec un stade flambant neuf. Tu sens que quand ils ont acheté Özil, le mec a fait des nuits blanches pendant une semaine. Ils ont acheté Welbeck, mais il y a une rumeur qui dit qu’il le voulait juste en prêt et que le directeur sportif l’aurait poussé un peu à acheter. Parce que 22 ou 23 millions, ça lui paraissait trop cher pour un joueur anglais.

Et pourtant, c’est un mec qui a révolutionné Arsenal.

Ah ouais, c’est devenu un club pérenne avec un stade quasiment remboursé et une santé financière qui est probablement la meilleure d’Angleterre. Sans oublier qu’il en a fait un club moderne avec des nouvelles installations et un centre de formation au top. Il y a juste les scouts qui ont l’air un peu fatigués parce qu’ils sont un peu plus à la traîne que les autres sur les recrutements. Mais bon, la nouvelle idée de Wenger, après les Frenchies, c’est d’avoir la nouvelle colonne vertébrale de l’équipe d’Angleterre d’ici 2-3 ans : Wilshere, Walcott, Chambers, Welbeck. Il a même dit à des médias anglais : « Je vais vous faire une bonne équipe d’Angleterre, moi, vous inquiétez pas ! » (rires) C’est peut-être ça, la solution pour l’équipe d’Angleterre : recruter Wenger, un mec qui a toujours dit qu’une grande sélection était basée sur un club qui avait une bonne partie des joueurs. Le Bayern avec l’Allemagne, l’Espagne avec le Barça et le Real.

Pour revenir à la période des « Invincibles » , t’avais un joueur-frisson ?

Bah Thierry Henry, qui a laissé une marque indélébile au club. J’avais bien aimé quand il avait fait son retour pour un mois et demi avec son premier match en Cup. C’était un match tout pourri, mais t’avais l’impression qu’il avait gagné le championnat. Dans l’effectif actuel, j’aime bien Wilshere, même si c’est encore un peu irrégulier. Et Ramsey, je trouve ça vraiment pas mal. Il est assez impressionnant alors qu’il y a deux ans, tout le monde disait que c’était une chèvre. Et ça l’était, il était hyper maladroit. Mais il a complètement changé. Et avec tous les autres mecs qui sont très rapides, ça va être bien. Il n’y a pas de grands noms, mais il y a un collectif évident. Et puis des mecs comme Özil, Cazorla… Ça fait un petit pécule d’esthètes. Ça gagne pas toujours, mais ça fait des belles passes.

Mais personne pour planter.

Tu sais qu’Arsenal avait fait une offre pour Suárez l’année dernière que tout le monde a moquée ? Il avait une clause libératoire de 40 millions et Arsène, ben il a proposé 40 millions et un pound ! (rires) Ramener Suárez à Arsenal, ça aurait été la révolution. S’il était arrivé au club, ça aurait été un spaceman : on a un killer devant et ça y est, on va gagner. Bien sûr, il ne l’a pas eu. S’il avait lâché 65 millions, peut-être qu’ils l’auraient laissé partir, mais là, l’offre était ridicule. À la place, on a Welbeck. Bon. C’est pas Suárez, mais c’est pas mal.

Tu as le souvenir d’un moment en particulier à Arsenal, qui t’aurait marqué ?

Je me rappelle un match où Arsène Wenger avait crié au scandale, était monté dans la tribune et avait mis les bras en croix. C’est une image très connue. On dirait Jésus sur sa croix. L’image était complètement folle ! Mais malheureusement, mes autres souvenirs, c’est plus le club qui lutte pour la quatrième place à la dernière journée du championnat. Bon, la Cup, l’année dernière, c’était bien, quand même. 9 ans sans trophée…

Toi qui est chanteur de folk, quel joueur ferait le meilleur chanteur de folk ?

La folk, c’est une partie de ma musique et je parle de rock au sens large, donc je dirais George Best. C’était old school. Il paraît que le bouquin de Duluc est super, d’ailleurs. Maintenant, je ne suis pas sûr que les joueurs écoutent beaucoup de rock, mais il y en a un qui me plaît, c’est Leighton Baines à Everton. C’est un mod. Il a la tête parfaite du footeux et du zicos anglais. Un lad. Un fan d’Oasis, quoi. Pas comme Joey Barton qui, même s’il dit écouter les Smiths, n’a pas l’air très proche des problématiques de Morrissey en matière de sensibilité. Ce gros bourrin ! (rires) Donc Baines, ouais. Et puis j’aime bien Everton et son côté versant pauvre de Liverpool, prolo, besogneux et underdog. Je trouve ça séduisant les équipes qui ont un peu moins de budget que les autres. Dans une équipe qui a deux clubs, t’as envie de supporter celui qui a le moins de sous, naturellement. Bon, Manchester, ça ne marche pas parce que les deux équipes ont autant de blé l’une que l’autre ! (rires) Mais Everton, c’est une bonne équipe qui joue la 5e, 6e place chaque année avec un statut de challenger.

Et c’est toujours mieux que Tottenham…

Je ne te le fais pas dire. 150 millions d’euros dépensés l’été dernier pour que la moitié se barre et que l’autre moitié joue pas. Avec, un mois plus tard, un renvoi du coach. Finalement, iln’ y avait pas de projet ni de fonds de jeu. Levy a l’air d’être un mec assez particulier.

Bien que tu ne supportes aucun club français, je suppose que tu supportes néanmoins l’équipe de France ?

Ah oui oui. Je me tape même les purges et les matchs amicaux de préparation. Le principe, c’est de supporter et pas que lorsque ça gagne. En France, les esthètes du foot trouvent ça cool de ne pas supporter l’équipe de France, mais moi, j’ai toujours gardé un certain attachement à cette équipe. Probablement pour des raisons footixiennes. Le fait de se réunir tous ensemble au lycée pour regarder les matchs, ce truc un peu fédérateur et atemporel m’avait pas déplu. D’ailleurs, je me rappelle un truc très drôle : après la victoire en 1998, des mecs étaient arrivés avec des battes de baseball pour défoncer les distributeurs de bonbons et de barres chocolatées à la gare. Il y a pas mal de tarés à Romans-sur-Isère et pour une ville de 35 000 habitants, je crois que le quota de débordements avait été atteint. Ça m’avait bien plu. Actuellement, je pense que l’équipe de France est repartie sur de bonnes bases avec Deschamps. Bon, le pauvre Laurent Blanc, il a dû se taper le sale boulot, mais je pense qu’il a aidé et quand on voit la génération de jeunes qui arrive avec Varane, Pogba, voire Matuidi, je pense qu’on va être bien pour l’Euro 2016. Bien sûr, il y a toujours l’Allemagne qui sera loin d’avoir décliné d’ici 2016. Un petit France-Allemagne en finale, ce serait la classe, quand même. Et si on perd, c’est l’échec absolu ! (rires)

H-Burns sera en concert le 25 septembre prochain pour la soirée Machine Football Club à la Machine du Moulin Rouge

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